Pratiques locales de développement urbain durable dans l'aglomération Dakaroise: cas de la commune d'arrondissement de NGOR( Télécharger le fichier original )par Mamadou DIOUF Ecole Nationale d'Economie Appliquée (ENEA) - DESS Aménagement du territoire, décentralisation et développement territorial 2007 |
VI. 4. Le cadre de l'environnementL'environnement constitue, à côté du social et de l'économique, l'un des piliers fondamentaux sur lesquels repose tout processus de développement durable. D'où la nécessité de toujours bien connaître, comprendre et cerner les principales ressources naturelles dont dispose le territoire d'une part, puis, d'autre part, ses enjeux environnementaux majeurs. S'agissant des ressources naturelles, il faut retenir que d'une façon générale, mis à part ses trois plages, la commune d'arrondissement de NGOR ne dispose pas à proprement parler de ressources environnementales majeures à préserver si ce n'est peut être ses ressources végétales qui aujourd'hui sont en passe de totalement disparaître. Par enjeux environnementaux majeurs, par contre, il faudra comprendre que nous voulons surtout parler des menaces environnementales, des formes existantes de pollution et de la dégradation du cadre de vie. VI. 4.a. Les ressources végétales Parmi les six (06) forêts naturelles que compte l'agglomération Dakaroise figure celle de NGOR. Il faut dire que rares sont les personnes qui sont au courant du fait que NGOR dispose d'une forêt naturelle au même titre que les mamelles, YOFF, HANN, Grand YOFF, BARGNY et les communautés rurales de YENNE et de SANGALKAM. Cela s'explique par le fait, peut être, que cette forêt a aujourd'hui largement sinon entièrement disparu de la carte agro forestière de la région. Si l'on en croit un diagnostic de la DPS58(*), cette disparition est essentiellement due au déboisement et aux phénomènes d'empiétement et c'est pourquoi des mesures tendant à classer patrimoine communautaire un site comme la forêt de YOFF (île), lui aussi menacée par les mêmes phénomènes anthropiques, sont en voie d'être entreprises. Même si, le couvert végétal était assez relevé il y a quelques années il reste qu'aujourd'hui les possibilités de reboisement dans la commune d'arrondissement sont particulièrement limitées du fait que la commune d'arrondissement manque de plus en plus de réserves de terres. Par ailleurs le peu d'espaces verts qui existe demande à être mieux aménagé. VI.4.b. Les Plages La commune d'arrondissement de NGOR compte, du fait de sa situation géographique, pas moins de trois plages et une baie. Il s'agit de la plage de NGOR village et sa baie, de la plage des Almadies et de celle du Virage. Il est évident que cela représente autant de ressources à gérer, à préserver et surtout à pérenniser. Notre étude ayant porté son choix sur la plage de NGOR village et sa baie, par conséquent, c'est sur ces derniers que notre diagnostic s'attardera le plus. VI. 4.b.1. La plage des Almadies Près de l'hôtel Club Méditerranée cette minuscule plage (à peine cent mètre) constitue un véritable site balnéaire beaucoup prisé des touristes et des sénégalais eux-mêmes. Il faut dire qu'il a l'avantage d'être tranquille et à proximité de sympathiques restaurants et gargotes. VI. 4.b.2. La plage du Virage Du nom du restaurant construit tout près du site, cette plage située entre NGOR et YOFF est fréquentée par beaucoup de jeunes sénégalais et européens. Les vagues énormes donnent de bonnes sensations tant aux baigneurs qu'aux surfeurs qui sont nombreux à la fréquenter « NGOR Virage est une des zones de l'Afrique où le surf est le plus intéressant à pratiquer». Photo N°6.6 : Photo d'un surfer en pleine manoeuvre sur la plage du virage Deux menaces environnementales majeures on put être identifiées sur cette plage : 1. Il y a, tout d'abord, l'existence d'un canal d'évacuation d'eaux usées situé tout juste à hauteur du pont séparant la commune d'arrondissement de YOFF et celle de NGOR. Ce canal à ciel ouvert évacue notamment les eaux usées non traitées provenant de l'aéroport. Celles-ci sont directement déversées à la mer posant de sérieuses menaces sur la préservation de l'écosystème côtier et marin. Photo N°6.7 : Vu du canal d'évacuation des eaux usées situé à hauteur du pont séparant la CA de