VI.1.1.2. Deuxième cas : entreprise (b)
A) Brève présentation
L'entreprise (B) est aussi une firme industrielle, une
entreprise structurée dont le siège social est situé
à Kinshasa mais possède des directions de siège fortement
autonomes basées à Boma, Mbandaka, Kisangani, Bukavu et
Lubumbashi. Cette entreprise est spécialisée dans la production
des boissons alcoolisées et gazeuses. Fondées en 1922, comme le
cas précédent, elle a traversé toutes les périodes
troubles qu'a connues le pays depuis l'époque coloniale jusqu'à
nos jours. L'entreprise connait une concurrence farouche avec une brasserie
rivale de la place, son adversaire séculaire. Cette entreprise a atteint
une capacité d'écoulement de ses produits à hauteur de
plus de 10.000.000 cassiers.
Notre interlocuteur est aussi membre de la direction
générale de l'entreprise. Il est titulaire d'une licence en
économie industrielle et s'est plus illustré dans
l'élaboration des projets innovants dans sa fulgurante carrière
au sein de cette entreprise. Il a moins de 60 ans d'âge. Nous avons pu
nous entretenir avec lui le lundi 22 septembre 2008.
B) Synthèse de l'entretien
Mis dans un climat de confiance mutuelle, favorable et serein,
notre interlocuteur s'est montré disposé de répondre
à nos préoccupations qui donnent ce qui suit en bout de
chaîne :
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les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
B.1. Contexte environnemental
D'entrée de jeu, notre interlocuteur s'est mis
à peindre le tableau sombre de l'environnement économique du pays
qui ne favorise pas du tout l'éclosion des investissements et la
croissance des entreprises locales. « L'environnement est très
mouvant et porteur de plusieurs facteurs de risques. La mondialisation
s'érige plus en obstacle pour les entreprises évoluant dans les
pays non-alignés. Les entreprises ne savent plus se concentrer
pleinement sur leurs objectifs et voient du jour au jour le nombre des
concurrents grandir, la concurrence va toujours s'amplifiant. Il devient de
plus en plus difficile de se lancer à la découverte de nouveaux
marchés>>. Toute fois, renchérit-il, ce
phénomène a imposé à l'entreprise l'adoption d'une
nouvelle philosophie de gestion et de nouvelles méthodes de travail :
« Nous sommes aujourd'hui dans un marché mondiale dont nous devons
comprendre et anticiper les mutations au lieu de rester endormis >>.
Il poursuit en disant que la concurrence est féroce et
des stratégies agressives pour se maintenir et survivre. Dans cette
entreprise, l'information est cherchée et obtenue partout où elle
se trouve mais est corrélée avec d'autres et pour être
exploitée au mieux. Elle est repérée et examinée
dans chacun des services qui le produit ou qui en a besoin. L'entreprise
connaît la majeur partie des ses concurrents et surveille bien leurs
mouvements. Elle maîtrise la géographie et la
géométrie de son marché, du moins le marché
intérieur. Ce qui inquiète plus est la capacité des
certains des leurs concurrents à rebondir sur certains créneaux
et leur capacité d'innovation. Les relations avec tous les partenaires
sont celles de négociations, collaborations que l'entreprise s'emploie l
parfaire chaque jour. Elle tente à s'accommoder avec tout son
environnement y compris l'Etat tout en restant vigilante avec ses
détracteurs.
B.2. Comportement Organisationnel, Ressources et
Compétences ?
Notre interlocuteur nous a fait savoir que son entreprise a
toujours fait de la qualité son leitmotiv. Elle fonctionne avec des
structures dynamiques, dans le respect strict des normes et textes
réglementaires. Malgré la mondialisation et tous ses corollaires,
l'entreprise se porte et se comporte très bien malgré sur le
marché local. C'est une entreprise qui fonctionne en mode projet et est
pilotée par une équipe dynamique et pleine d'initiatives et
d'ambitions.
D'après lui toujours, l'entreprise a un personnel
très expérimenté et prompt à réaliser toute
manoeuvre ou activité tendant à soigner l'image de l'entreprise
et la rendre plus compétitive. Elle dispose d'un parc informatique qui
permet de travailler en réseau ou en mode de collaboratif. C'est sur ce
parc informatique qu'est bâti le système d'information de
l'entreprise. Ce qui veut dire que les nouvelles technologies fait
déjà partie intégrante dans la stratégie de
l'entreprise.
Le système d'information est automatisé et respecte
les principes COBIT. L'interlocuteur nous révèle ensuite que dans
son entreprise tous les agents sont permis
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de tirer de renseignements partout où il est disponible
surtout quant il concerne l'entreprise. Les axes stratégiques de
l'entreprise sont dictés par le projet de management et qui à son
tour prend en compte tous les facteurs citriques qui imposent à
l'entreprise la mobilisation de toute son énergie entrepreneuriale pour
innover ou trouver des réponses adéquates aux situations
nouvelles. L'entreprise cherche à mettre en place un dispositif
intelligent de management où chaque employé doit être
directement impliqué afin que l'entreprise réponde à
certains impératifs de l'heure.
