La libéralisation des télécomunications au Sénégal: concurrence, innovation et réglementation( Télécharger le fichier original )par cheikh ahmed tidiane Dieng Université de Nice Sophia Antipolis - Master 2 recherche en économie de l'innovation et dynamique industrielle 2004 |
Chapitre 1 : l'économie sénégalaise après l'indépendanceAu des années 60, pour la plus part des pays francophones20(*), l'accession de l'indépendance marque aussi le début de l'essor des entreprises publiques. Ce changement de politiques économiques va amener à une création de nombreuses entreprises dans tous les secteurs : télécommunications, électricité, eau ... Comme tout jeune Etat, le Sénégal va être confronter à des problèmes économiques allant de l'endettement jusqu'au chômage ; entraînant ainsi l'intervention des institutions internationales. A l'instar des autres pays, le Sénégal a entamé une politique de nationalisation des entreprises au détriment des entrepreneurs étrangers cela entraînera des gestions catastrophiques du patrimoine national. Pour bien comprendre le sujet, nous allons expliquer la période de crise économique et le redressement de l'économie nationale par des politiques d'ajustement structurel (Section 1) et ensuite l'internalisation da libéralisation des télécommunications pour montrer la nécessité de libéraliser au Sénégal (section 2). Section 1 : un état des lieuxDe 1960 à 1970 le Sénégal a bénéficié des infrastructures de haut niveau par rapport à ses voisins héritées de la colonisation. L'intervention répété de l'Etat « comme seul investisseur et agent économique » va entraîner une recherche de financement étranger qui va solder à l'endettement et à l'incapacité de rembourser ces prêts (paragraphe 1) ce qui aboutira à un redressement par les institutions internationales pou pallier aux graves déficits dans les comptes de l'Etat (paragraphe 2). Paragraphe 1 : l'endettement des PEDDès lors se développe une culture de l'interventionnisme de l'Etat, nous assistons à l'alourdissement du service de la dette qui est venu largement susciter l'espoir dans une économie meurtrie dans tous les domaines que sont l'agriculture, l'élevage, la pêche, le tourisme, l'industrie, etc. Ainsi s'explique l'alourdissement de la dette que le Sénégal, à l'image des nombreux des autres pays en développement a connu au début des années 80 et qui a été suivi par le désengagement presque total de l'Etat dans presque tous les secteurs. 1) Le poids de l'investissement public A cette période, l'environnement réglementaire de l'Etat dans plusieurs pays africains devient de plus en plus hostile à l'investisseur privé. C'est le système « des autorisations préalables ». L'investissement privé relève de la loi d'exception, telle que définie dans les codes des investissements, supposés canaliser les investissements étrangers, mais aussi nationaux. En écho et progressivement, l'entrepreneur privé est considéré souvent comme suspect par l'opinion publique. Il est, à cet égard, significatif de consolider le fonctionnement, en période, des différents comités des investissements, chargés d'agrées les projets des entrepreneurs aux avantages des codes des investissements, presque exclusivement contenus de fonctionnaires, ils sont tendance à rejeter ou différer les projets privés considérés comme autant de tentatives de déstabilisation de l'économie nationale, largement étatisée. La porte des investissements privée est étroite verrouillée, ce qui engendre parfois des pratiques ou des tentatives de corruption prévalent sur la nationalité économique. Ce qui va alors entraîner la prise en charge totale de l'investissement public par l'Etat dans tous les domaines : télécommunications, banques, agro-alimentaires etc., c'est l'essor des entreprises publiques. Ainsi naîtra plusieurs entreprises ou sociétés publiques, parapubliques et leur nombre21(*) atteigne l'apogée au début des années 80. Dans cet environnement le secteur informel se développe pour échapper à la lourdeur administrative et provoque des déficits inquiétants au niveau du budget de l'Etat 2) la crise de solvabilité L'évolution tendancielle de l'économie sénégalaise est plus marquée par la stagnation que par la croissance. Très fluctuant, le taux de croissance du PIB est également resté faible dans le temps. Jusqu'à la fin des années 60, l'économie s'était reposée sur une culture arachidière prospère et sur des bases industrielles relativement développées héritées de la période coloniale. Poumon de l'activité économique, la production d'arachide, alors entièrement contrôlée par l'Etat, rythmait la vie économique et insufflait son dynamisme aux autres secteurs d'activités. Mais les sécheresses successives qui ont frappé l'agriculture, conjuguées à la longue phase de déclin dans la quelle l'industrie sénégalaise est entrée par la suite, ont entraîné un net relativement de la croissance à partir du milieu des années 7022(*). Compte tenu du faible taux d'épargne, cet investissement est financé, dans une large mesure, par des ressources extérieures. La crise de l'insolvabilité va alors persister. Aux importants efforts de développement économique et social des quinze premières années d'indépendance ont, pendant les années 80 et 90, succédé des programmes de stabilisation et d'ajustement visant à assainir les finances publiques et à restaurer les comptes extérieurs23(*) de l'Etat. La faiblesse de la croissance s'est accentuée du fait de la baisse du niveau de l'investissement qui a caractérisé cette période. Après plusieurs tentatives de relance dans les années 70, le taux d'investissement a, en effet été stagné autour de 12% jusqu'au milieu des années 90. Il remontre à 19% dans la période 1994- 2002. * 20 il faut préciser ici que les colonies françaises sont les dernières à accéder à l'indépendance contrairement aux colonies anglaises c'est le cas du Sénégal dont l'accession de l'indépendance est parvenu au début de 1960 * 21 Le Sénégal comptait environ plus de 180 entreprises publiques selon la DPS * 22 République du Sénégal, Ministère du plan et de la coopération : cinquième plan de développement Economique et Social 1977- 1981 Edition NEA Dakar- Abidjan * 23 République du Sénégal, Ministère du Plan et de la Coopération : septième plan de développement économique et social 1985 -1989 Nouvelles Editions Africaines |
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