Paleogeography, Paleoclimatology, Paleoecology 154 (1999) P
58)
Figure 9 : Abondance et tendances de la diversité
pour CT pour la zone du Pueblo. Paleogeography, Paleoclimatology, Paleoecology
154 (1999) P 58)
Tant que cet intervalle d'extinction progresse, la
diversité diminue à une moyenne de 2.3 espèces ; la
faune est dominée par les bivalves benthiques, spécialement les
inocéramides. Dans l'intervalle d'extinction, la diversité
augmente peu jusqu'à 2,4 espèces ; les bivalves
épifaunes continuent à dominer avec les inocéramides et
les huîtres. Quelques huîtres, telles que Pseudoperna
bentorensis étaient dépendantes des valves
inocéramides qu'ils utilisaient comme substrat.
Notons l'extinction et la radiation observées chez les
radiolaires pour le CT (Erbacher et Thurow, 1996)
Notons que les données de la crise Ti ne concernent
qu`une partie de l'intervalle de reconquête. Cela entraîne des
conclusions limitées. Cependant des tendances peuvent être
soulignées. En effet, les données montrent une augmentation de la
diversité et également un changement concernant la dominance.
Ce changement montre une amélioration des conditions
avec notamment une grande source de nourriture riche en éléments
organiques à l'origine des dépôts noirs argileux.
L'intervalle de reconquête du pré-CT indique une
hausse de la diversité et de l'abondance sauf chez les bivalves
benthiques. Cela s'explique probablement par le fait que les bivalves
benthiques représentent une portion très faible de la faune
pendant cet intervalle de fond.
Les pulsations suivant directement les frontières des
extinctions pourraient simplement représenter:
- Des événements évolutifs similaires
à d'autres radiations de l'intervalle de fond à
l'intérieur du groupe
- Une hausse dans les niches des colonnes d'eau
supérieures associée avec des pics de transgressions.
Une analyse des morphotypes d'ammonites du CT suggère
que les formes habitant les plus hautes zones atteintes par les colonnes d'eau
ne sont pas affectées par l'extinction de masse.
En outre, les données sur les céphalopodes
montrent que certains taxons ne sont pas sensibles aux même pressions
sélectives et évolutives que les organismes vivants dans le
domaine benthique. Cette différence s'exprime dans les taux rapides
d'évolution subit par les céphalopodes alors que certains groupes
benthiques ont une extinction marquée. Pour Ti, l'extinction principale
d'ammonites précède l'extinction en masse. Cette évolution
rapide fut favorisée par l'événement d'extinction,
créant une place vacante dans l'écosystème dans laquelle
les céphalopodes se seraient développés. En effet,
lorsqu'un taxon s'éteint, il libère une niche écologique.
Celle-ci est alors utilisée par un autre taxon, ce qui lui permet de se
« développer ».
Néanmoins aucune disparition ne semble affecter les
compétiteurs potentiels à l`intérieur du domaine
pélagique.
La réponse biotique pour les taxons marins de ces deux
événements est équivalente en général.
Les extinctions ont des valeurs très proches. La
diversité est initialement élevée et distribuée
équitablement.
Les tendances à long terme de la diversité
montrent des traits similaires pour les événements du Ti et du CT
Notons que la diversité pendant la repopulation du CT
est seulement légèrement supérieure à la
moitié de celle durant l'intervalle d'extinction, cela entraîne
que les changements dans la dominance sont relatifs plus qu'absolus.
Toutes ces données (fig4) qui peuvent paraître un
peu rébarbatives permettent de mettre en évidence quatre
principales tendances qui sont valables pour ces deux crises :
- 1er tendance : La diversité
ne varie presque pas lors de l'extinction et les intervalles de
repopulation sont relégués à « l'intervalle de
fond ». Cela tend à un grand renouvellement sauf s'il y a des
survivants. Ce model est le plus souvent réalisé dans les groupes
à renouvellements rapides, tels que les ammonites et les
bélemmites pour Ti et les inocèramides du CT fig 3 et 4.
- 2ème tendance : Elle se
caractérise par une extinction de la majorité des taxons avant la
« frontière », suivi par l'explosion
évolutive très tôt dans la repopulation. Cela est
illustré par les bivalves benthiques et les gastéropodes pour les
deux extinctions ou les brachiopodes pour Ti.
- 3ème tendance : Les groupes ont
quelques survivants mais aussi un retard évolutif avant l'apparition de
nouveaux taxons, citons les crinoïdes de Ti et les bivalves fouisseurs du
CT.
- 4éme tendance : Elle répond au
concept « espèces lazares », cela traduit la
disparition pour une période d'un groupe, qui trouvant refuge dans un
lieu, réapparaît lors de la repopulation. Cela est valable pour
les gastéropodes du Ti.
Ces deux crises présentent un intervalle de survie
possédant une diversité et une abondance basses, reflétant
la perturbation écologique de l'écosystème. Mais
également un intervalle de reconquête étendu fig 3 et 4.
Toute la repopulation peut être
considérée comme un événement important de
diversification. Il existe plusieurs formes de réponses à
l'événement : citons celle des ammonites ou des belemmnites
du Ti et celle des inocéramides du CT, qui évoluent et rayonnent
rapidement, cela suggère que les extinctions de masse
représentent, pour certains groupes, un élément de
radiation.
La réponse biotique suggère que les conditions
rapidement améliorées permettent une expansion de la
diversité et de l'abondance.
Harrie et Little ont étudié ces crises dans des
sédiments qui ont été déposés dans des mers
épicontinentales, tandis que Philip montre que le milieu récifal,
lieu de vie des rudistes, a été également affecté
par la crise CT.
L'ensemble des modèles des crises Ti et CT sont
identiques à des échelles variées. De même, les
intervalles d'extinction, de survie et de reconquête possèdent la
même ressemblance. Dans les deux cas, les organismes planctoniques et
nectiques habitant la partie supérieure de la colonne d'eau sont
protégés des événements d'extinctions. Ces groupes
ont aussi maintenu leur évolution.
Les bivalves benthiques ne furent pas affectés et
devinrent dans les deux cas les organismes dominant dans les dernières
portions de l'intervalle d'extinction et dans l'intervalle de survie.