WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Le projet de zone monétaire unique en afrique de l'ouest: fondements, état des lieux et analyse prospective

( Télécharger le fichier original )
par Souleymane DABONE
Institut Diplomatique des Relations Internationales (IDRI) - Diplôme d'Etudes Superieures en Diplomatie et Relations Internationales 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Chapitre II : Bilan, enjeux et perspectives

Dans l'optique de procéder au lancement de la monnaie commune des Etats membres de la ZMAO, la CEDEAO dans sa stratégie va édicter un certain nombre de critères de convergence macroéconomiques pour ses Etats.

Cette stratégie renferme aussi un programme d'harmonisation des politiques économiques pour la ZMAO et une référence au cadre qui doit servir à réaliser la fusion des zones UEMOA et ZMAO.

Ce chapitre a pour objectif, dans une première section, de faire le bilan des performances des Etats membres de la ZMAO par rapport aux critères de convergence macroéconomiques entre 2000 et 2006 ; puis, dans une seconde section, de mener la réflexion sur les chances de succès rapide du projet de zone monétaire unique CEDEAO, sur la base de certains aspects techniques de la gestion monétaire et des défis qui attendent la ZMU CEDEAO.

Section I : Les performances de la ZMAO entre 2000 et 2006

L'analyse de la performance de chacun des Etats de la ZMAO se fera sur deux périodes inégales : la première période couvre cinq années (2000 à 2004) ; quant à la seconde période, elle comprend deux années (2005 et 2006). Etant donné que le report du lancement de la monnaie Eco est intervenu en mai 2005, l'analyse comparative des performances sur les deux périodes permettra de mieux appréhender les efforts des différents Etats dans le respect des critères de convergence macroéconomiques.

I.1 Evolution de la convergence macroéconomique

I.1.1 Les critères de convergence

Les premiers critères de convergence macroéconomiques retenus par le PCMC ont été établis en 1996 dans un contexte où la plupart des Etats de la Communauté avaient adopté les Programmes d'Ajustement Structurels (PAS) pour améliorer leur environnement macroéconomique et renforcer la croissance et le développement économique au niveau national. L'idée sous-jacente de cette option est d'assurer d'abord la convergence des différentes économies avant une quelconque unification monétaire.

Les premiers critères au nombre de quatre (4) concernent : le taux de change dont la variabilité ne devait pas excéder 10% en fin 1998 et 5% par la suite ; le taux d'inflation,

devait être maintenu à un chiffre ; le déficit budgétaire plafonné à 5% du PIB ; et le financement du déficit budgétaire par la Banque Centrale plafonné à 10%. Ces critères devaient être respectés avant l'an 2000. Mais avant cette date, un Comité ad hoc de suivi de la création d'une zone monétaire unique à l'horizon 2000, sera mis sur pieds en 1997, soit un an après l'adoption des premiers critères de convergence. Des travaux du Comité ; s'en suivra une remise en cause des premiers critères jugés insuffisants au regard de ce que requiert une Union économique et monétaire crédible en 1999. A cette date, une nouvelle gamme de critères de convergence macroéconomique va être adoptée.

Elle comprend quatre critères dits primaires ou de premiers rangs dont la réalisation est sensée répondre à l'objectif de convergence des économies et six critères secondaires devant favoriser la réalisation des premiers. Les critères dits de premiers rangs sont :

· Maintenir un taux d'inflation maximum de 5% ;

· Réduire le ratio du déficit budgétaire de l'Etat (hors dons) par rapport au PIB à au plus 4% ;

· Respecter la limite maximale de 10% des recettes fiscales de l'année précédente pour le financement du déficit budgétaire par la Banque centrale ;

· Maintenir un niveau de réserves de change couvrant au moins trois mois d'importation. Quand aux critères secondaires, ce sont:

· Maintenir le taux d'intérêt réel positif ;

· Ne pas accumuler de nouveaux arriérés de paiement intérieur et apurer les anciens ;

· Atteindre une pression fiscale32 d'au moins 20% ;

· Maintenir le ratio masse salariale sur recettes fiscales à au plus 35% ;

· Elever les investissements publics financés sur ressources intérieures à au moins 20% des recettes fiscales ;

· S'assurer que le taux de change évolue dans la bande de fluctuation de plus ou moins 15% par rapport au dollar US33.

I.1.2 La performance de la ZMAO par rapport aux critères entre 2000 et 2004 La situation en matière de respect des critères de convergence macro économique tant de premier que de second rang diffère d'un pays à l'autre. Pour le lancement de l'Union

32 Pression fiscale = Recettes fiscales / PIB.

33 L'ancrage au dollar US et le choix du mécanisme de change ont été décidés à Dakar en décembre 2001.

monétaire, les Etats membres de la ZMAO devraient remplir les quatre critères de premier rang.

