CONCLUSION GENERALE ET RECOMMANDATIONS
La nécessite de défendre la valeur de la monnaie
nationale s'avère incontournable pour atteindre les objectifs de la
politique économique qui sont notamment le plein emploi, la croissance
économique, la stabilité des prix et l'équilibre
extérieur. Cette problématique ne peut pas être
séparée a celle du déficit persistant de la balance des
paiements. Les termes de l'échange défavorables pour le Rwanda
conduisent au déficit du solde extérieur. Par la liaison du
marché de change, le Frw perd sa valeur tous les jours.
Plusieurs théories économiques ont
expliqué les facteurs déterminant du cours de change d'une
monnaie. Certaines ont même affirmé qu'une valeur faible de la
monnaie nationale est une bonne situation pour le commerce extérieur. Au
cours de ce travail, nous avons voulu analyser la corrélation entre le
taux de change et la balance des paiements. Notre objectif était de
vérifier si la détérioration de la balance des paiements
était a l'origine de la dépréciation du taux de change.
Dans le premier chapitre, nous avons présenté
les théories relatives aux taux de change et a la balance des paiements.
Les théories présentées ont montré les
déterminants du taux de change et ceux de la balance des paiements, la
méthode d'enregistrements des échanges extérieurs et les
causes des problèmes de la balance des paiements. Dans ce chapitre, il a
été aussi question d'expliquer la relation qui existe entre le
solde de la balance des paiements et le niveau du taux de change.
Deux théories ont été
présentées : la première est celle qui montre que le
niveau du taux de change peut affecter le solde de la balance commerciale, ce
lui de la balance courante et par conséquent le solde global de la
balance des paiements. Cette relation qui est soutenue par beaucoup
d'économistes estime qu'une dépréciation du taux de change
conduit a la compétitivité du pays et par conséquent a
l'amélioration du solde de la balance des paiements.
Notre analyse a permis de montrer que cette situation n'est
pas observable dans les pays en voie de développement oü la
réalisation des conditions nécessaires a l'application de cette
théorie était difficile. La deuxième théorie qui
s'avère réaliste pour le cas des PVD est que le déficit de
la balance des paiements conduit a la dépréciation du taux de
change.
Ceci est justifié par le fait que les monnaies sont
échangées a l'occasion des échanges internationaux, et que
la balance des paiements enregistre tous ces échanges. Ainsi une balance
des transactions courantes déficitaire signifie que les importations
pour un pays donné sont plus importantes que ses exportations. L'offre
de sa monnaie va augmenter et ceci résultera a une
dépréciation du taux de change.
Dans le deuxième chapitre, nous avons comparé
des différents agrégats de la balance des paiements et celle du
taux de change. L'évolution du taux de change du Frw a montré que
le taux de change s'est déprécié beaucoup, mais cette
dépréciation n'a pas eu des effets d'améliorer la balance
commerciale. Ceci a été montré par l'analyse de
l'évolution du solde de la balance commerciale et la balance
courante.
Ces balances ont été déficitaires
malgré la dépréciation du Frw. Le solde de la balance
commerciale s'est détériorée d'années en
années, mais le solde étant compensé par les transferts
unilatéraux et le solde du compte capital, le déficit de la
balance des paiements n'a pas été trop profond comme celui de la
balance des biens et services.
Le troisième chapitre consistait a l'estimation et a la
vérification de nos hypothèses. L'analyse quantitative nous a
permis de confirmer partiellement nos hypothèses. La première et
la troisième hypothèse ont été
vérifiées. La deuxième hypothèse a
été en partie vérifiée. Notre objectif a
été atteint parce que nous avons pu montrer que la
dépréciation du Frw dans ces quinze dernières
années a été causé par le déficit persistent
de la balance des paiements du Rwanda
Recommandations
Vu les résultats de notre analyse, une série des
recommandations est a proposer aux divers responsables de la politique du
commerce extérieur du Rwanda pour atténuer la perte de la valeur
externe du Frw. En premier lieu, il convient de prendre les mesures
nécessaires pour réduire le déficit de la balance des
paiements. Du coté des exportations, il faut :
- Encourager les exportations par la diversification des
produits exportés. - Encourager les exportateurs par la diminution des
taxes a l'exportation. - Améliorer la qualité de nos produits
grace a l'utilisation de la
technologie pour rendre nos produits compétitifs.
- Encourager le tourisme pour gagner des devises.
- Subventionner les entreprises du secteur d'exportation.
- La promotion des exportations des produits non traditionnels
comme les peaux des animaux et les fleurs.
Du coté des importations, la réduction de volume
des importations peut se faire par:
- La modernisation de l'agriculture pour quitter l'agriculture de
subsistance vers l'agriculture de commercialisation.
- La spécialisation régionale des produits selon
les caractéristiques des cultures et le climat du milieu.
- Le gouvernement rwandais devrait voir comment maltriser
l'inflation qui sévit dans le pays. Il faudrait équilibrer le
développement du secteur tertiaire, qui avance a grand pas, avec le
secteur de production réelle.
Quant a la BNR nous la recommandons ce qui suit: Les
conséquences de l'instabilité du taux de change du Frw cause la
diminution des échanges internationaux. La BNR doit essayer de
stabiliser les changes notamment par:
- L'augmentation des réserves de devises pour intervenir
sur le marché
des changes pour soutenir le cours du Frw.
- La hausse du taux d'escompte pour décourager
l'opération de réescompte faite par les banques commerciales.
- La création de fonds de stabilisation des changes,
telle que l'a proposé WAUTHY et DUCHESNE (1964 :143), qui consiste a se
porter acheteur de devises étrangères lorsque leur cours tend a
descendre sous un certain niveau.
Toutefois, nous nous gardons d'être trop
généralisant sur la relation entre le taux de change et la
balance des paiements. Notre analyse s'est limitée sur un nombre peu
élevé d'observations (15 ans) parce que nous avons
été bloqués par le souci de mesurer l'influence de la
balance des paiements sur le taux de change flexible. Si nous avions retenu
beaucoup d'années, une grande partie de notre étude serait dans
le régime des changes fixes. C'est pourquoi nous recommandons aux futurs
chercheurs de porter leurs analyses sur un nombre élevé
d'observations pour compléter notre analyse. Cela va permettre de
construire une théorie solide expliquant les liaisons entre le
marché des biens et services et le marché des changes,
spécifiquement pour les pays en voie de développement comme le
Rwanda.
En outre, les autres recherches pourront découvrir
d'autres causes qui sont a l'origine de la dépréciation du taux
de change du Frw. Ces recherches pourront étudier la question des
changes fixes et les changes flottants et de dire si le retour aux
parités fixes peut contribuer a la fixité de la valeur externe
des monnaies nationales et de résoudre les problèmes de la
balance des paiements.
|