Milieu familial et reussite scolaire( Télécharger le fichier original )par Jimmy CALIXTE Université d'Etat D'Haiti/Faculte des Sciences Humaines - Psychologie 2007 |
CHAPITRE V : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES5.1 : Présentation des données du QuestionnairePORTRAIT SOCIO DEMOGRAPHIQUE DES REPONDANTS
N=63 (Graphe1)
N=63 (Graphe 2)
Les graphes ci dessus présentent les données relatives à l'âge et au sexe des répondants. Les résultats du graphe 1 font voir la répartition des participants de notre travail selon leur âge. L'observation des résultats montre que les sujets âgés entre 16 et 17 ans sont dominants dans notre population d'étude, soit 58.73 % de la population totale. Contre 23.80 % pour les sujets âgés entre 14-15ans et 17.46% sujets ayant plus de 17 ans.
Au niveau du deuxième tableau, nous pouvons constater que le pourcentage de garçons est supérieur dans notre population. En effet nous avons 52.38% de garçon pour 47.61 % de filles
N=63 (Graphe 3) Répartition de la population selon la Structure
Dans le cadre de notre recherche, nous avons pris en compte trois structures familiales. La structure familiale traditionnelle ou nucléaire, la structure famille non traditionnelle ou monoparentale et la structure familiale élargie qui rentre dans le cadre de notre travail à l'intérieur des structures familiales non définies. Selon le graphe ci-dessus (tableau 3) nous pouvons constater que la majorité des adolescents présents dans notre recherche provient d'une structure familiale non traditionnelle ou monoparentale (42.85 %), vient ensuite, à un pourcentage légèrement plus bas, la structure familiale traditionnelle ou nucléaire (39.68%), puis en dernier lieu la structure familiale élargie (17.46 %)
N=63 (Graphe 4) Repartition de la population selon le niveau d'etude des parents
Le diagramme en secteur présenté ici, nous donne une idée du niveau d'étude des parents des adolescents de notre population. Selon ce diagramme en secteur nous pouvons constater que la majorité des parents des adolescents de notre échantillon (70%) a fréquenté l'école. Nous avons en effet, 49% des parents qui ont atteints le niveau secondaire, 13% le niveau primaire et 8% le niveau universitaire.
N= 63 Graphe (5)
Au niveau de la profession des parents, nous pouvons constater à partir de ce graphe que la grande partie des parents de notre échantillon s'adonne à une activité génératrice de revenus (92%). En effet 43% des parents de notre échantillon pratique le commerce, 19 % sont des ouvriers, 11% sont des professionnels et 14% de la population d'étude pratique qui n'a pas été mentionnée dans le questionnaire.
PORTRAIT SCOLAIRE DES REPONDANTS
N=63 (Graphe 6)
D'après le graphe ci-dessus relatif aux caractéristiques scolaires des répondants. Nous pouvons constater que la grande partie des adolescents de notre échantillon a pu réussir au cours du contrôle retenu par cette étude. En effet comme nous pouvons le voir dans le diagramme en secteur, 74.59% des adolescents de notre population ont eu une moyenne comprise entre 5 et 9. Uniquement 25.39% des apprenants ont échoué au cours de ce contrôle · Présentation des éléments liés aux variables de l'étude et Rapport entre la réussite scolaire et le niveau d'interaction Tableau de présentation des données sur les éléments de contexte et les variables d'étude (tableau 1)
Tableau de présentation des éléments d'analyse (tableau 2)
Tableau 1 Dans ce tableau nous retrouvons les différents éléments sociodémographiques. Tels que : le sexe de l'adolescent, son âge, la structure familiale dans laquelle il évolue, la profession des parents des adolescents et leur niveau d'étude. Dans la partie centrale du tableau nous présentons le niveau de perception des deux acteurs (parent et adolescent) de la participation parentale dans les études. Puis dans la dernière colonne nous présentons les différentes notations de la moyenne générale des élèves. Ce tableau nous permettra de saisir rapidement le contexte environnemental de chaque adolescent et le rapport entre la perception et la moyenne générale des dix (10) apprenants. Tableau 2 Le second tableau, présente les éléments d'analyse. Il contient : le rapport entre la perception des parents et celle des adolescents de la participation parentale, du niveau d'accompagnement et de supervision parental. En dernier lieu, le niveau de disponibilité et les discussions axées sur les projets d'avenir de l'adolescent. Ce tableau nous permettra d'analyser le lien qui existe entre les différentes modalités des interactions parent -adolescent axées sur l'école et la réussite scolaire de l'apprenant (adolescent). · Analyse des données Les données montrent que la perception des parents et des adolescents de la participation parentale dans les études est la même (dans la majorité des cas) . Sur les dix (10) sujets, huit (8) d'entre eux ont la même perception que leur