Le non respect des critères de premier rang a empêché les Etats membres de se constituer en Union monétaire le 1er juillet 2005 (voir les tableaux 6 à 10, en annexes). En effet, en 2004, seuls le Nigeria et la Gambie avaient rempli trois des quatre critères de premier rang. Après ce premier groupe, suivent le Ghana et la Sierra Leone, qui avaient rempli deux critères de premier rang chacune et enfin la Guinée qui n'en n'a rempli aucun à cette date. En Gambie, la situation de la convergence qui s'est nettement détériorée durant la période 2001- 2003 s'est beaucoup améliorée en 2004 car elle est parvenue à remplir trois critères primaires et trois critères secondaires. Le Ghana a bien amélioré la situation de sa convergence durant la période alors que durant la période 2000-2002 sa conformité a été faible ; il est parvenu à remplir deux critères primaires et deux critères secondaires en 2003 et 2004. La performance de la Guinée, en ce qui concerne les critères de convergence, s'est détériorée durant la période 2000-2004. Ayant rempli deux critères primaires en 2001, elle n'en a rempli qu'un en 2002, aucun en 2003 et en 2004.

La performance sur les critères secondaires a été également non satisfaisante. Le respect des critères par le Nigeria s'est pour sa part beaucoup amélioré en 2004 lorsqu'il a rempli trois critères primaires et trois critères secondaires. Par rapport à son niveau de 2000, sa performance s'était détériorée durant la période 2001-2003. Celle de la Sierra Leone s'est également beaucoup améliorée; elle a rempli deux critères en 2004 contre aucun en 2003. Toutefois, sa performance sur les critères de second rang était moins satisfaisante, n'ayant rempli qu'un seul.

Pour des raisons donc de mauvaises performances au regard des critères de convergence macroéconomiques, le lancement de la monnaie Eco prévu pour 2005 a été reporté pour décembre 2009. Le report du lancement de la monnaie Eco pour 2009 remet aussi à plus tard celui de la ZMU-CEDEAO dont le nom de la monnaie reste à définir.

I.2 La Déclaration de Banjul et la prorogation du Programme de la ZMAO

Le 6 mai 2005, les Chefs d'Etat et de gouvernement de la Zone Monétaire de l'Afrique de l'Ouest se sont réunis à Banjul, en Gambie, pour le report au 1er Décembre 2009 du lancement de l'Eco. Cette déclaration a été faite sur la base des recommandations du Conseil de convergence de la ZMAO qui s'est réuni à Banjul les 5 et 6 mai 2005 pour examiner les

résultats de l'étude sur l'état de préparation de l'union monétaire. Ces résultats ont indiqué que la date du 1er juillet 2005 prévue pour le lancement de l'union monétaire n'était pas réaliste. A l'occasion, un plan d'action qui décrit le programme des activités à entreprendre jusqu'en 2009, a été préparé. Les principaux éléments de ce plan d'action sont:

· La réaffirmation par les Etats membres de leur engagement au programme de la ZMAO et à mettre en oeuvre le plan d'action et le programme des activités à entreprendre pour l'avènement de l'Union monétaire au 1er décembre 2009.

· L'engagement des Etats à mettre en place un espace économique unique à travers la levée de toutes les barrières entravant la libre circulation des personnes, des biens et des services au sein de la ZMAO en assurant notamment:

- La convertibilité et les paiements dans les monnaies de la Zone avant décembre 2006 ; - La libéralisation complète des comptes de capitaux au plus tard en décembre 2007 ;

- La cotation des entreprises dans les différentes bourses des valeurs de la ZMAO avant décembre 2006 ;

- La mise en place du Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CEDEAO au plus tard en décembre 2007 ;

- la réalisation d'une union douanière avant décembre 2008 ;

· La restructuration de l'Institut Monétaire de l'Afrique de l'Ouest en le dotant de l'autorité et des ressources lui permettant de jouer efficacement son rôle dans le processus de convergence.

Bien que le plan d'action constitue la feuille de route pour la ZMAO, c'est surtout au regard de la performance de la zone par rapport aux critères de convergence d'ici 2009, que le lancement de la monnaie Eco pourra être admis. Conscient de cela, les Etats membres de la seconde zone monétaire ne tarderont pas à annoncer les couleurs en relevant le niveau de leur performance macroéconomique. En effet, les performances enregistrées en 2005 et 2006 par la zone sont largement prometteuses comparées à celles de 2004 (voir tableaux 6 à 10 en annexes). Par exemple, le Nigeria est parvenu en fin 2006 à respecter tous les critères de premiers rangs tandis que la Gambie, le Ghana et la Sierra Leone ont respecté 3 critères sur 4. La Guinée a été seule à respecter 2 critères de premier rang en 2005 et 2006 contre aucun critère respecté en 2004 : c'est donc un réel progrès enregistré par la ZMAO.

Au niveau des critères de second rang, à part la Sierra Leone qui a régressé en 2006, tous les Etats ont maintenu le cap et même amélioré leurs performances. Le Nigeria par

exemple a respecté 5 critères sur 6 en 2006 contre 3 en 2005 et 2004. Il est suivi par la Gambie, le Ghana et la Guinée qui se sont maintenus respectivement au respect de 3 critères, 2 critères et un critère sur les six de second rang de 2004 à 2006.

En suivant le programme de travail de la ZMAO, les Etats membres pourraient remplir le minimum nécessaire pour l'introduction de la monnaie Eco en 2009. Une fois que cette monnaie sera mise en circulation dans la ZMAO, des négociations seront menées entre cette Zone et l'UEMOA afin de déterminer une période convenable pour leur fusion.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984