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Décentralisation et programmes de développement en Guinée: la stratégie de communication des agents de développement communautaires dans la CRD de Diari dans la préfecture de Labé (Guinée)

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par Sékou Chérif Diallo
Université Général Lansana Conté de Sonfonia - Maîtrise 2008
  

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cHAPITRE III : REVUE DE LA LITTERATURE

Ce chapitre est reparti en trois (3) sections. La première section présente la théorie du développement local et participatif. La deuxième section, la théorie de la décentralisation. La troisième section, l'approche de la communication participative pour le développement.

SECTION I : THEORIE DU DEVELOPPEMENT LOCAL ET PARTICIPATIF

Depuis plusieurs décennies, la référence au développement local tend à s'imposer dans les discours de la politique économique. Présenté comme un moyen de développement alternatif, il traduit la volonté d'augmenter l'efficacité des politiques publiques en les rapprochant des agents concernés, principalement les acteurs locaux. Cette pratique a trouvé un écho favorable dans les territoires du tiers monde, axant leurs stratégies de développement sur la mise en valeur de ressources locales et s'appuyant sur des démarches volontaristes et endogènes.

Le développement local et participatif désigne un processus consistant à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux en vue de la promotion économique, sociale et culturelle d'un territoire. Autrement dit, c'est un processus qui vise à la participation des acteurs avec pour finalité l'amélioration des conditions de vie des habitants d'une zone déterminée.

Ainsi, pour Jaglin et Dubresson (1993), le développement local se veut comme un processus par lequel une communauté ou un milieu géographique donné obtient par l'intermédiaire de ses institutions, un véritable contrôle sur ses ressources et assure une gestion de celles-ci par le biais de partenariats ou de concertation entre différentes composantes de sa communauté.

Quant à Tremblay (1999), il estime que l'approche du développement local et participatif repose sur une démarche volontaire d'acteurs se réunissant sur un territoire à taille humaine pour envisager l'avenir de leur territoire. Cela en perspective avec d'autres niveaux d'administration et d'autres échelons politiques de la Nation. C'est une vision du local dans le global, qui voit le territoire comme un système de relation avec d'autres systèmes et d'autres acteurs. Pour cet auteur, les acteurs oeuvrent à l'amélioration des conditions de vie de leurs populations, ce qui passe, notamment par le développement des activités de production, de la santé, de l'éducation et l'approfondissement de la démocratie et la gouvernance locale.

Pour la Banque Mondiale (1992), la participation des acteurs varie en intensité et à cet égard, cette institution distingue quatre degrés dont le plus bas est celui du « partage de l'information ». Il s'applique aux relations entre agents extérieurs et participants aux projets; il a pour but de faciliter l'action collective grâce à une meilleure explication des objectifs. Le deuxième degré est celui de la «  consultation des participants »; celle-ci permet de mieux connaître les réactions aux projets proposés et d'en tenir compte pour améliorer les approches. Le troisième degré implique une « participation à la décision ». Enfin le dernier degré est celui qui permet aux acteurs de prendre eux-mêmes des initiatives dans le cadre des programmes de développement; ce degré est celui de « l'initiative dans l'action».

Par ailleurs, les actions de développement participatif exigent au départ un soutien important pour que les dynamiques locales puissent se créer et fonctionner de façon autonome. D'après une étude réalisée par la FAO (1995), les premières étapes du processus d'intervention en milieu rural sont marquées par l'identification des personnes ressources, ainsi que des organismes qui travaillent dans la localité. Selon cet organisme, ce sont les membres de la communauté qui choisissent l'initiative à mener et non les agents de développement car le rôle de ces derniers, est de faciliter et d'appuyer le processus de prise de décision.

Toutefois, Bessette (2004), souligne que, dans plusieurs pays en voie de développement, la participation de certaines catégories sociales aux actions de développement est limitée et cela pour diverses raisons. Pour lui, la plupart des agents engagés par les organismes de développement ou par les services techniques gouvernementaux sont principalement des hommes. Selon lui, pour compenser cette situation, il y a un besoin réel de recruter les femmes dans les équipes d'intervention et de leur donner un rôle actif comme facilitatrices de la communication. Il s'agit d'une question d'équité, mais également d'une question de compétence. L'auteur dira, que dans plusieurs situations et sur plusieurs sujets, seules des femmes pourront s'approcher des autres femmes, communiquer avec elles, les encourager à exprimer leurs idées et appuyer leurs efforts vers le changement individuel et social.

Le développement participatif est à la fois une fin et un moyen de développement. En avançant l'idée que le développement participatif est une fin, la Banque Mondiale (1992), entend se référer à une sorte d'objectif idéal selon lequel le développement durable résulterait de l'action responsable de citoyens politiquement mûrs et qui agiraient à travers d'institutions électives, d'associations ou d'organismes, dans le cadre d'une société démocratique et libre. Toutefois, un tel objectif devrait être compris comme un processus continu et de longue haleine, qui tendrait à améliorer sans cesse la capacité des communautés à s'autogérer.

La seconde idée est celle du développement participatif conçu comme un moyen de développement. Cette idée est beaucoup plus familière car c'est sous cette forme qu'elle est apparue, il y a deux décennies, dans les politiques de développement. Cependant cette idée contiendrait une nouveauté: celle d'en replacer les approches dans le contexte d'une responsabilisation politique des communautés concernées, alors que précédemment, la responsabilisation politique ne concernait que la gestion d'une activité et n'avait donc qu'un sens opérationnel.

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand