La maltraitance des enfants et ses conséquences dans la mort du petit cheval d'Hervé Bazin( Télécharger le fichier original )par Erick MASHAKO Manishimwe Université de Lubumbashi (UNILU) - Gradué en Lettres et Civilisation françaises 2008 |
III.2.2. Un rendement scolaire médiocreElevés sans une quelconque affection parentale et dans un climat très angoissant, Chiffe et Brasse-bouillon ne réussissent pas bien à l'école. Fred échoue même à Nantes où il faisait la Navale. Quant à Jean, il obtient la mention bien à son baccalauréat, pendant que Marcel obtient la mention très bien. Même à l'Université, contrairement à Marcel, Jean aura des rendements académiques faibles. C'est de justesse qu'il passera souvent de promotion et obtiendra son diplôme de maîtrise. Car, le soir il devait travailler pour survivre et se prendre en charge financièrement. Et le matin il allait aux cours. L'affection parentale, les éloges, la conscience d'être précieux aux yeux de ses parents permettent à Marcel de réussir brillamment en classe tandis que c'est l'inverse pour Jean et Fred. III.2.3. Difficultés à vivre en société et à tisser des relations amicales durables.« A-t-on idée de ne pas se faire aimer, de mettre ainsi en cause les tendresses gratuites de tous ceux qui ont eu le mérite d'y réussir ? »11(*) Les longues années de haine ont fait de Jean un solitaire impénitent, facilement incommodé par une autre odeur que la sienne, à ses côtés. Jusqu'à dix-huit ans, il est celui qui n'a jamais connu d'intimité qu'avec lui-même. Et cela, parce que depuis son enfance il a opté pour la révolte. Jean n'a jamais eu d'amis, à part un seul, Cyrille, à cause duquel il fut sévèrement puni. Il a toujours été distant des autres. Le vouvoiement des enfants Ladourd, qui ont presque son âge voire moins, marque cette habitude qu'a Jean de ne pas créer de familiarités avec les autres. L'éducation familiale de Jean l'a prédestiné à vivre en marge de la société, où il a du mal à s'intégrer. L'accueil solennel des Ladourd l'embarrasse. Toutes ces mains tendues vers lui, à son arrivée, lui paraissent comme des palmes sur le passage du Seigneur. Il lui faut un mois pour se mettre, au prix d'énormes efforts, au diapason des autres enfants. Par moments, toutefois, la sollicitude des Ladourd à son égard l'étouffe. Ainsi réalise-t-il deux escapades pour être seul, loin de ses hôtes. Malgré la compréhension de Félicien Ladourd et de son épouse, après deux mois, Jean ne peut à nouveau s'isoler. Car, cela suppose qu'il en demande la permission à monsieur ou à madame Ladourd. Pourtant il n'y est pas prêt. Il lui pèse de dépendre d'un autre. Il demeure encore individualiste. * 11 Id., p. 132. |
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