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Influence du profil parental sur la santé mentale des adolescents en milieu urbain

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par Erick Irien MUKALA MAYOYO
Institut Supérieur des Techniques Médicales de Kinshasa - Licence en Santé Communautaire, Option Epidémiologie 2008
  

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2.5.2 Théorie de stress et coping

Nombre des auteurs pensent que lorsqu'on parle de coping, cela suppose que le stress est soit préalablement, soit simultanément présent. Cette théorie est constituée de deux grands concepts : Evaluation cognitive et stratégies de coping. Cette étude se propose d'examiner le dernier concept qu'est la résilience.

Lazarus (1999) ainsi que Somerfield et MacCare (2000) cités par Desbiens (2006) indiquent que le concept de coping que d'aucuns qualifient de résilience ou adaptation psychologique, s'utilise beaucoup dans les domaines de psychologie, des sciences infirmières, y compris celui de psychiatrie et santé mentale. Ce concept se lie intimement à l'autre appelé : le stress, dans le domaine de psy (c'est-à-dire psychologie, psychiatrie, psychopathologie...). A ce titre, le coping joue la médiation entre la source (stresseur) et la réponse émotionnelle.

Lazarus stipule que le stresseur constitue une situation inconfortable de vie que l'individu préfère changer, tandis que les mécanismes d'ajustement psychologique (coping) représentent un effort pour gérer la situation comme telle et les émotions par cette circonstance, dans le but d'en diminuer ses effets néfastes sur les plans psychobiologiques et social en vue de favoriser le maintien de bien-être, de l'estime de soi et de qualité de vie de la personne tel que l'a souligné Desbiens (2006).

L'auteur précité a indiqué que « une des caractéristiques majeures et un apport essentiel de la théorie de Lazarus et Folkman consiste à considérer les phénomènes de stress, du coping ou de l'adaptation comme un processus, à l'intérieur duquel l'évaluation et les stratégies de coping exercent un rôle médiateur entre l'exposition au stress et la réponse émotionnelle de stress ».

Ci-dessous sont brièvement décrites l'évaluation cognitive et les stratégies de coping. Mais dans le cadre cette recherche, seules les stratégies adaptatives (de coping) sont prises en compte.

a. Évaluation cognitive

Les théoriciens de coping ont pensé que la perception du stresseur compte beaucoup plus que la réponse émotionnelle. Pour ces chercheurs, les différences individuelles permettent d'apprécier l'adaptabilité de l'individu face aux situations adverses. L'évaluation cognitive a été subdivisée en trois catégories : i) l'évaluation primaire qui consiste à apprécier la portée de la situation et le niveau de stress perçu, cette situation étant jugée menaçante, dangereuse..., ii) l'évaluation secondaire qui évalue les sources dont dispose l'individu pour affronter l'agent stressant et enfin, iii) la réévaluation ou l'évaluation tertiaire qui illustre que le processus du stress ne semble pas linéaire (Desbiens, 2006).

La même source indique que « lorsqu'une situation est perçue comme stressante, les stratégies de coping permettent à la personne de gérer la situation et la réponse émotionnelle ».

b. Stratégies de coping

Les stratégies d'ajustement psychologique s'expriment bien souvent en termes d'actions cognitives et comportementales. Une stratégie de coping s'emploie lorsqu'on veut résoudre un problème ou le modifier surtout quand ce problème est perçu comme un agent stressant. L'adaptation psychologique, d'après ses fonctions, est centrée sur le stresseur, ce qu'on appelle la planification et la résolution du problème ; soit centrée sur les émotions ; dans ce dernier cas, il s'agit de l'évitement, de la distanciation et de la réinterprétation positive (Desbiens, 2006).

Le recours aux premières stratégies (centrées sur le problème) est de mise dans la mesure où l'individu se reconnaît capable de surmonter le problème, alors que les secondes stratégies (centrées sur les émotions) prédominent lorsque l'individu aura l'impression que l'adversité ne peut pas être modifiée, il faut la subir et la tolérer (Desbiens, 2006).

En s'appuyant sur certaines propositions, Desbiens (2006) soutient que les stratégies de coping devraient être reparties en trois classes : une stratégie émotionnelle, une stratégie comportementale (qui sont toutes de nature active) et une stratégie cognitive ou de réévaluation (qui est de nature passive). Il a ajouté que « ...les chercheurs pensent que la quête de sens constituent une stratégie d'adaptation cognitive mise en place lorsqu'une personne est confrontée à un stresseur perçu comme majeur en importance et qui ne peut être modifié. Cet événement peut correspondre à une maladie sévère, à un traumatisme ou à une perte...incluant les deuils ».

