B-LES ACTIONS PRIORITAIRES POUR UN DEVELOPPEMENT
DURABLE DU BASSIN DU LAC TCHAD
Pour orienter son action future, la CBLT a, en commun
accord avec les pays membres et l'apport financier du FEM,
élaboré son plan d'action stratégique (PAS). Ce document
contient plusieurs actions à long terme dont les plus importantes
consistent à :
- créer une dynamique de gestion partagée des
ressources en eau avec des mécanismes de coopération et
d'intégration intra et inter pays ;
- Mettre en place des réseaux viables de collecte
d'information de base pour mieux connaître et suivre les ressources en
eau, les écosystèmes et leurs exploitations ;
- Mener des actions sectorielles de base pour la
maîtrise de la demande en eau et pour lutter contre la
désertification et la perte de la biodiversité ;
- Assurer une prévention et un contrôle des
contaminants et préserver les ressources halieutiques ;
- Améliorer les modes d'exploitation des
écosystèmes et protéger les plaines d'inondation en
relation avec l'aménagement du territoire.
Le plan d'action stratégique et la vision 2025 de la
CBLT ont institué un véritable mécanisme de gestion du
bassin du lac Tchad. Ce mécanisme renforce nécessairement la
gestion concertée et intégrée des ressources du bassin.
La coopération, l'intégration et la
responsabilisation sont des éléments qui doivent
déterminer la gestion du bassin conventionnel dans l'avenir.
PARAGRAPHE 2 : LA NECESSITE D'UNE REFORME DES
TEXTES DE LA
CBLT
Depuis la création de la CBLT en 1964
jusqu'à nos jours, le monde a connu beaucoup de bouleversement et
surtout des perturbations d'ordre écologique dans le monde en global et
dans le bassin conventionnel en particulier.
Pour permettre donc à la CBLT de suivre le rythme de
cette évolution, il est nécessaire de réviser les textes
constitutifs de la CBLT qui se caractérisent par leur
vétusté. Cette révision doit s'opérer au plan
juridique (A) et au plan institutionnel (B).
A- SUR LE PLAN
JURIDIQUE
Le système conventionnel du bassin du lac Tchad
est constitué de deux textes principaux : la convention de 1964 qui
est le texte constitutif et l'accord d'Enugu de 1977 qui complète ladite
convention. Malgré une révision en 1990, cette convention ne
répond pas aux préoccupations écologiques du moment. Les
efforts que les Etats membres, la CBLT et les bailleurs de fonds
déploient pour la sauvegarde du lac Tchad doivent se faire
principalement dans l'intérêt de l'environnement.
A cet effet, il est absolument nécessaire de
réviser la convention de 1964 pour intégrer certains grands
principes relatifs à la protection de l'environnement en
général et des ressources en eau en particulier. Il s'agit entre
autres, du principe de prévention, du principe polleur-payeur, du
principe de précaution, du principe d'une gestion raisonnable et
équitable.
En outre, la convention doit également
préciser les droits et devoirs des Etats membres, car jusqu'aujourd'hui
ces droits et devoirs sont vaguement énoncés dans la
convention.
Dans l'optique toujours de la sauvegarde du lac
Tchad, il est absolument nécessaire que les Etats membres
adhèrent à toutes les conventions internationales relatives
à la protection de l'environnement d'une part et à la gestion des
eaux partagées d'autre part.
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