cHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE
Ce chapitre est reparti en trois (3) sections. La
première section présente la théorie du
développement local et participatif. La deuxième section, la
théorie de la décentralisation. La troisième section,
l'approche de la communication participative pour le développement.
SECTION I : THEORIE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ET
PARTICIPATIF
Depuis plusieurs décennies, la référence
au développement local tend à s'imposer dans les discours de la
politique économique. Présenté comme un moyen de
développement alternatif, il traduit la volonté d'augmenter
l'efficacité des politiques publiques en les rapprochant des agents
concernés, principalement les acteurs locaux. Cette pratique a
trouvé un écho favorable dans les territoires du tiers monde,
axant leurs stratégies de développement sur la mise en valeur de
ressources locales et s'appuyant sur des démarches volontaristes et
endogènes.
Le développement local et participatif désigne
un processus consistant à mobiliser les énergies de tous les
acteurs locaux en vue de la promotion économique, sociale et culturelle
d'un territoire. Autrement dit, c'est un processus qui vise à la
participation des acteurs avec pour finalité l'amélioration des
conditions de vie des habitants d'une zone déterminée.
Ainsi, pour Jaglin et Dubresson (1993), le
développement local se veut comme un processus par lequel une
communauté ou un milieu géographique donné obtient par
l'intermédiaire de ses institutions, un véritable contrôle
sur ses ressources et assure une gestion de celles-ci par le biais de
partenariats ou de concertation entre différentes composantes de sa
communauté.
Quant à Tremblay (1999), il estime que l'approche du
développement local et participatif repose sur une démarche
volontaire d'acteurs se réunissant sur un territoire à taille
humaine pour envisager l'avenir de leur territoire. Cela en perspective avec
d'autres niveaux d'administration et d'autres échelons politiques de la
Nation. C'est une vision du local dans le global, qui voit le territoire comme
un système de relation avec d'autres systèmes et d'autres
acteurs. Pour cet auteur, les acteurs oeuvrent à l'amélioration
des conditions de vie de leurs populations, ce qui passe, notamment par le
développement des activités de production, de la santé, de
l'éducation et l'approfondissement de la démocratie et la
gouvernance locale.
Pour la Banque Mondiale (1992), la participation des acteurs
varie en intensité et à cet égard, cette institution
distingue quatre degrés dont le plus bas est celui du
« partage de l'information ». Il s'applique aux relations
entre agents extérieurs et participants aux projets; il a pour but de
faciliter l'action collective grâce à une meilleure explication
des objectifs. Le deuxième degré est celui de la «
consultation des participants »; celle-ci permet de mieux
connaître les réactions aux projets proposés et d'en tenir
compte pour améliorer les approches. Le troisième degré
implique une « participation à la décision ».
Enfin le dernier degré est celui qui permet aux acteurs de prendre
eux-mêmes des initiatives dans le cadre des programmes de
développement; ce degré est celui de « l'initiative
dans l'action».
Par ailleurs, les actions de développement participatif
exigent au départ un soutien important pour que les dynamiques locales
puissent se créer et fonctionner de façon autonome.
D'après une étude réalisée par la FAO (1995), les
premières étapes du processus d'intervention en milieu rural sont
marquées par l'identification des personnes ressources, ainsi que des
organismes qui travaillent dans la localité. Selon cet organisme, ce
sont les membres de la communauté qui choisissent l'initiative à
mener et non les agents de développement car le rôle de ces
derniers, est de faciliter et d'appuyer le processus de prise de
décision.
Toutefois, Bessette (2004), souligne que, dans plusieurs pays
en voie de développement, la participation de certaines
catégories sociales aux actions de développement est
limitée et cela pour diverses raisons. Pour lui, la plupart des agents
engagés par les organismes de développement ou par les services
techniques gouvernementaux sont principalement des hommes. Selon lui, pour
compenser cette situation, il y a un besoin réel de recruter les femmes
dans les équipes d'intervention et de leur donner un rôle actif
comme facilitatrices de la communication. Il s'agit d'une question
d'équité, mais également d'une question de
compétence. L'auteur dira, que dans plusieurs situations et sur
plusieurs sujets, seules des femmes pourront s'approcher des autres femmes,
communiquer avec elles, les encourager à exprimer leurs idées et
appuyer leurs efforts vers le changement individuel et social.
Le développement participatif est à la fois une
fin et un moyen de développement. En avançant l'idée que
le développement participatif est une fin, la Banque Mondiale (1992),
entend se référer à une sorte d'objectif idéal
selon lequel le développement durable résulterait de l'action
responsable de citoyens politiquement mûrs et qui agiraient à
travers d'institutions électives, d'associations ou d'organismes, dans
le cadre d'une société démocratique et libre. Toutefois,
un tel objectif devrait être compris comme un processus continu et de
longue haleine, qui tendrait à améliorer sans cesse la
capacité des communautés à s'autogérer.
La seconde idée est celle du développement
participatif conçu comme un moyen de développement. Cette
idée est beaucoup plus familière car c'est sous cette forme
qu'elle est apparue, il y a deux décennies, dans les politiques de
développement. Cependant cette idée contiendrait une
nouveauté: celle d'en replacer les approches dans le contexte d'une
responsabilisation politique des communautés concernées, alors
que précédemment, la responsabilisation politique ne concernait
que la gestion d'une activité et n'avait donc qu'un sens
opérationnel.
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