parent du niveau d'interaction axé sur l'école. Du coté de l'accompagnement parental, nous pouvons constater que les parents accompagnent très peu les adolescents dans leurs tâches scolaires (aide dans les devoirs par exemple). Six (6) des dix parents témoignent d'un faible niveau d'accompagnement. En revanche, les parents supervisent en majorité les activités scolaires des adolescents, et sont aussi en majorité disponibles à la maison. En majorité, ils discutent avec leurs enfants sur leurs projets d'avenir. Alors la question que nous devons nous poser est la suivante : qu'est ce qui explique ce faible niveau d'accompagnement des parents dans les suivis scolaires, en dépit du fait que nous pouvons constater à travers le niveau de supervision, de disponibilité et de conversation axées sur les projets d'avenir, ils sont très présents ? Autrement dit, qu'est ce qui explique ce faible niveau d'accompagnement des activités scolaires des adolescents de notre échantillon ? Comme nous sommes dans le contexte d'un pays où le niveau d'étude des habitants est très peu avancé, pourrions nous inférer que le niveau d'étude des parents peut jouer sur leur niveau d'accompagnement ? · Le niveau d'étude des Parents Les données retrouvées au niveau du tableau présentant les éléments de contexte, montrent clairement que la plupart des parents n'ont en grande majorité complété que le primaire. Or, dans le cadre de notre étude, la classe concernée est la 9ème année fondamentale. Ce qui revient à dire que les parents n'ont pas le niveau d'étude requis pour accompagner l'adolescent dans leurs études. Nous pouvons donc avancer que le niveau d'étude des parents apparaît comme un élément pouvant expliquer le faible niveau d'accompagnement des parents dans la formation de leur adolescent. Par ailleurs, nous devons tout aussi bien, souligner également que la moyenne générale des adolescents ne concorde pas dans la majorité des cas avec le niveau d'interaction parent-adolescent axé sur l'école. En effet sur les 10 sujets, la moyenne générale de 6 d'entre eux est discordante avec le niveau d'interaction parent-adolescent axé sur l'école. Selon les données théoriques le niveau d'interaction devrait être proportionnel avec la moyenne générale. Alors, qu'est ce qui pourrait expliquer cette discordance ? Quels sont les éléments qui peuvent influencer la moyenne générale de l'apprenant de sorte qu'elle soit discordante avec les interactions parent-adolescent axées sur l'école ? Dans le contexte de l'étude nous pouvons avancer que cette discordance peut être liée, comme nous le verrons au cours de notre discussion au(x) : · Capacités individuelles de l'élève Des auteurs comme Fusch (1996) ont souligné l'incidence des facteurs individuels sur la formation des adolescents. En effet, les habilités personnelles des adolescents, leur capacité intellectuelle, leur motivation sont autant d'éléments qui pourront expliquer cette discordance entre le niveau d'interaction parent -adolescent axé sur l'école et la moyenne générale. · Statut de l'école fréquenté L'enquête a été réalisée dans une « petite école11(*) » de la capitale. En effet, les carences disciplinaires et la faiblesse du corps enseignant peuvent être l'un des éléments pouvant expliquer cette discordance. Par ailleurs devrions-nous souligner que certains composants des interactions parent - adolescent axées sur l'école ont des incidences plus significatives que d'autres sur la réussite scolaire de l'apprenant. Nous pouvons citer comme composant central, les discussions parent -adolescent axées sur l'importance de l'école (communication Parent-adolescent). · Communication Parent-adolescent axée sur l'importance de l'école Des auteurs comme Lahire (1998) ont souligné que les discussions axées sur l'importance de l'école représentent dans la configuration familiale un des éléments valorisant de l'étude. Elles représentent, d'après ce dernier, un élément qui joue sur la réussite scolaire de l'apprenant des milieux populaires. Cet élément peut dans une certaine mesure expliquer cette discordance entre la moyenne générale et le niveau d'interaction. En effet dans le tableau présentant les éléments d'analyse, nous pouvons remarquer que la majorité des parents discutent avec leurs enfants sur leurs projets d'avenir en rapport avec l'école. La présentation que nous venons de faire tient compte uniquement les dix (10) adolescents dont nous avons pu rencontrer les parents. En vue de donner un point de vue global de la tendance qui prédomine dans la population étudiée, nous présentons les données provenant des soixante - trois (63) adolescents. Ce rapprochement se fait à partir des données retrouvées sur le terrain. Nous avons classé les adolescents de notre échantillon en trois catégories : catégorie des interactions (d'accompagnement scolaire) faibles - catégorie des interactions (accompagnement scolaire) modérées et enfin la catégorie des interactions (d'accompagnement scolaire) élevé. Dans chaque catégorie nous vérifions le pourcentage des adolescents qui ont une moyenne générale faible, ceux qui ont une moyenne générale modérée et ceux qui ont une moyenne générale élevée. Dans notre travail, nous tenons à rappeler que la réussite scolaire est examinée sous l'angle de la moyenne générale. Pour ce qui a trait au niveau d'interaction, il est examiné sous l'angle du niveau d'accompagnement, d'encadrement et de supervision des activités scolaires des adolescents par leurs parents. § Interaction Faible et Réussite scolaire
