I.3.5 Lutte contre les
mauvaises herbes.
Une "mauvaise herbe" où plante adventice est une plante
qui pousse à un endroit où elle n'est ni désirable, ni
initialement plantée (Klingman et Ashton, 1982). Les adventices
annuelles complètent leur cycle en une année et sont plus faciles
à combattre alors que les pérennes étendent leur cycle sur
plus de deux années. Tous sont susceptibles d'être
inventoriés dans les agroforêts cacaoyers et leur importance varie
d'un endroit à un autre particulièrement en fonction du
pourcentage d'ombrage. C'est au cours des premières années qui
suivent l'installation en champ des cacaoyers que ces mauvaises herbes causent
le plus de dommages aux cacaoyers. Traditionnellement, les mauvaises herbes
sont combattues par le défrichage à une fréquence
dépendant de la vitesse de croissance des herbes. Elles sont
coupées à 5 cm du sol, la colonisation des couches superficielle
par les racines traçantes interdisant tout travail du sol, même le
sarclage (Wood et Lass, 1987).
Le défrichage a été pendant de nombreuses
années la principale méthode de lutte contre les adventices, il
est cependant de plus en plus remplacé par le désherbage chimique
pour trois principales raisons :
- les cacaoyers sont plantés sous des conditions qui
favorisent la croissance des adventices ;
- il est établi que les cacaoyers sont très
sensibles à la concurrence des adventices dans leur jeune
âge ;
- l'emploi des herbicides semble être une solution
économique.
La protection du sol par la canopée des arbres est
également déterminante pour ce qui est de la production des
adventices, un ombrage léger ou nul permettant l'établissement
des graminées et des espèces comme Chromoleana odorata.
Les différents groupes ou familles de mauvaises herbes
affectent différemment la croissance des jeunes cacaoyers. Certaines
graminées avec leur système racinaire traçant
concurrencent fortement les cacaoyers dans leur jeune âge pour les
substances nutritives et pour l'eau en l'absence d'ombrage, par ce que les
cacaoyers ont leurs racines nourricières dans les premiers
centimètres du sol (Wood et Lass, 1987). Un essai d'association de
Chromoleana odorata et des jeunes cacaoyers a été
mené par Oppong et al., (1993) et a montré que
cet adventice était particulièrement nuisible au
développement des jeunes cacaoyers même à une
densité réduite de 80 tiges/m2, aucun cacaoyers
n'ayant survécu à leur concurrence au-delà de 15 mois.
L'action de la fréquence de défrichage sur la croissance des
jeunes cacaoyers et sur production des mauvaises herbes avec comme estimateur
de croissance les biomasses sèches produites des cacaoyers et des
mauvaises herbes après 22 semaines a également été
étudiée au Ghana par Ruinard (1966). Il ressort de cet
étude qu'un bon défrichage permet un bon développement des
cacaoyers en même temps qu'il réduit de façon très
significative la biomasse produite des adventices alors qu'un mauvais
défrichage contribue plutôt à une augmentation de leur
production (Tableau IV).
Tableau IV. Effet des
mauvaises herbes sur la croissance des jeunes cacaoyers (Ruinard, 1966, cit.
Wood et Lass, 1987).
Traitements
|
Moyenne de biomasse sèche par plant (g)
|
Biomasse totale des mauvaises herbes (t.ha-1)
|
Pas de défrichage
|
1,83
|
5,00
|
Mauvais défrichage
(7 semaines)
|
5,26
|
5,76
|
Bon défrichage
(2-4 semaines)
|
9,04
|
0,27
|
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