NGOR de la CA de YOFF Photo N°6.8 : Vu des eaux usées provenant dudit canal se déversant sur la plage du virage 2. La seconde menace que nous avons put identifier est justement liée à ce pont et au canal qui le traverse puisque tout juste sous le pont aux encablures du canal certaines populations ont tendance à déposer leurs ordures. C'est dire que le site est devenu au fil du temps une sorte de dépotoir pour les riverains. Photo N°6.9 : Dépôt d'ordures sous le pont séparant la CA de NGOR de la CA de YOFF tout juste aux encablures du canal d'évacuation des eaux usées. VI. 4.b.3 La plage de NGOR village et sa baie C'est l'espace situé entre l'île de NGOR et le continent. La mer y est très calme et la plage sablonneuse. Jusqu'à une période assez récente, cette plage et sa baie donnaient l'image de véritables dépotoirs. Les villageois s'en servant comme décharge, les égouts des hôtels et habitations riveraines y atterrissant et les enfants ngorois s'en servant comme latrines. C'est dire que cette plage subit diverses formes d'agressions: avancée de la mer, utilisation abusive et surexploitation des ressources, pollution marine, mouillages sauvages, insalubrité.... Le phénomène d'avancée de la mer est d'autant plus notable au niveau de l'île où non seulement on assiste à un empiétement de certaines habitations mais où, en plus, certaines personnes résidentes ont fait disparaître une partie de la barrière de rochers qui protégeait de l'avancée de la mer. S'y ajoute le développement des pratiques d'extraction illicite du sable marin. La pollution marine quant à elle, se présente essentiellement sous deux facettes. Tout d'abord, il y a le déversement sur la partie occidentale de la plage d'eaux usées provenant des ouvrages d'assainissement autonomes et de certaines canalisations. Puis ensuite, les dépôts d'ordures et de déchets de toutes sortes sur la baie. Il faut peut être insister, à ce propos, sur le fait que l'île ne disposant pas d'un système de collecte et d'évacuation des ordures, les populations ont pour habitude de faire de la mer leur décharge. C'est-à-dire qu'habituellement elles mettent leurs ordures dans des pirogues pour aller les déverser à quelques encablures de là, ce qui pose tout naturellement le problème de la pollution du fond marin. Parlant des déchets solides il faut dire qu'ils ne menacent pas seulement les fonds marins puisqu'ils sont également des facteurs de pollution de la plage du côté du continent tout comme du côté de l'île. Comme nous le disions en effet, les villageois s'en servent comme décharge et c'est ainsi qu'il n'est pas rare de voir traîner par ci et par là des pneus, des sacs de riz... A ces déchets solides non biodégradables déposées par les autochtones s`ajoutent, en périodes estivales, les déchets laissés sur la plage et sur l'île par les estivants. Ces déchets généralement de nature organique (restes de sandwich, arrêtes de poissons....) ou non biodégradables (sachets) font peser de sérieuses menaces sur l'écosystème côtier et notamment sur la préservation du sable fin de la plage (les déchets organiques ont tendance à pourrir dès qu'une pluie les trouve sur place ce qui à long terme peut conduire à la disparition du sable fin). Aux menaces de disparition du sable fin de la plage s'ajoute la disparition effective de certaines ressources marines (poissons, algues....). Cela s'explique selon des spécialistes comme l'écologiste Ali AÏDAR, qui a eu à mener une étude approfondie sur l'état des ressources marines dans des zones comme NGOR, par le fait de l'action combinée de certaines pratiques de pêche (pêche à la dynamite) et de la destruction avancée des écosystèmes marin sur une bonne partie de cette zone. Le mouillage sauvage représente, à sa manière, une autre forme de menace environnementale surtout si l'on sait qu'il touche directement à la question de la sécurité sur le plan d'eau. Il faut dire que beaucoup de propriétaires de bateaux sachant que sur les autres baies comme MARINAS, HANN ou HANS BERNARD ils auraient à payer pour mouiller sur place leurs bateaux ; préfèrent venir mouiller n'importe comment et n'importe où sur la baie de NGOR. D'aucuns même finissent par prendre NGOR pour un cimetière de bateaux. Photo N°6.10 : Vu du plan d'eau VI. 5. Menaces environnementales, pollutions et dégradation du cadre de vie Comme on peut s'en rendre compte, les menaces environnementales et autres dégradations du cadre de vie sont bel et bien une réalité à l'échelle de la commune d'arrondissement de NGOR. Celles-ci sont de diverses natures et présentent, par conséquent, diverses causes, diverses manifestations et divers niveaux d'ampleurs. En résumé nous retiendrons les menaces pesant sur les ressources de la commune et la pollution ou les menaces sur le cadre de vie. VI.5.a. Menaces sur les ressources Sans être exhaustif il s'agit, comme nous l'avons vu, des empiétements, du déboisement, des modes d'exploitation abusives, de la pollution tellurique qui a pour conséquence visible une détérioration avancée et continue de l'écosystème côtier (milieu marin et zones adjacentes), de l'avancée de la mer (sur l'île tout comme sur le continent), de la pollution marine, de la disparition du sable fin de la plage, de l'extraction illicite du sable marin....... VI.5.b. Pollution et menaces sur le cadre de vie L'une des plus sérieuses menaces pesant sur le cadre de vie de la commune d'arrondissement de NGOR reste sans conteste liée au problème de la gestion des déchets solides. Comme partout dans Dakar, c'est un spectacle désolant qu'il est donné de voir lorsque l'on parcourt les artères et quartiers de la commune d'arrondissement : partout des dépôts sauvages et des amas d'ordures (ordures d'origine végétale ; débris non putrescibles combustibles -bouteilles en plastique, caoutchouc, papier-, ou non combustibles - verre, métaux, sacs et sachets, gravats....-....). Photo N°6.11 : Dépôt anarchique d'ordures sur l'une des artères de la CAN
Photo N°6.12 Photo N°6.13 Photo N°6.14 Photo N°6.15 La deuxième menace majeure que nous avons identifiée est, quant à elle, directement liée à la présence de l'aéroport Léopold S. Senghor. Il faut, dire en effet, que la présence de l'aéroport aux limites de la commune d'arrondissement a de sérieuses retombées sur le cadre de vie. On peut entre autres retenir les nuisances sonores, les eaux usées non traitées déversées au niveau de la plage du virage, les menaces d'explosion (il existe au sein de l'aéroport des dépôts de kérosène) et voir même de crash. VI.6. Etat des lieux du Développement Urbain Durable dans la commune d'arrondissement de NGOR Si l'on en croit les principales conclusions qui ressortent de ce profil de développement durable (profil environnemental), des trois cadres fondamentaux du développement durable à savoir le cadre de développement économique, le cadre de développement humain ou social et le cadre de l'environnement aucun ne donne aujourd'hui entière satisfaction aux autorités locales, aux populations ainsi qu'aux différents acteurs du développement local. Autrement dit chacun de ces cadres semble présenter une ou plusieurs contraintes majeures qui en définitive finissent par gâcher « le tableau d'ensemble ». S'agissant du cadre de développement économique nous retiendrons entre autres problèmes, contraintes et difficultés : 1. le déclin de la pêche qui pendant longtemps a été le principal secteur d'activité des populations Lébou de la commune d'arrondissement, 2. le caractère encore trop informel de certains secteurs d'activité (transport maritime, artisanat, commerce....) ce qui empêche de les inscrire durablement et positivement dans le tissu économique local 3. l'inexistence de cadres formels régissant la pratique et le fonctionnement de certaines activités 4. dans le domaine du tourisme, le manque à gagner dont ne tire pas entièrement profit la commune d'arrondissement (peu d'incidence sur l'emploi des jeunes de la commune.......). Alors que pour ce qui est du cadre de développement humain ou social, les difficultés et contraintes majeures se posent surtout en matière d'infrastructures sociales de base, d'assainissement, d'urbanisme et d'habitat : 1. dans presque tous les secteurs sociaux (éducation, santé, sport et loisirs) le diagnostic est le même à savoir l'inadaptation, l'insuffisance voir l'inexistence, d'infrastructures ; 2. les systèmes d'assainissement présentent certaines défaillances majeures notamment pour ce qui est de la gestion des déchets solides ; 3. l'urbanisation à NGOR semble refléter une des lourdes tendances des évolutions urbaines contemporaines ; il s'agit des nouvelles formes de ségrégation spatiale. Dans la commune d'arrondissement cette ségrégation se manifeste à travers la bipolarisation de l'habitat et de l'urbanisme : d'un côté le noyau traditionnel « qui ressemble à un bidonville alors qu'il est loin d'en être un »59(*) et de l'autre le riche quartier résidentiel des Almadies où les villas de millionnaires se succèdent. S'agissant, enfin, du cadre de l'environnement nous avons pu nous rendre compte que si les ressources naturelles dont dispose la commune d'arrondissement sont extrêmement limitées, il reste que celles-ci sont sérieusement menacées notamment par les actions anthropiques (déboisement, empiétement..). Par ailleurs la trois plages et la baie dont dispose la commune d'arrondissement sont sujettes à de sérieuses menaces environnementales liées notamment au déversements d'eaux usées provenant des canalisation, aux dépôts d'ordures, à l'avancée de la mer, à la surexploitation des ressources marines et à différentes formes de pollutions (telluriques, marines...), à la disparition du sable fin, à l'extraction illicite du sable marin.... De la même façon on a pu voir aussi que le cadre de vie subit de sérieuses menaces liées notamment à la problématique de la gestion des déchets solides. En considération de tous ces éléments nous pouvons nous permettre d'avancer que l'état du développement urbain durable dans la commune d'arrondissement de NGOR laisse tout au plus à désirer. Cette opinion se confirme au regard des résultats de nos enquêtes puisque la grande majorité (83%) des personnes à qui nous avons posé la question de savoir, comment elles apprécient l'état des lieux du développement urbain durable dans la commune d'arrondissement, répondent : laisse à désirer. Troisième partie. PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES RESULTATS DE L'ENQUETE Chapitre VII. Analyse de l'un des principaux dispositifs de planification en vigueur dans la commune d'arrondissement de NGOR : le PLD VII. 1. Identification et présentation du dispositif retenu Le dispositif de planification que nous avons choisi d'étudier est le plan local de développement (PLD), Il faut dire que ce choix n'a pas été fortuit dans la mesure où il s'est justifié par le fait que le PLD est à l'heure actuelle le seul document de planification qui puisse être donné en référence à l'échelle de la commune d'arrondissement de NGOR. L'analyse du PLD peut être d'autant plus pertinente et riche d'enseignements pour nous surtout si on sait que NGOR ne dispose pas d'un dispositif spécifique de planification du développement urbain durable (Agenda 21 local, plan d'action environnemental...). C'est dire qu'on peut valablement se demander, comment et dans quelle mesure le seul véritable dispositif de planification actuellement en vigueur dans la commune d'arrondissement prend en charge les enjeux de développement durable et plus spécifiquement ceux (les enjeux) relatifs à la gestion, à l'entretien et à la préservation de la plage de NGOR village et de sa baie ? L'élaboration du PLD de NGOR a suivi un long processus qui s'est étalé sur une période d'un peu moins de deux ans (Décembre 2003 à Juillet 2005). Le plan couvre un horizon de temps étalé sur cinq (5) ans pour le long terme (2010) et sur trois (3) ans pour le moyen terme (2008). En tant que document de planification du développement local, le PLD de NGOR se veut selon les propres termes du maire de la commune d'arrondissement « une boussole pour le développement de NGOR (....), notre guide pour l'action (....) »60(*). Pour bien cerner le cadre institutionnel qui institue et défini la nature et la portée des PLD, il faut se référer aux textes de lois portant transfert aux collectivités locales de compétences relatives à la planification du développement. C'est, en effet, dans les dispositions de l'article 46 de la loi 96-07 du 22 Mars 1996 que l'on retrouve concernant les compétences des communautés rurales en matière de planification, l'usage de l'acronyme PLD. Et c'est cet acronyme et celui de PIC (Plan d'investissement communautaire) qui sont souvent repris par les communes d'arrondissement pour qualifier leurs documents de planification territoriale.
De par sa nature on peut dire que le PLD a, grossièrement, cinq objectifs : 1. établir un diagnostic du territoire en identifiant les enjeux, contraintes et potentialités de développement ; 2. définir, partant de ce diagnostic, des objectifs de développement à atteindre sur le moyen et le long terme (5 ans) ; 3. aider à identifier les principaux axes stratégiques à explorer ainsi que les actions et activités prioritaires à mener; 4. déterminer l'ensemble des ressources (inputs) qu'il sera nécessaire de mobiliser en terme de financement, d'expertise, de partenariat ou encore de participation des acteurs;
5. établir un chronogramme. C'est dire donc, que le PLD est un dispositif (outils) de planification laissé à l'initiative des collectivités locales afin de concrétiser le principe même de la libre administration qui fonde l'esprit de la décentralisation territoriale. Il repose dès lors sur le principe d'une participation accrue et effective des populations à l'identification, la planification, la mise en oeuvre et le suivi des projets et programmes de développement locaux « Notre commune concrétise à travers ce plan de développement, un de ses principes fondateurs les plus importants : faire de nos populations les acteurs de leur propre développement »61(*).
La réalisation du PLD de NGOR s'est faite avec l'appui institutionnel et technique de ENDA 3D et de l'USAID dans le cadre du programme d'appui technique aux collectivités locales (PATCL). Les objectifs spécifiques que s'était assignée la municipalité en lançant le processus d'élaboration étaient de satisfaire un certain nombre d'ambitions : § « L'ambition d'inscrire notre mandat sous le double ancrage coutumier et administratif de la commune. Nous avons dès notre installation, réaffirmer notre volonté et notre ambition d'assurer ce double ancrage qui est un facteur essentiel de stabilité sociale de la commune (....) § L'ambition de travailler à l'éradication de la bipolarisation de la commune entre zones résidentielles et village traditionnel (.....) § L'ambition de réconcilier les jeunes avec les institutions républicaines (...) § L'ambition d'une recherche permanente de convergence inter communale entre YOFF et OUAKAM pour le développement (....) »62(*) Ce sont ces ambitions ou objectifs spécifiques qui ont été listés et inscrits, en plus d'un pré diagnostic réalisé par Citoyenneté Ngoroise (mouvement « JOWAL NGOR »63(*))64(*) , dans un document dit préparatoire qui a été mis à la disposition de ENDA 3D et du comité de développement local (CDL). C'est sur la base de ce document préparatoire que le CDL, ENDA3D et la Cellule d'appui technique (CAT) ont travaillé au cours d'ateliers de restitutions et d'approfondissement qui ont débouché sur un atelier de planification stratégique duquel est ressorti le PLD. La vision du PLD se décline de la sorte: « NGOR à l'horizon 2015 : une commune sans exclus dans un cadre de vie et d'environnement très agréable »65(*).Pour cela, des orientations de développement ont clairement été identifiées : 1. l'urbanisme et de l'habitat 2. l'éducation 3. les VRD (assainissement, éclairage public, adressage des rues) 4. le sport 5. la promotion féminine 6. la promotion du tourisme 7. la promotion des activités génératrices de revenus 8. la formation et le renforcement des capacités 9. l'appui aux plus défavorisés 10. la communication et de la sensibilisation Il faut dire qu'au sortir de l'atelier de planification stratégique, un certain nombre d'enjeux de développement ont été recensés et regroupés par thématique ; il s'agit de: 1. L'amélioration du cadre de vie et de l'environnement 2. L'accès aux services sociaux de base 3. La promotion des secteurs économiques 4. La promotion de la gouvernance locale Tableau N°7.1 : Programme Prioritaire à Moyen et Long Terme (Amélioration du cadre de vie et de l'environnement)
Tableau N°7.2 : Programme Prioritaire à Moyen et Long Terme (Accès aux services sociaux de base)
Tableau N°7.3 : Programme Prioritaire à Moyen et Long Terme (Promotion des secteurs économiques)
Tableau N°7.4 : Programme Prioritaire à Moyen et Long Terme (Promotion de la gouvernance locale)
Sources : PLD de la Commune d'arrondissement de NGOR VII.2. Acteurs du dispositif En dehors de la municipalité, du CDL, d'ENDA 3D, de l'USAID, du CAT, des différents acteurs (sociaux, économiques, culturels et/ou de la société civile) et des populations, le PLD de NGOR prévoit la participation et l'implication de différents autres acteurs de la même sorte qu'il cible une kyrielle de partenaires pouvant être sollicités pour la mise en oeuvre des projets, actions et/ou activités prévus. Voilà pourquoi nous distinguerons deux sous groupes : 1. le sous groupe des acteurs qui regroupe d'un côté ceux (les acteurs) qui ont eu à participer à l'élaboration du PLD et de l'autre ceux prévus pour participer à sa mise en oeuvre et à son suivi. 2. le sous groupe des partenaires qui regroupe les partenaires ayant contribué à l'élaboration du PLD (techniquement, financièrement, logistiquement, par l'expertise....) et ceux ayant été ciblés pour le financement ou l'appui à l'exécution des projets, actions et activités prévus. VII.2.a. Les acteurs du dispositif Pour mieux les identifier tous, il nous faut revenir non seulement sur le processus qui a abouti à l'adoption du PLD, mais aussi sur les mécanismes de mise en oeuvre et de suivi prévus dans le cadre de son exécution. * 58 DPS, Situation économique et sociale de la région de DAKAR 2004, SRPS/Dakar, Octobre 2005 * 59 www.sénégalaisement.sn, Op. Cit. * 60 Préambule du PLD, P. 5 * 61 PLD, p.4 * 62 PLD, p. 3 * 63 Expression Wolof qui signifie littéralement « ramer pour NGOR » * 64 Citoyenneté Ngoroise ou mouvement JOWAL NGOR est en fait le nom qu'avait choisi de prendre le groupe de personnes qui compose l'actuelle équipe municipale au moment de faire campagne pour les élections municipales et locales de 2002. Il est d'ailleurs intéressant de s'arrêter un tout petit peu sur l'histoire de cette équipe municipale actuelle, car celle-ci peut nous aider à plusieurs égard à mieux comprendre la ligne politique, les approches et projets de développement que celle-ci (l'équipe municipale) choisie de mettre en oeuvre. Cette équipe est arrivée à la tête de la commune d'arrondissement de NGOR à la faveur de vives tensions opposant l'ancienne équipe municipale issue du Parti Socialiste (PS) aux jeunes du village traditionnel sur des questions relatives à la gestion des zones d'extension. Le contexte d'élections d'alors avait poussé un groupe composé de jeunes leaders issus de ce mouvement social contestataire porté par le COPECS, l'ASPEN, le COJEN et certaines ASC (Olympiques de NGOR) et d'autres personnes se disant indépendants ; à se présenter aux postes de conseillers municipaux. C'est ce groupe qui fera le choix de se nommer Citoyenneté Ngoroise (mouvement JOWAL NGOR). Puisque la loi 96-08 du 22 Mars 1996 modifiant le code électoral n'autorise à se présenter aux élections municipales et locales que « les candidats inscrits sur une liste électorale présentée par un parti politique légalement constitué ou par une coalition de partis politiques légalement constituée », Citoyenneté Ngoroise a dû se présenter sous la bannière d'un parti ou d'une coalition de partis. Ayant bâti leur programme sur un diagnostic sans complaisance de la situation de la commune d'arrondissement les membres de citoyenneté Ngoroise ont, semble t'il, finalement jugé que le parti des écologistes (les Verts) semblait dans le contexte d'alors comme le parti le plus en adéquation avec leurs visions/ambitions pour NGOR et c'est pourquoi c'est sous leur bannière qu'ils se présenteront en Février 2002. Tout le programme de citoyenneté Ngoroise reposait en fait sur le rêve ardent de faire de «notre NGOR une petite ville moderne garantissant la sécurité foncière, des conditions de vie et de travail épanouissantes, une nature préservée, l'absence de stress et de pollution, la préservation de nos cultures et traditions ». Et comme pour sceller le pacte moral avec les populations du village Citoyenneté Ngoroise a axé tout son discours de campagne sur la question de la gestion des zones d'extension avec une promesse phare à la clé : finaliser au profit du village de NGOR le lotissement et l'affectation de ces zones. * 65 PLD, p. 35 |
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