V.
Conclusion et Recommandations
Ce travail de diagnostic permet de comprendre que la
transformation de la noix de cajou à St Jean du Sud confronte à
de sérieux problèmes. Les producteurs se plaignent de leurs
plantations qui tendent à disparaître. Sur quatre vingt trois (83)
unités enquêtées, seulement les quatre (4) du type II
possédant le minimum de moyens (locaux, matériels, personnel)
pour mener les opérations. Les autres du type I qui sont toutes des
marchandes de tablette, ont très peu de structure de base pour leur
fonctionnement, elles fabriquent des produits parfois médiocres et elles
dominent à plus de 50% la transformation de la noix de cajou dans la
zone. Malgré les difficultés auxquelles font face ce secteur
cela n'empêche pas à ces produits de gagner depuis toujours
l'attirance de nombreux consommateurs haïtiens vivant en Haïti ou
à l'étranger, et permet aux différents acteurs de
générer de revenu assez important. La noix de cajou produite
à St Jean du Sud chemine à travers trois circuits de
commercialisation. Le circuit I comprend les producteurs, les distributeurs de
la matière première, les marchandes de tablettes, les
consommateurs ; le circuit II qui est plus long, comprend en plus des
producteurs et des distributeurs de la matière première, les
usines de noix grillée, les supermarchés et les consommateurs et
le circuit III qui comprend seulement les producteurs et les ``madan sara''. Le
pot de 6 lbs de noix de cajou est évalué à 179.1 gourdes
dans le circuit I et 186.6 gourdes dans le circuit II repartis entre les
producteurs, les distributeurs, les transformateurs et les supermarchés.
En dépit de toutes ces informations qu'apporte ce travail de diagnostic,
il serait intéressant de mener d'autres études dans ce secteur
pour en tirer d'avantages informations.
Tenant compte de l'importance économique de ce secteur
dans la zone et les limites de ce travail, les recommandations suivantes
s'avèrent nécessaire afin de redynamiser ce secteur.
Pour les producteurs :
- mettre des pépinières en place pour permettre
aux producteurs de trouver des plantules disponibles
- accompagner les planteurs dans la mise en place de nouvelle
plantation afin d'assurer la pérennité de l'espèce en
mettant à leur disposition des cadres pour le suivi des plantations.
Pour les marchandes :
- avoir un petit local ou à défaut un endroit
fixe pour mener les opérations, autre que le foyer utilisé pour
la cuisson des aliments
- aider les marchandes à procurer de matériels
adéquats pour mener les opérations
- utiliser le carton ou un emballage standard pour emballer
les tablettes en lieu et place des feuilles de bananier
séchées
- organiser des séminaires de formation surtout sur le
contrôle de qualité pour les marchandes de tablette
- mettre sur pied une organisation de marchandes pour mieux
gérer le circuit et pour resserrer les liens entre elles
- mettre un système de micro crédit dans la zone
pour aider les marchandes de tablettes
Pour les usines :
- construire des locaux adéquats respectant les normes
de transformation
- augmenter la capacité de fonctionnement des usines en
les dotant de matériels plus performants
- organiser des séminaires de formation pour les
personnels effectuant les opérations
- diversifier la production en fabriquant beurre, vin,
confiture, etc.
- faire plus de marketing pour les produits afin de les
permettre de d'intégrer d'autres marchés
- mettre en place un petit laboratoire de contrôle
qualité au niveau de la zone pour effectuer certaines analyses avant la
mise en vente des produits
- valoriser les sous produits en produisant le CNSL.
- mener des essais de fabrication de différents
produits en vue d'aboutir à une standardisation pour chaque produit
- conduire l'étude dans d'autres zones du pays.
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