SECTION II : ANIMATION VILLAGEOISE ET EXPLOITATION
DES POINTS D'INFORMATION ET DE COMMUNICATION A LA BASE
L'animation villageoise et l'exploitation des points
d'information et de communication à la base sont décrites par les
ADC et les animateurs villageois comme les principaux supports traditionnels de
communication utilisés par les acteurs locaux du programme dans la CRD
de Diari. En d'autres termes, selon les informations recueillies, l'animation
à travers les visites inter villageoises et l'exploitation des espaces
de rencontres comme les marchés, les mosquées, les jours de
baptême et de mariage, constituent le fondement de la stratégie de
communication de l'ADC dans la CRD.
L'étude de la FAO (1995) sur l'approche participative
et la communication en Afrique, révèle que les communautés
villageoises disposent de systèmes, d'outils et de réseaux
traditionnels de communication. Ceux-ci sont issus de la tradition villageoise,
conçus et gérés directement par les communautés
elles-mêmes pour répondre à leurs besoins d'information,
d'éducation, de débats. Selon cette étude, ces
systèmes de communication traditionnelle méritent d'être
connus et valorisés car ils permettent à l'agent de
développement de comprendre les règles de communication et la
manière dont l'information circule au niveau des communautés
villageoises. Ils leur permettent également d'identifier les
spécialistes locaux de la communication, les moyens de communication
propres à chaque sexe et à chaque groupe d'âge, ainsi que
les moments et les espaces privilégiés de communication dans une
communauté donnée.
D'une manière générale, selon cette
étude, les outils et réseaux de communication traditionnelle ont
un fort impact sur la population car ils représentent les vecteurs les
plus efficaces pour informer, sensibiliser et mobiliser les communautés
villageoises. Ils permettent enfin, de réduire la distance entre
l'émetteur et le récepteur autrement dit, entre animateurs et
villageois, et par là de stimuler une plus grande participation de tous
les groupes constitutifs de la communauté dans le processus de prise de
décision et de circulation de l'information.
Dans le même ordre d'idée, Bessette (2004)
souligne dans la planification d'une stratégie de communication
participative pour le développement, qu'il est bon d'avoir recours aux
outils de communication utilisés déjà dans la
communauté.
Selon les données recueillies, il ressort aussi qu'avec
les réunions de proximité, les visites inter villageoises et
l'exploitation des espaces publics de communication comme le
marché ; la stratégie de communication de l'ADC est
perçue par les populations locales de Diari comme efficace, par le fait
qu'elle favorise la concertation avec les populations locales pour chaque
action de développement à entreprendre dans la CRD.
Ainsi, selon l'étude sur la situation de la
communication pour le développement en Afrique réalisée
par la FAO (1998), les réunions de proximité sont des
véritables espaces de concertation et de socialisation. Les groupes
sociaux n'ayant pas directement accès aux medias publics et
privés, exploitent les réunions pour s'exprimer sur les questions
d'intérêt local. Selon cette étude, la communication de
proximité dans les sociétés traditionnelles a plus de
valeur que l'information à distance diffusée par les mass medias.
Les marchés locaux, des lieux de rencontres, de rassemblement et
d'échanges des nouvelles, sont demeurés des espaces publics de
communication sociale pour le monde rural.
Parlant des visites inter villageoises, Bessette (2004) dira
que les visites chez les gens sont une bonne façon de stimuler la
sensibilisation à un problème et de recueillir les points de vue
de chacun sur ce problème. Très souvent, les personnes qui ne
prendront pas la parole en public ou qui ne participeront pas aux rencontres
organisées, se trouveront plus à l'aise pour discuter dans le
contexte de leur environnement familier.
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