B. Synthèse de l'entretien
L'entretien a commencé par l'examen de certaines
questions d'actualité portant sur la crise financière mondiale,
le fonctionnement du système financier congolais, la
désintermédiation bancaire qui caractérise
l'économie congolaise et la faillite de l'entreprise en question
annoncée depuis plus d'une décennie. Notre interlocuteur est
revenu mainte fois sur ces quatre aspects pour expliquer le rôle que
devrait normalement jouer son entreprise en cette période de crise
où l'Etat congolais devrait renouveler sa confiance en son institution
pour réaliser les « cinq chantiers » et relancer
l'économie nationale. C'est dans cette ambiance que s'est
déroulée notre face à face avec notre interlocuteur qui
nous a fait comprendre que :
B1. Sur le contexte environnemental
Notre interlocuteur s'est plus contenté de fustiger le
délabrement du tissu économique causé par une crise
bancaire caractérisée par une intermédiation
financière. Situation provoquée par l'inflation des années
90 qui s'est caractérisée par une hausse exponentielle des prix,
incontrôlable et imprévisible faisant perdre ainsi à la
monnaie nationale l'exercice de ses fonctions essentielles, à commencer
par celle de réserve de valeur, suivie de celle d'unité
monétaire et celle d'intermédiaire d'échange au profit des
monnaies étrangères.
« Aussi, devant faire face à des larges
déficits budgétaires ; et l'absence des ressources
extérieures et suite à la contraction de recettes fiscales, le
gouvernement commençait à recourir essentiellement aux avances de
la Banque Centrale pour financer ses déficits. Malheureusement, ces
avances n'étaient jamais remboursées, la monnaie
créée à cette occasion demeurant en circulation, et
souvent hors banques rendant inopérant toute politique monétaire.
De lors, les banques et sociétés financières se sont
retrouvées dans un environnement malsain. Cette
détérioration de l'environnement a occasionné une perte de
confiance dans la population. Conséquence, les banques
commençaient à financer les emplois longs par des ressources
courtes, le recours aux expédients comptables, la pratique de
crédit trop
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
risquées pour jouer à la position de
résurrection et aujourd'hui, la crise financière internationale
s'invite aussi aux débats ...»
Actuellement, toutes les banques et institutions
financières qui ont survécu, tout comme l'entreprise D, à
cette catastrophe se sont résolues de mettre en oeuvre des
stratégies marketing efficaces pour améliorer et moderniser leurs
services afin d'attirer une grande clientèle, créer à
nouveau le climat de confiance qui régnait jadis et jouer le rôle
qui est le leur dans l'économie du pays.
Ceci explique comment l'entreprise (D) est et a
été victime de la crise ou de la dépression
financière que connaissait déjà le pays avant la crise
mondiale et la mondialisation. La situation était telle que les banques
commerciales auprès desquelles elle plaçait ses
dépôts sont soit tombées en faillite ou ont
été liquidées et elle même s'est retrouvée
sous régime de gestion administrative imposée par la Banque la
Centrale du Congo. Situation qui a plus profité à ses
concurrents, notamment les banques commerciales, les banques de
dépôts, les sociétés financières
privées, les petites et moyennes structures de micro crédit et
micro finance.
La concurrence est vécue dans cette entreprise comme
une réelle menace pour la relance de ses activités. L'entreprise
est en pleine recherche d'une nouvelle identité. Elle est entrain de
beaucoup apprendre de ses concurrents en ce qui concerne leurs capacités
d'innovation, leurs manoeuvres entrepreneuriales, leurs stratégies et
mécanismes d'adaptation de leurs services au contexte actuel du
marché...
|