cHAPITRE VII : INTERPRETATION DES RESULTATS
Ce chapitre comporte quatre sections. La première
présente l'ADC, comme acteur d'appui à travers la communication.
La deuxième traite de l'animation villageoise et l'exploitation des
points d'information à la base. La troisième traite de la langue
de communication comme facteur de motivation et de participation des acteurs.
La quatrième section présente la participation des populations
locales : stratégie de communication des ADC.
SECTION I : L'ADC : ACTEUR D'APPUI A TRAVERS LA
COMMUNICATION
Sur la base des informations recueillies, il ressort que l'ADC
est un acteur d'appui qui est au service de la collectivité locale. En
d'autres termes, il est chargé d'appuyer la CRD dans les travaux
d'animation, de sensibilisation, de mobilisation pour une participation
communautaire aux actions de développement.
En décrivant cet appui en termes de vulgarisation des
connaissances, tous les acteurs locaux impliqués dans le programme,
à savoir les AV, les chefs religieux mais aussi des groupements et
associations des jeunes et des femmes. L'implication de ces groupes de
personnes se traduit par la diffusion de l'information pour les uns, la
sensibilisation et la mobilisation de la communauté pour les autres.
D'après la FAO (1995), la communauté
villageoise, les notables et autorités traditionnelles ou religieuses,
les catégories socioprofessionnelles et les partenaires au
développement, constituent les différents acteurs de
communication en milieu rural. Chaque acteur joue un rôle
spécifique dans l'élaboration et la mise en oeuvre de
stratégies de communication interactive, en étant à la
fois détenteur et demandeur d'informations.
Toutefois, selon les données recueillies, l'ADC, dans
l'exécution de la mission qui lui est assignée, collabore avec
certains membres de la communauté qui lui servent de facilitateurs
auprès des populations de la localité. Ces personnes qui sont
pour la plupart des chefs religieux ou encore des hommes de castes (griots) et
qui jouissent d'une certaine notoriété au sein de la
communauté, apparaissent comme des interlocuteurs
privilégiés pour l'ADC.
D'après une étude réalisée par la
FAO (1995), l'identification des personnes ressources constitue la
première étape du processus d'intervention en milieu rural. Les
initiatives à mener sont choisies par les membres de la
communauté. Le rôle des agents de développement est de
faciliter et d'appuyer le processus de prise de décision.
Cependant, Bessette (2004), fait remarquer qu'agir comme
facilitateur n'est pas chose aisée. Les agents de développement
doivent apprendre à écouter les préoccupations des
populations, mais aussi, savoir amener les gens à exprimer leurs points
de vue.
D'après les propos recueillis, il apparaît aussi
que le partage de l'information avec les populations locales est une condition
nécessaire pour la mise en oeuvre des actions du PACV en
général et la facilitation de la mission de l'ADC en particulier.
Ainsi, les ADC interrogés affirment que la communication est le
fondement même de leur mission dans la CRD. Selon eux, leur intervention
consiste à établir un dialogue permanent avec les populations de
la CRD, afin d'amener les uns et les autres à s'exprimer, pour arriver
à un consensus autour d'un plan d'action.
Une position, que partage Bessette (2004), qui soutient que
tout intervenant en développement, qui travaille dans une
communauté est également un agent de communication. La
façon d'approcher une communauté locale, l'attitude
adoptée dans l'interaction avec les membres de cette communauté,
le degré de compréhension de leurs problèmes et la
manière de recueillir l'information et de la partager, tout cela
implique une manière d'établir un processus de communication.
Pour cet auteur, la motivation des populations locales à participer aux
actions de développement découlera de la nature de la
communication qui sera établie.
Cette implication des acteurs locaux dans le processus de
communication est décrite par Bessette (2004), comme une
nécessité de faire participer la communauté au processus
de communication en vue de cerner un problème de développement,
discuter des causes et trouver des solutions potentielles.
D'ailleurs, il ressort enfin des informations recueillies, que
dans la planification de sa stratégie de communication, l'ADC
élabore des partenariats avec tous les acteurs de développement
et organismes évoluant dans la CRD. Ces partenariats ont permis la
facilitation des interventions de l'ADC dans la CRD de Diari.
Affirmation que soutient Bessette (2004), dans son
schéma de planification de la stratégie de communication
participative pour le développement, où l'auteur distingue cinq
types de collaboration à rechercher. Il s'agit, selon lui, de
partenariats avec les groupes communautaires, les autorités locales, les
services techniques gouvernementaux, les projets et les organismes de
développement oeuvrant dans la région, des personnes ressources
ou des célébrités locales.
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