La maltraitance des enfants et ses conséquences dans la mort du petit cheval d'Hervé Bazin( Télécharger le fichier original )par Erick MASHAKO Manishimwe Université de Lubumbashi (UNILU) - Gradué en Lettres et Civilisation françaises 2008 |
CHAP. III CONSEQUENCES DE LA MALTRAITANCE DES ENFANTSIII.1. INTRODUCTIONOn reconnaît une maladie par ses symptômes. Et la maltraitance des enfants est reconnue à travers ses conséquences. Dans cette partie, nous voulons dégager les conséquences de la maltraitance des enfants sur la croissance et le développement de ceux-ci. Mais avant, il sied de rappeler que « le mariage est l'un des actes les plus importants de la vie, sinon le plus important. L'union de deux êtres a pour but essentiel de perpétuer la vie de l'humanité. D'un choix judicieux dépend la réussite de cette mission. Son échec rend l'union inféconde ou donne naissance à des enfants tarés : la mésentente provoque névroses, psychoses ou délinquance de la progéniture. »9(*) III.2. CONSEQUENCES DE LA MALTRAITANCE DES ENFANTSIII.2.1. Individualisme et division de la familleJean Rezeau grandit dans une famille divisée en deux factions rivales. D'une part, Folcoche, Marcel et Jacques Rezeau, de l'autre, Fred et Jean. Les siens n'ont toujours été pour lui que des commensaux. Lors des retrouvailles, l'on voit clairement la famille divisée en deux camps : l'un (Jacques, Paule et Marcel Rezeau) portant des chevalières d'or aux insignes de la maison à ses doigts et l'autre (Jean été Fred) ne portant rien aux doigts. Pour qu'aucune solidarité ne naisse entre ses trois enfants et pour qu'aucun esprit familial ne ressorte de leurs interactions, les jeunes Rezeau sont enlevés, « pour des raisons inconnues »10(*), du collège Sainte Croix où ils étudiaient tous. Ils sont dispersés dans différents collèges : Fred à Nantes, Jean à Angers et Marcel à Combrée avant de rejoindre, « en récompense à ses bons prix », le couple Rezeau en Guadeloupe, au Lycée Basse-Terre. Très tôt, Paule Rezeau aura compris le principe, beaucoup plus machiavélique que « machiavélien », qui veut que l'on divise pour mieux régner. Elle appliquera si bien ce principe à l'éducation de ses enfants que ceux-ci seront dispersés, divisés et diminués. Au bout du compte, ils deviennent des parfaits étrangers les uns à l'égard des autres. A part, le nom et cette vague ressemblance, aucune solidarité ne les unit. C'est ce qui apparaît lors de la grande séparation, à l'heure où chacun s'en va poursuivre ses études universitaires en des lieux différents : les trois frères n'ont rien à se dire. Ils s'ignorent. Ils n'ont qu'une fraternité de façade. La division de la famille Rezeau en deux factions rivales conduit Jean à décomposer toutes choses en un système binaire et à trouver en toute paire non l'association mais le duel : je contre moi, soi contre soi, droite contre droite, gauche contre gauche... En toutes choses, il est devenu manichéen. Ne pouvant se rendre intéressant aux yeux de ses ennemis, c'est de cette manière qu'il se rendait intéressant à ses propres yeux, c.-à-d. en trouvant en tout ce qui existe un duel, une opposition. Ce climat entraîne deux conceptions de la bourgeoisie chez les enfants Rezeau : celle de Jean, pour qui la bourgeoisie était une caste à détruire et celle de Marcel, pour qui, la bourgeoisie était un moyen d'arriver. Ce qui conduit ce dernier à prendre des airs distants et supérieurs à l'égard de ses frères. Par ailleurs, cette atmosphère familiale sera le terreau où émergeront d'autres comportements fruits de toutes les maltraitances subies. * 9 R. Denis et S. Torkomian, Caractériologie appliquée, [Paris], SABRI, [1960], p. 155. * 10 Op. cit., p. 16. |
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