B. Synthèse de l'entretien
Cet entretien a débuté par une courte causerie
avec notre interlocutrice et l'ensemble de ses assistants sur les missions et
réalisations de la COPIREP, les dernières lois votées
à l'assemblée nationale sur la restructuration des entreprises
publiques et les désengagements de l'Etat congolais à une
certaine hauteur dans les capitaux des entreprises de l'ANEP. Ce qui nous a
permis d'être édifié sur certaines réalités
de terrain qui nous échappaient avant. L'entretien s'est tenu dans la
matinée du mardi 08 septembre 2008.
B.1. Contexte environnemental
Aux dires de notre interlocutrice, l'entreprise C
connaît aussi la mondialisation et la vit à sa manière.
Selon elle, la mondialisation est à considérer comme une vaste
toile d'araignée qui se tisse du jour au jour en bouleversant beaucoup
de données sur le plan économique et managérial.
L'entreprise en est consciente et l'Etat propriétaire aussi. «
C'est ce qui a poussé le ministère de portefeuille a comprendre
qu'il était temps d'ouvrir toutes les entreprises sous sa tutelle
à la compétition internationale et que l'Etat devrait s'y
désengager pour jouer pleinement son rôle d'arbitre et de
gendarme, et non celui de commençant, afin de ne pas empiéter les
règles de la concurrence ». Elle poursuit en disant que son
entreprise évoluait aussi dans un environnement très mouvant.
Elle fait face à des concurrents de taille qui, pour la plupart, sont de
multinationales.
L'entreprise joue plus son rôle de conseil
auprès de gouvernement en matière des hydrocarbures et des
produits pétroliers. Elle surveille le mouvement de tous ses concurrents
et dénonce auprès de l'Etat tout geste illicite ou toute
tentative malveillante. L'entreprise connaît bien ses concurrents mais ne
va pas jusqu'à sonder leurs perspectives et capacités
organisationnelles ou stratégiques. Ce qui quiète l'entreprise C
c'est la capacité de ses concurrents à ses diversifier et se
déployer sur des nouveaux créneaux réduisant des plus en
plus ses parts des marché et son influence sur le territoire national.
Les grands clients de l'entreprise C sont les services et institutions publics
avec laquelle l'entreprise entretient d'excellentes relations. A l'heure
actuelle, elle est entrain de d'informatiser tous ses départements et
rendre automatique son système d'information. Sur ce sujet, notre
interlocutrice nous a informé que l'entreprise réfléchit
à la mise en oeuvre d'un site Internet pour permettre une large
visibilité et lisibilité de ses actions auprès du
public.
B.2. Comportement organisationnel, ressources et
compétences
Sur ce point précis, notre interlocutrice nous a fait
savoir que :
L'entreprise fonctionne bien et se comporte bien malgré
la dynamique de son environnement. Son management s'emploie à mettre en
place de politiques responsables tendant à viabiliser et dynamiser
l'entreprise. L'équipe dirigeante ou le comité de gestion
gère au quotidien les affaires courantes, adopte des stratégies
et
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
prends des mesures d'applications qui s'imposent. L'entreprise
s'investit depuis quelques temps dans l'acquisition de nouvelles technologies
de l'information et de la communication.
L'entreprise a son système d'information qui ne demande
qu'à être urbanisé. Le leadership de l'entreprise d'obstine
à travailler plus l'image de l'entreprise et à prendre des
initiatives allant dans le sens du développement. L'entreprise
possède des ressources financières sûres et des hommes
pleins de potentialités et de dynamisme.
8.3. Performance et
compétitivité
Ici, notre interlocutrice nous renseigne que : Dans son
entreprise le rendement attendu de tout un chacun a toujours était au
rendez-vous. L'entreprise est performante, en son sens, car elle parvient
à réaliser des bénéfices et à honorer ses
engagements avec l'Etat propriétaire, a toujours été en
phase avec la l'administration fiscale et depuis quelques années, elle
n'a pas connu de tensions sociales, ce qui signifie que l'entreprise est
performante, mais recherche elle recherche la compétitivité.
Selon elle toujours, plusieurs projets sont en étude
pour rendre l'entreprise dynamique et permettre à l'entreprise de
s'ouvrir vers d'autres horizons. Pour ce faire, l'entreprise est appelée
à intégrer les méthodes actives de gestion pour savoir
collecter des informations pertinentes sur les marchés et explorer les
scenarios possibles de booster l'action managériale et être plus
compétitive.
8.4. Intérêt è intégrer
l'IE
Sur ce thème, notre interlocutrice estime que «
l'intelligence économique est un des instruments utiles au management
pour revitaliser l'entreprise. L'application d'un tel dispositif dans
l'entreprise peut être un gage de dynamisme et d'efficacité en
cette période trouble caractérisée par des fortes
incertitudes, des concurrences sauvages et toutes ces crises qui nous sont
imposées de l'extérieur ». Son entreprise connaît
aussi des réels problèmes informationnels qui ne peuvent
être maîtrisés que dans le cadre d'une politique de mise en
oeuvre de pratiques de veille. Mais le comble est qu'un projet d'une telle
envergure imposerait beaucoup de sacrifices à l'entreprise en termes de
coûts et de charges.
La question devrait d'abord être débattue dans un
cadre concerté avec l'Etat propriétaire. « L'intention
existe car nous pensons que l'IE est une option majeure pour moderniser le
management de l'entreprise, donner à l'entreprise une nouvelle
identité et une nouvelle impulsion répondre aux impératifs
de l'heure de faire vite et bien, vendre plus et mieux ».
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
C. Constatations
Les données issues de la triangularisation des
méthodes d'analyses et de collecte des données montrent
clairement que cette entreprise subit l'environnement. Elle ne parvient pas
à s'adapter au rythme imprimé par la nouvelle donne
économique. Elle est trop dépendante de l'Etat
propriétaire et sa gestion est caractérisée par les
méthodes traditionnelles du management où l'information n'est pas
considérée comme un outil de travail mais un secret. L'entreprise
a un parc informatique et un système d'information orienté
mission. Ces ordinateurs ne sont encore mis en mode réseau, donc il n'y
existe pas encore d'environnement virtuel. L'entreprise a un patrimoine, une
image de marque mais un personnel assez vieillissant et une des rares
entreprises publiques qui déclarent de fois un résultat positif
au fisc. Elle tout de même viable mais pas du tout compétitive car
elle est plus repliée sur elle même et trop collée à
son statut d'entreprise publique.
Ainsi, durant tout le temps de notre passage dans cette
entreprise, nous avons constaté tout un tas des problèmes
informationnels en quête de solution :
- Le management n'est pas encore conscient des effets de la
rétention de l'information,
- L'entreprise est victime de la pyramide des âges et doit
assurer la transmission du savoir faire entre son ancienne et nouvelle
génération ;
- Trouver des informations sur l'évolution des concurrents
et sur leur compétitivité ; - Mettre en place des données
sur la clientèle ;
- S'ouvrir à d'autres catégories des clients ;
- S'ouvrir au monde extérieur ;
- Améliorer ses services ;
- Mettre en place une base de connaissances pour recueillir
les informations, les connaissances, expériences et savoirs
créés en interne, les mémoriser et les archiver ;
- Se déployer sur l'ensemble des provinces, villes et
territoires de la RDC pour renforcer son positionnement sur le marché
;
- Comparer ses pratiques managériales à celles des
autres pour maîtriser leurs savoirs et technologies ;
- Améliorer la productivité de son potentiel humain
;
- Identifier des structures d'aides à la recherche et
développement sur le plan technique et financier ;
- Se concentrer sur la visibilité et la lisibilité
de l'entreprise.
Iv.1.1.4. Quatrième cas : entreprise (d)
A. Brève présentation
L'entreprise (D) est du ressort du système financier
non-bancaire. C'est une entreprise à économie mixte
créée pour financer le développement de l'économie
nationale, la création de nouveaux emplois, la promotion et le soutien
de la Petite et
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
Moyenne Entreprise. L'entreprise a aussi connu la
zaïrianisation, les objectifs 80, les pillages des années 90 et
toutes les crises politiques et économiques multiformes qui s'en
suivirent ainsi que les effets collatéraux des guerres de l'Est. Toutes
ces turbulences ont décimé l'entreprise au point que cette
dernière se retrouve aujourd'hui en difficulté financière
sans précédent et au bord de la banqueroute. Cette entreprise
subit aussi les effets de la mondialisation et l'atrocité de la
concurrence, alors qu'elle n'a jamais réussi à se remettre des
pillages.
Notre interlocuteur est membres du comité de gestion.
Il est licencié en sciences de gestion et diplômé de
l'école des Hautes études de Gestion de Genève. Il est en
poste depuis 2003. Il s'est beaucoup battu pour que son entreprise ne soit pas
mise sur le régime des faillites et à une vision pour remettre
cette entreprise sur les rails.
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