2.2
L'hypothèse 2
Selon Smith et Watts (1992), si le principal peut observer
les actions du dirigeant, le contrat optimal accorde à l'agent un
salaire fixe et le pénalise quand il prend des décisions sous
optimales : ce contrat impose tout le risque sur le risque neutre du
principal. Cependant, si le principal ne peut pas observer les actions du
dirigeant, le contrat optimal offre à l'agent une action comme le
résultat de ses décisions. Ce contrat représente une
incitation pour faire plus d'effort afin d'atteindre les objectifs du
principal ; ce qui justifie la rémunération
élevée pour l'agent pour avoir subit un risque additionnel.
En appliquant ce principe aux firmes ayant de fortes
opportunités de croissance, on remarque que ces firmes présentent
un niveau élevé d'asymétrie d'information. En effet, c'est
difficile pour les actionnaires et les administrateurs externes qui n'ont pas
le savoir spécifique du dirigeant et qui ne disposent pas d'informations
internes de savoir exactement le menu des opportunités
d'investissement valables pour la firme.
D'ailleurs, selon Smith et Watts (1992), Gaver et Gaver (1993)
et Collins, Blackwell et Sinkey (1995), plus la valeur de la firme est
déterminée par des les options de croissance, plus la
rémunération du dirigeant est importante, et plus cette
rémunération est obtenue des contrats d'incitation formels
à long terme. En effet, Smith et Watts (1992) et (Gaver et Gaver 1993)
ont trouvé une relation positive entre les opportunités
d'investissement et l'incidence des contrats d'incitation basé sur le
marché pour les firmes à fort potentiel de croissance.
C'est pour cette raison que dans cette partie empirique on va
tester l'hypothèse H2 suivante : Comme le
contrôle des dirigeants est plus difficile dans les firmes ayant de
fortes options de croissance, ces firmes recourent fréquemment aux
stock-options afin d'aligner les intérêts des actionnaires au
dirigeant et réduire par la suite les coûts d'agence
associés à l'asymétrie d'information et au comportement
opportuniste du manager.
2.3
L'hypothèse 3
Les actionnaires peuvent parfois être amenés
à endetter la firme pour bien surveiller les actions du dirigeant. En
effet, la dette est un mécanisme de gouvernance externe qui
délimite dans une large mesure les actions du manager : en
délégant la mission de contrôle aux créanciers
financiers, les actionnaires leur donne le droit de liquider la firme s'il n'y
a pas remboursement du montant principal et des intérêts, (Jensen
1986).
Cependant, conformément aux travaux antérieurs
de Barclay et Smith (1996) et Hovakimian, Opler et Titman (2001), ce rôle
disciplinaire de la dette n'est efficace que pour les firmes matures ayant des
opportunités de croissance limitées dans la mesure où un
endettement élevé peut ajouter de la valeur en contrôlant
le problème de l'utilisation du free cash flow. Mais dans le
cas des firmes qui présentent de fortes opportunités de
croissance avec plusieurs opportunités d'investissement rentables, le
financement par dette peut amener à un problème très
coûteux celui de sous investissement souligné par Myers (1977).
En effet, selon Myers (1977), si les opportunités de
croissance sont bonnes, la présence d'une dette non échue peut
créer des distorsions dans les décisions d'investissement :
les dirigeants peuvent abandonner certains projets ayant une valeur actuelle
nette si ces projets accroissent à court terme la valeur revenant aux
créanciers. Par ailleurs, selon Barclay et Smith (1995) les dirigeants
des firmes qui présentent de fortes opportunités d'investissement
peuvent plus facilement substituer les projets risquées à
d'autres moins risqués et sont aussi plus susceptibles de ne pas
entreprendre des projets à VAN positive si les gains reviennent
essentiellement aux créanciers. D'où l'hypothèse
H3 : l'endettement affecte négativement les opportunités
d'investissement.
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