2.2 -Réussite scolaire et Milieu familial (les
considérations socioculturelles)
Dans la littérature, nous retrouvons
plusieurs auteurs qui ont étudié le rapport entre le milieu
socioculturel et la réussite scolaire de l'apprenant (Coleman, 1966;
Bourdieu et Passeron, 1970; Jencks et al 1972;). Ces études sont
souvent réalisées sur des thématiques qui diffèrent
selon la vision théorique de l'auteur. Cependant, le milieu familial
reste un dénominateur commun dans toutes ces recherches. Dans les lignes
qui suivent, nous allons voir les différents paramètres
socioculturels soulevés par les auteurs comme facteurs qui influencent
la réussite scolaire de l'élève.
2.2.1- Origine sociale et
réussite scolaire
L'effet de l'origine sociale sur la réussite scolaire
est un sujet qui n'est pas nouveau. La littérature en sociologie de
l'éducation a fait état de nombreux résultats de
recherches.
Si avant les années 60, la réussite (ou
l'échec) scolaire était souvent expliquée à partir
de la notion de « don » ou du statut de l'école
fréquentée, le Rapport Coleman (1966) intitulé :
« equality of educational opportunity research » a
réorienté la question et a ouvert la voie à de nouvelles
modes d'approches.
Coleman insiste précisément dans son rapport sur
le fait que la fréquentation d'une « bonne » ou
d'une « mauvaise » école importe peu dans la
performance de l'élève. C'est au contraire le milieu familial qui
peut être préjudiciable à la performance de ce dernier.
Les études qui s'inscrivent dans cette même
perspective concluent que les facteurs sociaux exercent plus d'influence sur la
réussite scolaire des élèves que les facteurs scolaires
(Anderson et al. 1989 ; Flynn, 1999).
En dépit du fait que toutes ces études admettent
de façon unanime que les facteurs sociaux sont déterminants dans
la réussite scolaire de l'élève, nous constatons
cependant, lorsqu'il faut trouver les facteurs clés de l'origine sociale
qui agissent sur la réussite scolaire, les approches diffèrent.
Certains soutiennent que les facteurs socio-économiques sont
déterminants (Les actionnalistes), d'autres les facteurs culturels (Les
culturalistes).
2.2.1.1-L'approche
actionnaliste
L'approche actionnaliste insiste sur l'influence des facteurs
économiques sur la réussite scolaire de l'apprenant. Des auteurs
comme Boudon (1973) et Bisseret (1974) soulignent que le degré de
pouvoir économique engendre un système d'attitudes de l'apprenant
vis à vis de l'école. Ces auteurs avancent que la position de
l'élève dans le système économique confère
à ce dernier la possession ou non de « l'avoir » et
du « savoir ». La possession autorise des projets lointains
et des plans précis d'exécution, tandis que la non possession
autorise des projets à court terme, dont la réalisation semble
aléatoire. Cette conception soutient que les apprenants issus d'un
milieu socio-économique faible réussissent moins bien à
l'école que ceux issus d'un milieu économiquement aisé.
Nous devons souligner que les actionnalistes n'ignorent pas
l'incidence des facteurs culturels sur la réussite scolaire des
élèves, mais selon ces derniers ces facteurs sont situés
à un second plan.
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