I- Les organisations sportives intervenantes :
Les différentes orientations de l'Etat font intervenir
différents types d'organisations sportives qui veillent sur leur
application. Emmanuel Bayle2 a classé ces modèles
d'organisations selon 4 niveaux distincts :
1 Lachheb, Monia (2005), « Eléments
pour une histoire de l'éducation physique en Tunisie. La
corporéité en question », in Jean Saint-Martin et Thierry
Terret (Ed), Sport et genre. Apprentissage du genre et institutions
éducatives, Paris, L'Harmattan, pp.371-387.
2 BAYLE, Emanuel (2005), Management des
organisations sportives, Rapport de Recherche, Université Claude
Bernard Lyon 1, p.22.
· Niveau 1 : Organisations au coeur du secteur sport :
les fédérations sportives, les clubs et les associations.
· Niveau 2 : Organisations du secteur sport : les
entreprises de services sportifs.
· Niveau 3 : Organisations en relation avec le sport : Le
Ministère de la Jeunesse, du Sport et de l'Education Physique.
· Niveau 4 : Organisations utilisant le sport comme support
de management : Toute organisation.
Notre intérêt se focalise
précisément sur les fédérations et les associations
sportives (Niveau 1) et Le Ministère de la Jeunesse, du Sport et de
l'Education Physique (Niveau 3).
1. Le Ministère de la Jeunesse, du Sport et de
l'Education Physique (MJSEP) :
Le Ministère de la Jeunesse, du Sport et de
l'Education Physique représente la structure de tutelle, et donc l'Etat.
Ce Ministère occupe une place déterminante en matière
d'organisation et de promotion des activités physiques et sportives
puisqu'il lui revient d'assurer le suivi des fédérations
sportives agréées par l'intermédiaire du soutien financier
et en personnel qualifié qu'il leur accorde. Le Ministère ainsi
contrôle, par ailleurs, les organes déconcentrés (ligues,
comités) des fédérations sportives en soutenant les
actions qu'elles conduisent aussi bien au niveau local que national. A cet
égard, il convient de souligner l'importance de l'intervention de l'Etat
dans la définition des orientations et l'application des politiques
sportives. L'Etat veuille ainsi sur l'élaboration des lignes directrices
de la politique et délègue certains de ses pouvoirs aux
fédérations sportives structurées selon la loi organique
n° 95-11 du 6 février 1995.
2. La fédération sportive :
La fédération sportive représente le
point nodal du système sportif. Grâce à la
délégation de pouvoir qui lui est accordée par le
ministère, cette organisation sportive bénéficie de
plusieurs prérogatives. En effet « La fédération
sportive veille à l'exécution d'un service public dans le cadre
des attributions qui lui sont confiées par le
ministère chargé du sport >>1 .
Elle s'occupe de l'organisation des manifestations sportives et se charge d'
<< aménager et mettre à la disposition des associations
créées en leur sein les installations nécessaires à
leur activité >>2. En ce sens, la
fédération sportive s'occupe de la gestion de la pratique dont
elle a la charge. Etant bénéficiaire d'une finalité autre
que la recherche prioritaire ou systématique du profit, la
fédération sportive vise la promotion de l'activité
sportive qu'elle gère. Il reste à chaque fédération
de définir ses propres stratégies et de manager les moyens dont
elle dispose pour atteindre ses objectifs.
3. Le club et l'association sportive :
Le club et l'association sportive, notamment
spécialisée, renvoient aux organisations qui se trouvent au coeur
du secteur sport chargés directement de la mise en application des choix
politiques. Ces structures sportives sont affiliées à la
fédération et doivent se plier aux dispositions de la loi 95-11
du 6 février 1995 relative aux structures sportives. En vue d'accomplir
leurs missions, les clubs et les associations sportives doivent fournir tous
les moyens nécessaires à leurs adhérents afin d'atteindre
leurs objectifs qui son principalement d'ordre sportif. Ces structures
sportives sont qualifiées de << organisations hybrides >>,
c'est-à-dire qu'elles disposent d'un type de rationalité mixte.
En effet, ces organisations sont orientées par une finalité autre
que le profit (sociétal), elles disposent d'un mode d'économie
mixte (financement public direct et indirect + financement du secteur marchand)
et d'un statut composite de leur personnel (personnel
rémunéré + personnel bénévole)
3>>, faisant que la gestion de ces organisations
s'avère plus ou moins complexe.
1Article 9, Journal Officiel de la
République Tunisienne, 6 février 1995, n°12,
pp.335-337. 2Article 18, Journal Officiel de la
République Tunisienne, 9 Août 1994, n°62,
pp.1292-1295.
3 Bayle Emanuel et Bruzek M. (2005), Le Management
associatif - 4 défis ; 15 enjeux et 65 actions pour le mouvement
sportif, Rapport de Recherche, Comité National Olympique et Sportif
Français eds, p.26.
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