II- LES EFFETS DES MESURES DE SURETE PRIVATIVES OU
RESTRICTIVES DE LIBERTE
Les mesures de sûreté produisent deux
effets principaux. D'abord la réadaptation sociale du délinquant
(A) et ensuite la protection de la société (B).
A-
LA READAPTATION SOCIALE DU DELINQUANT
La réadaptation sociale des délinquants soumis
aux mesures privatives ou restrictives des libertés s'accomplit par
trois moyens à savoir le travail, l'éducation, notamment
l'école et la formation professionnelle.
Le travail est le meilleur moyen d'éducation des
délinquants. Cette obligation a été formulée lors
du congrès des Nation Unies en 1955. Il a été dit à
ce congrès que tous les détenus condamnés doivent
être astreints au travail compte tenu de leur aptitude physique et telle
qu'elle sera établie médicalement. Le travail
pénitentiaire ne doit pas être considéré comme une
peine additionnelle, mais comme un moyen de faciliter la réadaptation
sociale des détenus, de les préparer à exercer un
métier, de leur inculquer de saines habitudes de travail et de
prévenir l'oisiveté et le désordre. Le travail
éduque et donne des résultats palpables puisqu'à la fin de
leur détention, les condamnés peuvent se mettre à leur
propre compte pour créer des richesses ou mettre leur compétence
au service de leur pays ou des personnes privées. Par exemple par des
techniques culturales modernes apprises de l'exécution des mesures de
sûreté qui leur ont été imposées, ils peuvent
non seulement subvenir à leurs propres besoins mais aussi à ceux
des autres citoyens. Ainsi par le travail en détention, ils deviennent
meilleurs et utiles.
Les mesures de surveillance et d'assistance
post-pénales permettent également au condamné de se
reclasser socialement car sa personnalité, sa famille, son nouveau
travail sont pris en compte. Il certain d'être observé par la
société qui ne tardera pas à réagir au cas il
serait tenté de tomber à nouveau dans la délinquance.
Cependant pour que toutes ces mesures soient efficaces, il faudra penser
à doter l'administration pénitentiaire et les autres organes de
moyens conséquents.
B-
LA PROTECTION DE LA SOCIETE
La stabilité, la paix sociale est la conséquence
du reclassent des membres de la société par les mesures qu'elle
leur impose. La famille qui est un élément essentiel de la
société se trouve protégée par l'obligation du
condamné de contribuer aux charges du ménage ou d'acquitter
régulièrement les pensions alimentaires prévue à
l'article 45 alinéa 5 du code pénal camerounais sur les mesures
de surveillance et d'assistance post-pénale. La société
elle-même se trouve protégée de la mendicité pouvant
être commise par certains de ses membres. Cette obligation constitue une
mesure d'assainissement social non négligeable dans le traitement de la
récidive.
La société, par les mesures comme la
relégation et l'internement, assure également sa stabilité
par la mise hors d'état de nuire des criminels dangereux et des
déments pouvant poser des actes aux conséquences incalculables.
En plus, la relégation est une mesure d'entraînement à la
discipline sociale. A bien rechercher la volonté du législateur,
l'on pense que pour lui, il n'y a pas d'hommes incorrigibles. Cette mesure est
un moyen susceptible de les ramener à la vie normale et la
société y gagne en terme de stabilité.
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