Chapitre 5 : Statistiques descriptives et Résultats
empiriques
Notre analyse empirique a pour but d'étudier les
différences concernant certains mécanismes de gouvernance
d'entreprise entre les firmes ayant de fortes opportunités
d'investissement et celles ayant de faibles potentiel de croissance. En outre,
on va se focaliser sur l'endettement en tant qu'un moyen de gouvernement
d'entreprise et sur les différences dans les structures de financement
entre ces deux types de firmes.
Ce chapitre a pour objectif de vérifier les
hypothèses de la recherche traitant la problématique de l'impact
des opportunités d'investissement sur le choix des mécanismes de
gouvernement de la firme et sur sa structure d'endettement.
Dans la première section, on présente les
statistiques descriptives et l'interaction entre les différentes
variables. Il convient ensuite de tester dans une deuxième section les
modèles établis et de vérifier les hypothèses de la
recherche.
1. Statistiques descriptives
Pour comparer la proportion d'administrateurs externes dans le
conseil d'administration, le recours à la rémunération par
stock option, l'endettement, l'endettement bancaire à court terme,
l'endettement bancaire à long terme et l'endettement obligataire entre
les firmes à fort potentiel de croissance et celles qui ont de faibles
options de croissance, l'échantillon de l'étude sera
divisé en deux sous échantillon selon les
opportunités d'investissement (OPINVEST):
Le sous-échantillon des firmes à fort potentiel
d'investissement (OPINVEST = 1) : il contient 30 firmes de
l'échantillon total qui ont un q de Tobin qui est supérieur ou
égal à 1.
Le sous-échantillon des firmes dont les options de
croissances sont limitées (OPINVEST < 1) : il est composé
de 30 firmes ayant un q de Tobin inférieur à 1.
La table 1 présente les statistiques descriptives pour
les différentes variables de gouvernement ainsi que les deux variables
de contrôle, la taille et la rentabilité, pour les firmes à
fort potentiel de croissance (OPINVEST = 1) et les firmes ayant de faibles
opportunités d'investissement (OPINVEST < 1).
Statistiques de groupe
|
|
OPINVEST
|
N
|
Moyenne
|
Ecart-type
|
Erreur standard moyenne
|
ADMXET
|
>= 1,00
|
30
|
,6200
|
,22058
|
,04027
|
< 1,00
|
30
|
,4697
|
,25170
|
,04595
|
STOCKOP
|
>= 1,00
|
30
|
,83
|
,379
|
,069
|
< 1,00
|
30
|
,53
|
,507
|
,093
|
ENDETT
|
>= 1,00
|
30
|
,3880
|
,23539
|
,04298
|
< 1,00
|
30
|
,5820
|
,29939
|
,05466
|
DCT
|
>= 1,00
|
30
|
,4367
|
,26301
|
,04802
|
< 1,00
|
30
|
,2230
|
,16238
|
,02965
|
DBLT
|
>= 1,00
|
30
|
,3327
|
,24634
|
,04497
|
< 1,00
|
30
|
,1927
|
,15662
|
,02860
|
DO
|
>= 1,00
|
30
|
,1170
|
,21078
|
,03848
|
< 1,00
|
30
|
,4993
|
,19167
|
,03499
|
TAILLE
|
>= 1,00
|
30
|
6,9860
|
2,61651
|
,47771
|
< 1,00
|
30
|
8,0953
|
3,40033
|
,62081
|
RENT
|
>= 1,00
|
30
|
,1487
|
,06745
|
,01232
|
< 1,00
|
30
|
,1110
|
,05863
|
,01070
|
Figure 3 : Table 1 : Statistiques
descriptives
La colonne 1 identifie les différentes variables, la
colonne 2 contient la variable Opportunités d'Investissement (OPINVEST)
qui a permis de diviser l'échantillon et les colonnes de 4 à 6
fournissent les statistiques pour l'échantillon des firmes ayant de
faibles opportunités d'investissement et celles ayant de fortes options
de croissance.
D'après la table, on remarque que les firmes à
fort potentiel de croissance font plus recours aux administrateurs externes
pour contrôler leurs dirigeants, si on les compare avec les firmes
à faibles options de croissance. En effet, la moyenne du pourcentage
d'administrateurs externes dans les conseils d'administration des firmes
à fort potentiel de croissance est 0.620, à comparer avec une
moyenne de 0.469 pour les firmes ayant de faibles opportunités
d'investissement rentables.
Par ailleurs, les firmes à fort potentiel de croissance
font significativement plus recours aux stock-options que les firmes ayant de
faibles opportunités d'investissement. En effet, 83% des firmes ayant de
bonnes opportunités d'investissement étudiées dans
l'échantillon durant les années 2005, 2006 et 2007 utilisent les
plans d'option sur actions contre 53% des firmes ayant de faibles
opportunités d'investissement.
Comme c'est prévu, les firmes à fort potentiel
de croissance ont de faibles montants de dette dans leurs structures de capital
à comparer aux firmes à faible potentiel de croissance. La
moyenne du ratio d'endettement pour les firmes à fort potentiel de
croissance est 0.388, contre une moyenne de 0.582 pour les firmes ayant de
faibles opportunités d'investissement. Par ailleurs, les firmes ayant de
fortes opportunités d'investissement contractent en moyenne plus de
dette à court terme (la moyenne du ratio d'endettement à court
terme est de 0.463 contre 0.223 pour les firmes à faibles options de
croissance) et plus de dette bancaire à long terme (la moyenne du ratio
d'endettement bancaire à long terme est de 0.332 contre 0.192 pour les
firmes à faibles options de croissance). Cependant, les firmes à
faibles opportunités d'investissement font relativement plus recours
à la dette obligataire. En effet, d'après la table, la moyenne du
ratio d'endettement obligataire de ces firmes est de 0.499 contre une moyenne
de 0.117 pour les firmes à fort potentiel de croissance.
On remarque aussi que les firmes à faibles options de
croissance sont en moyenne de taille (8.095) plus grande que les firmes
à fort potentiel de croissance (6.986). Par contre, ces dernières
ont en moyenne un ratio de rentabilité légèrement plus
élevé que les firmes à faibles options de croissance (une
moyenne de 0.148 pour les firmes à fort potentiel de croissance contre
0.111 pour les firmes ayant de faibles opportunités
d'investissement).
On a par la suite effectué le test de Student pour
tester la significativité des résultats de la différence
des moyennes (ce qui suppose des variances inégales) des
différentes variables entre les deux sous échantillons. La table
2 résume ces résultats :
Test d'échantillons indépendants
|
|
Test de Levene sur l'égalité des
variances
|
Test-t pour égalité des
moyennes
|
F
|
Sig.
|
t
|
ddl
|
Sig. (bilatérale)
|
Différence moyenne
|
Différence écart-type
|
Intervalle de confiance 95% de la
différence
|
Inférieure
|
Supérieure
|
ADMXET
|
Hypothèse de variances égales
|
,956
|
,332
|
2,460
|
58
|
,017
|
,1503
|
,06110
|
,02802
|
,27265
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,460
|
57,018
|
,017
|
,1503
|
,06110
|
,02798
|
,27269
|
STOCKOP
|
Hypothèse de variances égales
|
22,338
|
,000
|
2,594
|
58
|
,012
|
,30
|
,116
|
,069
|
,531
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,594
|
53,680
|
,012
|
,30
|
,116
|
,068
|
,532
|
ENDETT
|
Hypothèse de variances égales
|
1,938
|
,169
|
-2,790
|
58
|
,007
|
-,1940
|
,06953
|
-,33319
|
-,05481
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-2,790
|
54,941
|
,007
|
-,1940
|
,06953
|
-,33335
|
-,05465
|
DCT
|
Hypothèse de variances égales
|
10,854
|
,002
|
3,786
|
58
|
,000
|
,2137
|
,05643
|
,10070
|
,32663
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
3,786
|
48,303
|
,000
|
,2137
|
,05643
|
,10022
|
,32711
|
DBLT
|
Hypothèse de variances égales
|
8,138
|
,006
|
2,627
|
58
|
,011
|
,1400
|
,05330
|
,03332
|
,24668
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,627
|
49,153
|
,011
|
,1400
|
,05330
|
,03291
|
,24709
|
DO
|
Hypothèse de variances égales
|
,015
|
,902
|
-7,350
|
58
|
,000
|
-,3823
|
,05201
|
-,48645
|
-,27821
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-7,350
|
57,484
|
,000
|
-,3823
|
,05201
|
-,48647
|
-,27819
|
TAILLE
|
Hypothèse de variances égales
|
,267
|
,608
|
-1,416
|
58
|
,162
|
-1,1093
|
,78333
|
-2,67735
|
,45868
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
-1,416
|
54,428
|
,162
|
-1,1093
|
,78333
|
-2,67954
|
,46087
|
RENT
|
Hypothèse de variances égales
|
,198
|
,658
|
2,309
|
58
|
,025
|
,0377
|
,01632
|
,00501
|
,07033
|
Hypothèse de variances inégales
|
|
|
2,309
|
56,895
|
,025
|
,0377
|
,01632
|
,00499
|
,07034
|
Figure 4 : Table 2 : Test de Student pour la
comparaison des moyennes
D'après la table 2, le test de Student vérifie
la significativité de tous les résultats évoqués
dans la table [p < 0.01] à l'exception du résultat
concernant la différence de taille entre les deux sous
échantillons.
Par la suite, d'après les deux tables 1 et 2,
relativement aux firmes à faibles options de croissance, les firmes
à fort potentiel de croissance ont significativement plus
d'administrateurs externes dans leurs conseils d'administration, font
significativement plus recours à la rémunération par
stock-options, ont significativement un ratio d'endettement plus
faible, contractent significativement plus de dette à court terme et de
dette bancaire à long terme et font significativement moins recours au
financement par dette obligataire.
Par ailleurs, d'après les deux tables 1 et 2, les
firmes à fort potentiel de croissance ont en moyenne un ratio de
rentabilité qui est significativement légèrement plus
élevé que celui des firmes à fort options de croissance.
Cependant, le test- t n'a pas vérifié que les firmes à
faibles options de croissance sont significativement de taille plus grande que
celles ayant de fortes opportunités d'investissement.
2. La matrice de corrélation
Les résultats de la corrélation de Pearson entre
les différentes variables de gouvernement d'entreprise et la variable de
mesure des opportunités d'investissement des firmes
étudiées dans l'échantillon sont reportés dans la
table 3. D'après cette table, les opportunités d'investissement
sont significativement et positivement corrélées au pourcentage
d'administrateurs externes, à l'octroi des stock-options, au
ratio d'endettement à court terme et à l'endettement
bancaire. Cependant, les résultats de la corrélation de Pearson
montrent qu'il existe une corrélation négative et significative
entre les opportunités d'investissement et le ratio de l'endettement
total de la firme ainsi qu'entre les opportunités d'investissement et
l'endettement obligataire.
On peut dire qu'à priori, ces résultats de la
corrélation de Pearson fournissent un support préliminaire pour
nos hypothèses.
Les résultats de la table 3 sont les suivants :
Corrélations
|
|
ADMXET
|
STOCKOP
|
ENDETT
|
DCT
|
DBLT
|
DO
|
TAILLE
|
RENT
|
OPINVEST
|
ADMXET
|
Corrélation de Pearson
|
1
|
,298(*)
|
-,155
|
,040
|
,091
|
-,225
|
,065
|
,160
|
,268(*)
|
Sig. (bilatérale)
|
,
|
,021
|
,237
|
,759
|
,491
|
,085
|
,619
|
,222
|
,039
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
STOCKOP
|
Corrélation de Pearson
|
,298(*)
|
1
|
-,292(*)
|
,159
|
,142
|
-,297(*)
|
-,070
|
,351(**)
|
,423(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,021
|
,
|
,024
|
,224
|
,279
|
,021
|
,597
|
,006
|
,001
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
ENDETT
|
Corrélation de Pearson
|
-,155
|
-,292(*)
|
1
|
-,385(**)
|
-,214
|
,440(**)
|
,317(*)
|
-,086
|
-,483(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,237
|
,024
|
,
|
,002
|
,101
|
,000
|
,014
|
,511
|
,000
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
DCT
|
Corrélation de Pearson
|
,040
|
,159
|
-,385(**)
|
1
|
-,192
|
-,531(**)
|
-,212
|
,350(**)
|
,439(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,759
|
,224
|
,002
|
,
|
,142
|
,000
|
,104
|
,006
|
,000
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
DBLT
|
Corrélation de Pearson
|
,091
|
,142
|
-,214
|
-,192
|
1
|
-,518(**)
|
-,208
|
,010
|
,354(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,491
|
,279
|
,101
|
,142
|
,
|
,000
|
,111
|
,937
|
,005
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
DO
|
Corrélation de Pearson
|
-,225
|
-,297(*)
|
,440(**)
|
-,531(**)
|
-,518(**)
|
1
|
,355(**)
|
-,384(**)
|
-,648(**)
|
Sig. (bilatérale)
|
,085
|
,021
|
,000
|
,000
|
,000
|
,
|
,005
|
,002
|
,000
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
TAILLE
|
Corrélation de Pearson
|
,065
|
-,070
|
,317(*)
|
-,212
|
-,208
|
,355(**)
|
1
|
,026
|
-,241
|
Sig. (bilatérale)
|
,619
|
,597
|
,014
|
,104
|
,111
|
,005
|
,
|
,844
|
,064
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
RENT
|
Corrélation de Pearson
|
,160
|
,351(**)
|
-,086
|
,350(**)
|
,010
|
-,384(**)
|
,026
|
1
|
,270(*)
|
Sig. (bilatérale)
|
,222
|
,006
|
,511
|
,006
|
,937
|
,002
|
,844
|
,
|
,037
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
OPINVEST
|
Corrélation de Pearson
|
,268(*)
|
,423(**)
|
-,483(**)
|
,439(**)
|
,354(**)
|
-,648(**)
|
-,241
|
,270(*)
|
1
|
Sig. (bilatérale)
|
,039
|
,001
|
,000
|
,000
|
,005
|
,000
|
,064
|
,037
|
,
|
N
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
60
|
* La corrélation est significative au niveau 0.05
(bilatéral).
|
** La corrélation est significative au niveau 0.01
(bilatéral).
|
Figure 5 : Table 3 : La corrélation de
Pearson
Par ailleurs, la table 3 montre que les opportunités
d'investissement sont positivement et significativement corrélées
à la rentabilité de la firme. Cette corrélation
suggère que les firmes à fort potentiel de croissance sont
plutôt des firmes rentables, un résultat qui a été
confirmé par Hutchinson (2001). Cependant, la corrélation entre
les opportunités d'investissement et la taille de la firme ne fournit
pas de résultat significatif. De même, on remarque aussi que la
taille n'est pas significativement corrélée aux autres variables
de gouvernance à l'exception du ratio d'endettement total et du ratio
d'endettement obligataire. En effet, selon la table 3, la taille de la firme
est positivement et significativement corrélée à
l'endettement et à l'endettement obligataire. En effet, selon Fama
(1985), les dettes obligataires sont plus chères pour les firmes de
taille relativement petite, qui recourent faiblement à l'endettement.
Les grandes firmes peuvent émettre beaucoup plus facilement des
obligations vu qu'elles sont plus connues sur le marché financier et
aussi parce qu'elles peuvent amortir les frais fixes de l'émission en
contractant des emprunts de taille importante.
On remarque aussi qu'il existe une corrélation
négative et significative entre la dette obligataire et la dette
bancaire à long terme d'une part; et entre la dette obligataire et la
dette à court terme d'autre part. Ceci pourrait être
interprété par le fait que si la firme pourrait facilement
émettre des obligations, elle aurait intérêt à
éviter de recourir au contrôle coûteux des
intermédiaires financiers. En effet, parce que d'une part, la dette
contractée auprès des institutions financières est plus
chère que la dette publique. D'autre part, les clauses du contrat
obligataire mettent moins de restrictions sur les décisions
managériales si on les compare avec les clauses figurant dans les
contrats des dettes contractées auprès des banques, (Jensen et
al, 1992). Par ailleurs, en contractant une dette publique, l'entreprise n'est
pas obligée de divulguer certaines informations privées que les
banques pourraient exiger de la firme. Tous ces arguments pourraient justifier
que, quand l'émission publique est favorable pour la firme, cette
dernière évite de recourir au financement coûteux des
intermédiaires financiers.
Par ailleurs le grand risque de liquidité du
financement à court terme pourrait expliquer la corrélation
significativement et négative entre la dette à court terme et
l'endettement total : en effet, selon Johnson (2003), pendant que le
financement à court terme réduit le coût du
problème de sous investissement et donc augmente l'endettement optimal,
il peut aussi augmenter le risque de liquidité et donc réduire
l'endettement optimal.
Par ailleurs, on remarque une corrélation
négative et significative entre l'endettement obligataire et la mesure
de la rentabilité de la firme. Ceci pourrait s'expliquer par le fait
qu'une firme disposant d'une bonne notation de crédit accède
facilement au marché financier mais une firme qui n'est pas bien connue
sur le marché financier n'a pas intérêt à se
financer par émission d'obligations. Pour cela, cette dernière
pourrait être amenée à s'endetter à court terme pour
lancer un signal positif au marché financier (Diamond, 1991), puisque
seules les firmes rentables se permettent de contracter des dettes à
court terme renouvelables. D'où la corrélation négative
entre l'endettement obligataire et la rentabilité pourrait être
interprétée par le fait que les firmes les plus rentables
peuvent éviter de recourir à la dette obligataire et contractent
plutôt une dette à court terme si elles poursuivent un objectif de
signalisation. Par la suite, ayant acquis une bonne réputation, ces
firmes peuvent ensuite émettre directement des dettes sur le
marché financier sans courir le risque de sous évaluation,
(Diamond, 1991).