Etant susceptible de produire l'effet attendu qui est l'adaptation positive aux adversités du milieu familial, ce concept de quête de sens a été intégré aux notions de la théorie de stress et de coping de Lazarus et Folkman étudiée dans ce texte.

Quête de sens en tant que stratégie d'adaptation psychologique

Miles et Crandall (1986 ; dans Desbiens, 2006) ont pensé que la quête de sens intervient de manière primordiale dans l'adaptation des personnes en situation de deuil. D'autres auteurs ont ajouté que face aux stresseurs permanents, les stratégies adaptatives sont reliées à la quête de sens en vue de produire des effets bénéfiques. C'est pourquoi Park et Folkman (1997 ; dans Desbiens, 2006) ont suggéré que le cadre théorique de Lazarus et Folkman soit élargi en intégrant le concept de la quête de sens.

Le sens lui-même veut dire « perception de signification ou signifiance ». Il fait appel aux croyances et aux buts fondamentaux d'une personne qui influencent sa vision et sa compréhension du monde ; ses attentes envers le futur et constituent de ce fait la source de la motivation dans sa vie, poursuit Desbiens (2006).

Il se subdivise en : sens situationnel (qui englobe la quête de sens, le résultat associé et l'évaluation cognitive du sens), le coping et la réponse émotionnelle. L'interaction environnement - sens situationnel constitue le sens global. S'il y a divergence entre le sens situationnel et le sens global, alors que l'adversité est perçue comme étant stressante, la détresse émotionnelle peut alors s'installer. S'il y a modification de perception du sens (situationnel/global), il n'y aura pas divergence et, ainsi donc, on parlera d'une adaptation réussie (Desbiens, 2006).

2.6 Résumé des variables à l'étude

La santé mentale de l'adolescent subit plusieurs influences. Le parent est l'un des acteurs. Le profil des parents comme antécédent, comporte une variable prédictive soumise à l'examen ; il s'agit du SSE qui comprend ses trois dimensions : scolarité des parents, emploi (profession) et revenu familial. Du point de vue de ce SSE, la défavorisation (pauvreté) paraît le socle de la perturbation de l'équilibre mental des enfants/adolescents. Les parents étant devenus presqu'incapables de prendre soin de leurs enfants. En ce qui concerne la santé mentale des adolescents, nous avons retenu deux traits psychologiques : l'adaptation psychologique et l'estime de soi qui sont les deux variables sous examen.

Cette caractéristique parentale fait que nombre des parents ne sachent prendre en charge leurs enfants/adolescents. Ce qui fait que le mental de l'adolescent soit affecté notamment son adaptation psychologique et son estime de soi, face à la précarité des conditions socioéconomiques des parents.

En finalité, dans cette recherche au regard des approches relatées, quelques hypothèses épidémiologiques sont émises pour vérifier les associations existant entre le SSE parental et la résilience/l'estime de soi des adolescents.

2.7 Hypothèses de travail

Si H0 = hypothèse nulle, P0 = prévalence des traits psychologiques (résilience et estime de soi) des adolescents dont les parents ont un SSE bas.

Si H1 = hypothèse alternative, P1 = prévalence des traits psychologiques (résilience et estime de soi) des adolescents dont les parents ont un SSE élevé.

- H0 : P0 = P1 Il n'existe pas d'association entre le SSE parental et les traits psychologiques (résilience et estime de soi) des adolescents.

- H1 : P0 > P1 Il existe une association positive entre le SSE parental et les traits psychologiques (résilience et estime de soi) des adolescents.

L'opérationnalisation des variables c'est-à-dire les dimensions des variables et les échelles de mesures aidera à affiner ces hypothèses de travail.

La figure 1 ci-dessous montre le modèle hypothétique proposé pour expliquer l'influence du profil parental sur la santé mentale des adolescents.

Influence

Influence réciproque

Figure 1. Modèle hypothétique de la relation binaire parent-adolescent

Statut socioéconomique

Résilience

Estime de soi

La recension des écrits a permis de maîtriser les concepts à l'étude ainsi que le cadre théorique appliqué à celle-ci. Après avoir mis au point les connaissances sur la question, la démarche ultime s'attachera à démontrer les voies et moyens utilisés pour réaliser la recherche ; ce qui constituera le prochain chapitre.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault