Impact de la "propriété foncière" des migrants sur la gestions des ressources naturelles : cas de Dibien dans la Province du Tuy( Télécharger le fichier original )par Bôbakebé Florent SOME Université de Ouagadougou; UFR/Sciences Humaines; Département de Sociologie - Maîtrise option Sociologie Rurale et du développement 2002 |
5.2.2. Contraintes d'ordre socialLa recevabilité d'une nouvelle technique ne dépend pas uniquement de critères rationnels. En effet, nos données montrent une infime partie des producteurs qui ont été scolarisés ou alphabétisés. Ce niveau élevé d'analphabétisme constitue un facteur limitant à l'adoption des techniques plus élaborée de GRN. L'adoption d'une technique GRN, suppose que la connaissance de cette celle-ci, ses avantages et son apport nouveau dans l'amélioration des conditions de vie du producteur. Or, les producteurs de Dibien, au regard de leur niveau d'instruction, méconnaissent les techniques modernes de gestion des ressources naturelles. L'analyse de nos données montre une absence de formation à l'égard des producteurs aux techniques de production agricole et de gestion des ressources naturelles. Les pratiques culturales ancestrales demeurent largement les techniques courantes de production agricole. Or une formation des chefs de ménage, voire l'ensemble des producteurs aurait pu inverser la tendance. 6.2.3. Contraintes d'ordre institutionnelLa gestion des ressources naturelles notamment celles dites communes40(*) souffre de nombreux dysfonctionnements liés aussi bien à l'affaiblissement des règles et institutions traditionnelles locales qu'aux effets pervers de la législation forestière. En effet, en 1997, le Burkina Faso a adopté la loi N° 006/97/ADP portant Code Forestier (CF). Ce Code Forestier vise à établir une articulation harmonieuse entre la protection des ressources forestières et la satisfaction des besoins économiques et sociaux de la population (article 2 du CF). Il définit l'Etat comme garant de la préservation des ressources (article 5 du CF). Dans l'esprit de cette loi, toute exploitation forestière, faunique doit faire l'objet d'une autorisation signée par un service compétent sans l'avis de la population. Ce service dans notre cas, c'est le service départemental de l'environnement et du cadre de vie. Mais, ce service limité par ses moyens humains et logistique, ne peut faire des sorties de terrains contrôler l'autorisation accordé à l'exploitant ou aux exploitants. Cette limite crée une confusion totale dans l'utilisation de ces dites ressources. Ainsi par exemple, la délivrance de permis de coupe de bois, de carbonisation ou de chasse par le service départemental de l'environnement et du cadre de vie à des tiers sans l'avis des populations locales, prive celles-ci du contrôle des ressources dont dépend leur existence et, contribue à la dégradation des ressources naturelles. Les propos de cet agent de l'environnement ci-après illustre bien cette situation : « nous, nous ne faisons que délivrer les permis à ceux ou celles qui en font la demande, mais nous n'avons pas en retour les moyens pour aller constater ni indiquer comment il faut procéder à l'utilisation des ressources (...), c'est après quand on a l'occasion de sortir que l'on constate les dégâts et il est déjà tard pour situer les responsabilités... »41(*) * 40 Les ressources communes sont les ressources naturelles utilisées en commun par les populations locales d'un terroir ou ensemble de terroirs donnés ; elles ne sont l'objet d'appropriation privative ni individuelle, ni même lignagère. Elles se caractérisent par leur accès ouvert à tous les membres de la communauté. * 41 P.G, agent des eaux et forêts à Koti, entretien réalisé le 02 mars 2004 |
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