B.3. Performance et
compétitivité
Suite aux différentes politiques et stratégies
de restructuration mises en oeuvre depuis plus de cinq ans, l'entreprise
à renouer avec le bénéfice et ses performances ne sont
plus à démontrer. Pour la haute direction de l'entreprise, il est
question de maintenir le cap en entreprenant des initiatives pour formaliser la
vision globale en tenant compte des objectifs assignés. Ce qui implique
selon toujours notre interlocuteur l'utilisation rationnelle de ressources
à savoir : exploiter les ressources extérieures à
l'entreprise, bien contrôler les facteurs critiques, tirer les meilleurs
parties de ressources rare et saisir les opportunités du marché
et contrôle permanent de son environnement. Le tout ceci pour maintenir
la performance de l'entreprise et la compétitivité en proposant
en sa clientèle un produit de qualité supérieur à
celui de la concurrence.
B.4. Intérêt è intégrer
L'IE
Pour notre interlocuteur, la mondialisation impose à
toute entreprise de nouvelles règles de jeu et de nouvelles
méthodes du travail. Aucune entreprise ne peut s'écarter de cette
ligne si elle se soucie de son avenir, au vu de la configuration actuelle de
l'environnement des affaires ainsi que le degré de la concurrence et sa
capacité à nuire aux objectifs de l'entreprise, l'entreprise est
obligée de tenter l'expérience d'implanter l'IE pour donner une
impulsion nouvelle à l'action managériale, mais cela va demander
un peu de temps et de moyen pour mettre en oeuvre un tel projet, nous confie
t-il. Toute fois, « il n'y a pas d'autres alternatives à l'IE pour
rendre notre entreprise efficace et compétitive ». Cette entreprise
s'emploie à toujours mieux répondre aux attentes de sa
clientèle et à élargir sa part du marché.
Pour ce faire conclu-t-il, l'entreprise a l'obligation de
connaître la vocation de tous ces concurrents en matière de part
de marché, chiffre d'affaire, les projets d'investissement, de leur
capacité de production, une comparaison régulière des
produits, prix, mode de distribution et de communication, cerner leur tentative
d'approche de nouveaux marché, leur intérêt manifeste pour
une nouvelle technologie ainsi que les efforts qu'ils déploient pour la
recherche et développement.
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D. Analyse et synthèse partielle
L'entreprise B est une filiale d'un grand groupe international
qui a compris bien avant que la mondialisation accentue et accentuera encore
plus la concurrence. Elle cherche à agir encore plus sur cette
concurrence en s'appuyant sur un marketing intensif et diversifié pour
dominer le marché et endormir ses concurrents. Les pratiques des veilles
sont présentes mais non formelles. Elle fait de fois recours à
l'espionnage à certaines pratiques illicites pour recueillir les
informations concernant ses concurrents. Cette entreprise possède des
ressources financières, matérielles ou humaines adéquates
à la réalisation de ses objectifs. Elle est viable mais moins
compétitive, car, n'étant pas encore en mesure de contrôler
tous les facteurs environnementaux capables de nuire à son existence.
C'est ainsi que malgré sa structure et la solidité de son
système concurrentiel, cette entreprise éprouve des besoins
énormes en termes d'IE, nous citons :
- Mettre en place une base de données orientée
relation- client ;
- Mettre en place une stratégie de développement de
l'entreprise consécutive aux enjeux de la mondialisation ;
- Mettre en place un intranet et extranet ;
- Prévenir les risques liés à la
sécurité des systèmes d'informations stratégiques
pour recueillir les informations relatives aux menaces et opportunités
macroéconomiques ; les informations scientifiques et techniques
favorisant l'innovation, l'amélioration de la qualité et la
sécurité ;
- Etendre et renforcer son réseau de distribution.
VI.1.1.3. Troisième cas : entreprise(c)
A. Brève présentation
L'entreprise C est une entreprise d'Etat crée en 1999
par décret-loi sur fond de crise pétrolière et des
turbulences causées par la deuxième guerre de l'Est occasionnant
des ruptures de stocks de carburant à Kinshasa et à
l'intérieur du pays. C'est une entreprise publique qui, malgré sa
jeunesse, ne s'est jamais démarquée des autres entreprises
appartenant à l'Etat communément qualifiées des «
Canards boiteux ». C'est un instrument d'exécution de la politique
gouvernementale en matière des hydrocarbures et produits
pétroliers. C'est la plus jeune des quatre entreprises
étudiées. Son ressort d'activités est quand même
l'un des rares que l'Etat a su maîtriser, et dont le marché est
bien régulé. Ses concurrents sont pour la plupart des
multinationales.
Notre interlocutrice est membre du comité gestion
nommée par ordonnance présidentielle. Elle a une licence en
Sciences Politiques et Administratives, et est politicienne de carrière.
Elle a moins de 60ans. Son souci majeur est de voir son entreprise
étendre un jour son réseau d'influence sur le continent à
l'instar de SONANGOL. Elle a répondu à nos préoccupations
le 18/11/2008.
Intégration de l'Intelligence Economique (IE) dans
les pratiques managériales des Entreprises Congolaises
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