La gestion des ressources en eau dans le bassin conventionnel du Lac Tchad: état des lieux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Mbodou Mbami ABDOULAYE Université de Limoges - Master 2 en droit international de l'environnement 2006 |
SECTION II : LES PERSPECTIVES ET LES SOLUTIONS POUR UNE GESTIONDURABLE DES EAUX DU LAC TCHADFace à cette dégradation sans précédent des écosystèmes du bassin conventionnel, les Etats membres ne cessent de multiplier des initiatives pour la sauvegarde de ce patrimoine commun. C'est dans ce sens de sauvegarde qu'ont été mises en place des stratégies à court et long terme (paragraphe 1) pour endiguer les problèmes. En plus de cette initiative, la révision des textes de la CBLT (paragraphe 2) s'avère nécessaire pour lui permettre d'être à jour. PARAGRAPHE 1 : LES STRATEGIES A COURT ET A LONG TERMEA court terme, seul le transfert des eaux de l'Oubangui Chari (A) pourra être une solution aux problèmes que connaît le lac Tchad. En plus, la CBLT a ciblé un certain nombre d'actions prioritaires (B) pour son développement durable. A- LE TRANSFERT DES EAUX DE L'OUBANGUI-CHARILes études entreprises sous le couvert du projet RAF/88/02958(*) par le PNUD ainsi que celles menées par l'ORSTOM ont montré que la baisse continue du lac Tchad est due principalement aux changements climatiques et non au pompage d'eau pour l'agriculture irriguée ou pour d'autres utilisations. Selon une autre étude réalisée par la NASA, si rien n'est fait le lac Tchad disparaîtra d'ici à 20 ans. Au regard de cette alerte, la seule alternative pour augmenter les ressources en eau du bassin Tchadien est celle relative au transfert des eaux de l'Oubangui Chari jusqu'au lac Tchad qui est le seul bassin riche en eau et plus près du bassin du lac Tchad. Cette solution est celle qui est retenue comme projet prioritaire dans le plan directeur de 1988 pour une gestion rationnelle des ressources naturelles du bassin conventionnel. C'est ainsi qu'un bureau d'étude Italien, dénommé BONIFICA a proposé un canal en pente de 2400 Km² de long qui contournait le Nord-Est du bassin du Congo pour se jeter au lac Tchad. La proposition de BONIFICA prévoit le transfert d'un débit de 3200 Km3/s, le développement de 7 millions d'hectares d'irrigation et la génération de 35 GWh/an d'hydro-électricité.51 Une deuxième étude faite par la compagnie Nationale d'électricité du Niger (NEPA) consiste à aboutir à l'augmentation du débit dans le bassin du lac Tchad en déviant l'eau du fleuve Oubangui. Les débits seront pompés d'un niveau de 250 m3 et envoyés à travers un canal de 100 km. Après les analyses des deux propositions, la CBLT a retenu celle du NEPA, car estime-t-elle que celle de BONIFICA s'avère très onéreuse. A l'heure actuelle, le projet est encore à sa phase d'étude de faisabilité qui a coûté une somme de 6.047.260 $ US fiancé à 90 % par le Nigeria. * 58 Voir le projet RAF/88/029. |
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