SECTION IV : LA PARTICIPATION DES POPULATIONS
LOCALES : STRATEGIE DE COMMUNICATION DES ADC
D'après les données recueillies, toutes les
personnes interviewées ont une bonne perception de la stratégie
de communication des ADC. Selon elles, le mérite de cette
stratégie repose sur la consultation et l'implication des populations
locales dans toutes les actions de développement entreprises par le PACV
dans la communauté.
Ainsi pour la Banque Mondiale (1992), la participation des
acteurs varie en intensité. A cet égard, cette institution
distingue quatre degrés dont le plus bas est celui du
« partage de l'information ». Il s'applique aux relations
entre agents extérieurs et participants aux projets; Il a pour but de
faciliter l'action collective grâce à une meilleure explication
des objectifs. Le deuxième degré est celui de la «
consultation des participants »; celle-ci permet de mieux
connaître les réactions aux projets proposés et d'en tenir
compte pour améliorer les approches. Le troisième degré
implique une « participation à la décision ».
Enfin le dernier degré est celui qui permet aux acteurs de prendre
eux-mêmes des initiatives dans le cadre des programmes de
développement; ce degré est celui de « l'initiative
dans l'action».
Toutefois, les résultats révèlent que
l'intensité de la participation des populations locales dépend
surtout de la nature de relations établies par les ADC avec les membres
de la communauté. Ainsi pour certains élus interviewés, la
sincérité des relations et le comportement de l'ADC au sein de la
communauté sont des facteurs qui facilitent l'établissement d'un
dialogue entre tous les acteurs locaux impliqués dans le programme.
Les ADC comme les AV se disent conscients de l'importance
d'établir une relation de confiance avec les populations de la CRD car,
soutiennent-ils, que seule cette atmosphère de confiance
réciproque permettra l'adhésion des membres de la
communauté aux actions du programme. Malgré les
difficultés qu'ils rencontrent, disent-ils, ces acteurs locaux affirment
être déterminés à jouer leur rôle de
facilitateur pour le développement de la localité.
Ainsi en élaborant un schéma de dix
étapes à suivre pour planifier et mettre en oeuvre une
stratégie de communication participative pour le développement,
Bessette (2004), souligne que l'établissement d'une relation avec une
communauté locale est un processus qui se développe tout au long
d'une intervention à travers les modes d'interaction entre les
intervenants et les membres de la communauté. Il s'agit, selon l'auteur,
d'établir une relation de confiance entre les intervenants et la
communauté, d'instaurer des mécanismes de collaboration,
d'encourager et de nourrir l'échange de connaissances et d'informations
et de négocier les rôles et les responsabilités.
L'auteur poursuit en soulignant que les premières
activités d'une intervention sont souvent menées avec un
enthousiasme qui décroît par la suite. Il sera alors
nécessaire de maintenir la motivation et l'intérêt des
participants. Cette relation de confiance sera essentielle à la
poursuite de l'engagement communautaire dans l'intervention.
Cependant, selon les informations recueillies, l'absence des
femmes dans le dispositif communicationnel du PACV au niveau local, est
perçue par cette catégorie sociale comme une exclusion. En
exprimant leur désir de jouer le rôle d'animatrices villageoises
(AV), les femmes de Diari pensent que la stratégie de communication des
ADC serait davantage efficace si elles sont impliquées.
Bessette (2004), dénonce ce type de faits. Il souligne
que, dans plusieurs pays en voie de développement, la participation de
certaines catégories sociales aux actions de développement est
limitée et cela pour diverses raisons. Pour lui, la plupart des agents
engagés par les organismes de développement ou par les services
techniques gouvernementaux sont principalement des hommes. Selon lui, dans
plusieurs situations et sur plusieurs sujets, seules des femmes pourront
s'approcher des autres femmes, communiquer avec elles, les encourager à
exprimer leurs idées et appuyer leurs efforts vers le changement
individuel et social. D'où la nécessité de recruter les
femmes dans les équipes d'intervention et de leur donner un rôle
actif comme facilitatrices de la communication.
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