III.7 Interprétation des résultats
a) Détection de l'auto
corrélation
Pour toutes les équations, les valeurs de DW se situent
dans la zone d'absence d'auto corrélation des erreurs.
b) Signes des coefficients des variables
explicatives
Rappelons que dans nos prévisions des résultats
attendus, tous les coefficients des variables explicatives doivent avoir des
signes négatifs. Les résultats de l'estimation ont
confirmé nos prévisions sur les signes. En effet neuf sur douze
coefficients estimés ont eu des signes négatifs. Les trois
coefficients qui ont contredit la théorie, les tests ont montré
que ces coefficients n'étaient pas significativement différents
de zéro. C'est seulement le coefficient de la balance des biens et
services retardé qui est positif parmi les coefficients
significativement différents de zéro.
c) Test de qualité d'ajustement et analyse de la
variance
R2, le coefficient de détermination, mesure
la proportion du taux de change expliquée par les variations des
différents soldes de la balance des paiements pour deux années
consécutives (t-1 et t). Dans les équations d'estimations du taux
de change (les premières équations de chaque modéle), R2
> 0,97. Ceci implique que les variations du taux de change sont
expliquées par les différents sous balance de la balance des
paiements a plus de 97 %. La part de la variable aléatoire ne
dépasse pas 3 %.
Dans les équations d'estimation de la balance des biens
et services, la balance courante et le solde global de la balance des
paiements, la part de l'évolution des soldes des sous balances de la
balance des paiements expliquée par les variations du taux de change est
faible par rapport a la part du
taux de change expliquée par les variations des soldes
des différents comptes de la balance des paiements. Pourtant, pour la
balance des biens et services et la balance courante, cette part n'est pas trop
négligeable (36 % et 21 % respectivement). Elle est faible pour la
balance des paiements oü son solde est expliqué par les variations
du taux de change a 1 % ; 99 % étant la part de la variable
aléatoire.
Pour le test de la significativité globale du
modèle, le test de FISCHER a été utilisé. Ce test
permet de voir s'il existe au moins une variable exogène qui contribue a
l'explication de la variable endogène. Dans tous les modèles, les
hypothèses a tester selon Ho et H1, spécifiées de cette
facon, selon l'équation a tester:
H0
|
: a a
= = 0
1 2
|
H1
|
? ?
a i
|
0
|
![](Correlation-entre-le-taux-de-change-et-la-balance-des-paiements63.png)
,
si F F
* > 2
V V
1 , 2
l'hypothèse H0 est rejetée. Avec : V1 = k + 1 =
3
V2 = n - (k+1) = 12
FV 2
1 , 2 - V
3,49
Dans toutes les équations (1) de tous les modèles,
F* est supérieur
![](Correlation-entre-le-taux-de-change-et-la-balance-des-paiements65.png)
a 2
FV V , ce qui nous a permis de rejeter
l'hypothèse H0 pour conclure qu'il
1 , 2
existe au moins un des coefficients non nul, ou en d'autres
termes, il existe au moins une variable qui contribue a l'explication de
l'évolution du taux de change.
d) Test des paramètres
Le test de Student et l'intervalle de confiance sont
utilisés au seuil de a = 5% . Ces tests permettent de s'assurer
qu'une variable exogène explique
une variable endogène. Les hypothèses a
vérifier sont, d'après chaque équation du modèle
:
H0 : a1 = 0
H1 : a1 # 0, le coefficient a1 va changer selon l'équation
testée, il sera par exemple a0, a1, pour l'équation (1) et b0, b1
pour l'équation (2), etc.
![](Correlation-entre-le-taux-de-change-et-la-balance-des-paiements66.png)
Critère de decision: - Pour le test de
Student, si la valeur absolue de t de
?
Student calculé (. ) est supérieure a celle lu
2 ,
tfl ? K + l'hypothèse H0 est
rejetée.
( 1 )
Donc si
|
t
|
*
|
> t 12 , rejetter H
0 , 025
0 .
|
|
|
|
|
![](Correlation-entre-le-taux-de-change-et-la-balance-des-paiements67.png)
. 025 2 , 1 79
a2 0
t ? t
n k
? ?
( 1 ) 12
^
à
i
a
i
?
t i
a à
? a
- Pour l'intervalle de confiance (IC), qui est égal, pour
un coefficient donné,
^
IC a
= #177;
à 2,1 79 a a à
,
l'hypothèse Ho est rejetée. Et dans
tous les cas, si l'hypothèse Ho est rejetée, nous
concluons que le coefficient testé (ai) contribue a l'explication de la
variable endogène et inversement si on accepte l'hypothèse H0.
Selon les résultats du tableau V, le t de Student et
l'intervalle de confiance montrent que pour les équations de
détermination du taux de
change, la valeur de t * est supérieur a la
valeure de 2,179. Ceci signifie que
le solde de la balance des biens et services, le solde de la
balance courante, le solde global de la balance des paiements ainsi que leurs
soldes passés ont contribué a l'explication des variations du
taux de change.
En ce qui concerne l'influence réciproque du taux de
change sur la balance des paiements, seulement le coefficient b2 de
l'équation (2) du modèle 1 est significatif (t de student pour b2
est de - 2,4). Le taux de change contribue a l'explication de
l'évolution du solde de la balance des biens et services.
Dans les autres équations (2) des modéles 2 et
modéle 3, le taux de change du Frw de la période et ce lui de la
période passé n'ont pas contribué a l'explication du solde
de la balance des transactions courantes ni du solde global de la balance des
paiements (les valeurs de t de student sont inférieures a 2,17). Les
raisons peuvent être que ces soldes sont atténués par les
transferts courants sans contre partie. C'est d'ailleurs le cas pour le Rwanda
ou le solde global de la balance des paiements a un déficit léger
alors que les échanges des biens et services ont un déficit
profond.
III.8 Synthèse des résultats
Les résultats obtenus dans tous les modéles
montrent que les variations du taux de change sont expliquées par les
différents comptes de la balance des paiements, ces mêmes
résultats ont montré que les variations du taux de change ont en
retour influencé seulement le solde de la balance des biens et services.
Les effets dynamiques attendus dans les modéles ont été
confirmés seulement pour les équations de détermination du
taux de change. En effet, les soldes passés de la balance des biens et
services, ce lui de la balance courante et de la balance des paiements
influencent le taux de change du Frw.
Dans tous les modéles oü les coefficients
estimés ont été significatifs, leurs signes sont
négatifs, ce qui traduit l'existence d'une relation négative
entre l'évolution du taux de change du Frw et l'évolution des
différents soldes de la balance des paiements. Ceci signifie que la
détérioration de la balance des paiements est a l'origine de la
dépréciation du taux de change du Franc rwandais. Ainsi, les
tests statistiques des coefficients de la régression et ceux de la
significativité globale des modéles nous ont permis de confirmer
d'une facon partielle nos hypotheses.
Pour la première hypothese, les coefficients des
comptes de la balance des biens et services, de la balance courante et du solde
global de la balance des paiements ont été significativement
différents de zéro au Rwanda. Ces
coefficients étant affectés d'un signe
négatif, l'analyse de chaque balance a montré que
l'évolution défavorable du solde des comptes de la balance des
paiements provoque une dépréciation du taux de change. Ce qui a
confirmé l'analyse théorique présentée dans le
deuxième chapitre de ce travail.
Pour la deuxième hypothèse, elle a
été vérifiée en partie : l'influence
réciproque entre le taux de change et la balance des paiements a
été vérifiée pour le taux de change et la balance
des biens et services. La dépréciation du taux de change a
contribué a la détérioration du solde de la balance des
biens et services. Nos résultats ont confirmé ce qu'avaient
constaté d'autres études qui ont voulu vérifier le courant
le plus répandu de la liaison qui existe entre le taux de change et la
balance des paiements. Parmi ces études on trouve celles de RURANGA
(2001) et MURASI (1999) qui ont aboutit a la conclusion selon laquelle la
dévaluation du Frw n'a pas eu des effets attendus d'améliorer la
balance commerciale rwandaise. Ces études expliquent pourquoi le
coefficient du taux de change dans l'équation de détermination de
la balance des biens et services (équation 2 du modèle 1) est
négatif : la dépréciation du taux de change a conduit a la
détérioration de la balance des biens et services.
Cette situation un peu contraire a la théorie
économique la plus connue des effets de la dévaluation trouve une
explication dans la structure du commerce extérieur des pays en voie de
développement. En effet, a la suite d'une dépréciation, on
devrait augmenter les exportations et diminuer les importations, ce qui est le
contraire dans les PVD en général puisque la
dépréciation renchérit les importations qui sont
incompressibles (JALLADEAU et DORBAIRE, 1998 :211).
Quant a la troisième hypothèse, elle a
été vérifiée. L'analyse détaillée de
la relation entre la balance des biens et services, la balance courante, le
solde global de la balance des paiements avec le taux de change ont
montré que les liens entre le taux de change et la balance des biens et
services sont plus étroits que ceux de la balance courante et le taux de
change, elles aussi plus
étroits que ceux qui existent entre le taux de change et
le solde global de la balance des paiements.
Dans l'analyse de l'influence du taux de change sur les
différents soldes de la balance des paiements, le coefficient de
détermination (R2) montre que 36 % (R2 = 0,36) de
la variation du solde de la balance des biens et services est expliqué
par l'évolution du taux de change du Frw. Pourtant cette part a
été de 21 % pour la balance courante et de 1 % pour la balance
des paiements en général. Une autre explication est que
l'influence réciproque entre le taux de change et la balance des
paiements a été seulement vérifiée entre le taux de
change et la balance des biens et services.
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