2.3 - Synthèse
La réussite scolaire, parait dans la littérature
comme un concept très difficile à cerner. La définition de
ce concept varie suivant les objectifs visés par les acteurs
impliqués dans l'action éducative. Pour certains, elle se
définit à partir des notes obtenues par l'élève.
Pour d'autres, elle se définit par la clôture d'un cycle par
l'élève (obtention du diplôme). Pour des auteurs comme
Bouchard et St Amand (1996), elle doit viser l'intégration sociale de
l'apprenant. Elle est donc constituée de plusieurs
éléments. Comme l'acquisition de savoirs, d'attitudes et de
comportements qui permettront à l'individu d'intégrer la
sphère sociale.
Par ailleurs, la réussite scolaire est abordée
en relation avec plusieurs autres variables, parmi lesquelles nous pouvons
citer : l'origine sociale, les facteurs familiaux internes et les facteurs
sociodémographiques.
Le rapport entre l'origine sociale et la réussite
scolaire (ou l'échec) est abordé sur différents angles par
les auteurs. Certains priorisent les facteurs économiques, d'autres les
facteurs culturels.
La considération des facteurs économiques prend
beaucoup de sens dans la mesure, où ils expliquent le poids des rapports
économiques dans le fonctionnement du système social et
particulièrement dans la performance de l'élève dans le
système scolaire. Le rapport coût -risque- bénéfice
mentionné par Boudon (1971) , traduit l'importance fondamentale
accordée à une éducation rentable. Ces
considérations soulignent aussi la force de l'imposition des contraintes
économiques sur la performance de l'élève. Cette
conception apportait déjà des informations sur l'influence du
milieu familial sur le rendement scolaire des enfants et adolescents.
De la conception actionnaliste on est passé à la
conception culturaliste. Cette conception offrait la possibilité de
faire le rapport entre les aspects culturels propres à l'environnement
familial et la réussite scolaire de l'apprenant. Cette conception
souligne l'implication des différents éléments culturels
(langage, systèmes de valeurs, pratiques culturelles) dans la
réussite scolaire de l'élève. Ils soulignent l'importance
du capital culturel dans la performance de l'élève. Ils mettent
aussi beaucoup l'accent sur l'inégalité des chances des individus
à l'intérieur du système scolaire (Bourdieu et Passeron,
1970 ; Bernstein, 1975 ; Baudelot et Establet, 1979 ; Litt 1980) et
le rôle de l'école dans la reproduction de la culture de
l'idéologie dominante.
Cependant, en dépit du fait que certains auteurs
priorisent l'un ou l'autre de ce groupe de facteurs. Il parait évident
comme le soulignent Bastin et Roosen (1991) que tous ces facteurs interviennent
ensemble soit pour handicaper ou favoriser la réussite scolaire.
En dépit de sa pertinence, cette thèse
paraît incomplète pour expliquer l'échec scolaire ou la
réussite scolaire de l'élève. De ce constat, les analyses
évoluaient très rapidement pour passer des éléments
socioculturels aux éléments sociodémographiques, pour
aboutir très récemment aux facteurs familiaux internes tels : les
pratiques éducatives et les interactions parents - adolescents
axées sur l'école.
Les études (Steinberg; 1992, Fusch, 1996; Potvin
et al. 1999; Deslandes et Lafortune, 2001, Deslandes et Cloutier, 2005)
au cours de ces dix dernières années ont montré que dans
le contexte scolaire, les pratiques éducatives des parents demeurent un
aspect du milieu familial qui joue sur la réussite scolaire des
adolescents. Ces études sont arrivées à la conclusion que
la réussite scolaire est positivement influencée par des
pratiques éducatives démocratiques.
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