La corrélation de Pearson nous donne aussi une relation
positive et significative entre le pourcentage d'administrateurs externes et
l'octroi des stock-options d'une part; et une relation négative
et significative entre les stock-options et l'endettement total et
aussi l'endettement obligataire d'autre part. Une interprétation
possible à cela s'articule sur le fait que pour veiller à ce que
le dirigeant prenne les décisions qui maximisent la valeur de la firme,
les administrateurs externes exigent l'instauration des contrats de
rémunération incitatifs tels que les stock-options pour
atténuer l'opportunisme managérial.
Dès lors, si ces stock-options arrivent
à aligner les intérêts des actionnaires et du dirigeant, on
n'a pas besoin de recourir aux créanciers financiers pour
contrôler indirectement les actions managériales :
D'où une interprétation possible de la relation négative
et significative entre les stock-options et l'endettement.
3. Les résultats et les interprétations
des régressions
Pour s'assurer de l'absence de multicollinéarité
entre les variables indépendantes, on a consulté les coefficients
de corrélation de Pearson donnés par la table 3 entre les
variables explicatives de chaque modèle à part. Ces coefficients
sont tous inférieurs à 0.7 qui représente la limite
tracée par Kervin (1992) de l'existence de sérieux
problèmes de multicollinéarité. D'où, on peut dire
qu'il y a absence de multicollinéarité entre les variables
dépendantes des différents modèles.
Suivant l'approche de Gaver et Gaver (1993), pour tester et
vérifier les hypothèses, on a utilisé la technique des
Moindres Carrées Ordinaires (MCO) pour régresser chacune des
variables de gouvernement (ADMEXT ;
STOCKOP ; ENDETT ;
DCT ; DBLT ; DO)
sur les opportunités d'investissement (OPINVEST)
et sur les variables de contrôle appropriées
(TAILLE et RENT). On va dans ce qui suit
présenter les résultats des régressions.
3.1
Modèle 1 : Régression de la proportion des administrateurs
externes sur les opportunités d'investissement
Les résultats reportés dans la figure 6 testent
la première hypothèse H1 : Plus la valeur de la firme
est représentée par les opportunités d'investissement,
plus on a recours aux administrateurs externes pour contrôler le
dirigeant.
Variables
introduites/éliminées(b)
|
Modèle
|
Variables introduites
|
Variables éliminées
|
Méthode
|
1
|
TAILLE, OPINVEST(a)
|
,
|
Introduire
|
a Toutes variables requises introduites
|
b Variable dépendante : ADMXET
|
Coefficients(a)
|
|
Coefficients non standardisés
|
Coefficients standardisés
|
t
|
Signification
|
Intervalle de confiance à 95% de B
|
Modèle
|
B
|
Erreur standard
|
Bêta
|
Borne inférieure
|
Borne supérieure
|
1
|
(constante)
|
,357
|
,105
|
|
3,404
|
,001
|
,147
|
,566
|
OPINVEST
|
9,005E-02
|
,039
|
,301
|
2,310
|
,025
|
,012
|
,168
|
TAILLE
|
1,112E-02
|
,010
|
,138
|
1,059
|
,294
|
-,010
|
,032
|
a Variable dépendante : ADMXET
|
Figure 6 : Régression de la proportion des
administrateurs externes sur les opportunités
d'investissement
Ces résultats démontrent une interaction
positive et significative (â = 0.301 ; p = 0.025) entre les
opportunités d'investissement et la proportion des administrateurs
externes. Ceci suggère que les firmes à fort potentiel de
croissance font plus appel aux administrateurs externes dans leurs conseils
d'administration pour s'assurer que l'exercice des options de croissance soit
le plus efficace que possible. Ce même résultat a
été trouvé par Hutchinson (2001) et Hutchinson et Gul
(2004). Par ailleurs, on n'a pas pu vérifier empiriquement que les
grandes firmes font plus recours aux administrateurs externes dans leurs
conseils d'administration. En effet, le résultat de la régression
de la proportion des administrateurs externes sur la taille, bien qu'il soit
positif, n'est pas significatif.
|
|