% à l'échantillon spécifique (Interaction faible) Dans la catégorie des adolescents de l'étude (n = 8) qui rapportent que leurs parents interagissent très peu ou pas sur les questions scolaires (accompagnement scolaire/Interaction faible). Le rendement scolaire faible ne prédomine pas. En effet, selon les données, dans cette catégorie, 6 adolescents sur 8 ont une moyenne comprise entre 1 et 4. Autrement dit, la majorité de ces adolescents ont réussi au cours du contrôle où cette étude a été réalisée (voir graphe). Dans cette catégorie, selon notre hypothèse on s'attendrait à ce que le nombre d'adolescent qui n'a pas réussi ne soit pas supérieur à ceux qui ont réussi. Tel n'a pas été le cas. Le pourcentage des élèves de cette catégorie qui n'ont pas réussi est très inférieur par rapport à ceux qui réussissent. Les données retrouvées sont contraires à celles avancées dans la littérature. En effet, les adolescents de notre échantillon qui vit dans un milieu où leurs parents n'encadrent pas leurs activités scolaires, n'ont pas obtenu une moyenne faible au cours de la période retenue pour cette étude. Nous pouvons avancer qu'il n'existe pas au niveau de cette catégorie une concordance entre le niveau d'interaction (d'accompagnement scolaire) et la réussite scolaire des adolescents. Cette ambiguïté peut être due comme le souligne Diallo (2001) au fait que ce groupe d'adolescents a développé des stratégies qui leur ont permis de compenser ou de réparer l'absence ou le manque d'encadrement parental dans les tâches-activités scolaires Interaction Modérée et Réussite scolaire
% Par rapport à l'échantillon spécifique Au niveau de la catégorie des adolescents qui auto rapportent qu'ils interagissent certaines fois avec leurs parents sur l'école ou qui reçoivent un accompagnement scolaire limité ou saisonnier (n=39). 24 d'entre eux (soit près de 62%) ont une moyenne générale comprise entre 5 et 6 au cours du dernier contrôle. Le rapport entre le niveau d'interaction et la réussite scolaire est concordant. Autrement dit, lorsque le niveau d'accompagnement est limité ou non régulier la grande majorité des adolescents arrivent en majorité à avoir une moyenne générale comprise entre 5 et 6 (moyenne générale modérée). Nous pouvons avancer qu'au niveau de cette catégorie, la réalité correspond aux éléments retrouvés dans les recherches, notamment dans le modèle écologique: famille-école, développé par Ryan et Adam (1996 ; 2000). Selon ce modèle, plus un élève reçoit de l'accompagnement de ses parents, plus sa réussite (son rendement scolaire) sera meilleure. Plus clairement selon cette conception la moyenne de l'élève est proportionnelle avec le niveau d'encadrement retrouvé. De là, lorsque l'enfant ne reçoit pas d'encadrement, il ne va pas réussir. Lorsque l'encadrement est moyen ou saisonnier la réussite scolaire sera elle aussi moyenne. Lorsqu'il est élevé, elle (la réussite) sera élevée. § Interaction élevée et Réussite scolaire % Par rapport à l'échantillon spécifique
Dans la catégorie des adolescents (n=16) qui rapportent que leurs parents les encadrent de façon régulière dans leurs activités scolaires (Interaction élevée). Le rendement scolaire élevé n'est pas dominant. En effet, dans cette catégorie, nous remarquons qu'il n'y a qu'un seul adolescent à avoir un rendement scolaire compris entre 7 et 9. On s'attendrait selon notre charpente théorique à ce que ce pourcentage au niveau de cette catégorie soit le plus élevé. La majorité des adolescents de cette catégorie ont une moyenne comprise entre 5 et 6 (62.50%). Ces données sont très différentes de ce que nous attendions. Elles sont très différentes de ce que les points de vue théoriques prédisent. On devrait s'attendre dans cet échantillon (population des adolescents qui ont un accompagnement scolaire parental élevé) à ce que le pourcentage des adolescents qui ont une moyenne comprise entre 7 et 9 soit plus élevé que les autres indicateurs de rendement (faible ou modéré). Au contraire, nous avons retrouvé la réalité inverse. Il est vrai qu'à ce niveau cette moyenne paraît être très difficile à atteindre par la grande majorité des apprenants. . * 11 Petite école est un mot utilisé pour désigner les écoles de fortune |
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