La gestion des ressources en eau dans le bassin conventionnel du Lac Tchad: état des lieux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Mbodou Mbami ABDOULAYE Université de Limoges - Master 2 en droit international de l'environnement 2006 |
PARTIE I : LES DONNEES DE BASE DE LA GESTION DES RESSOURCES ENEAU DANS LE BASSIN CONVENTIONNEL DU LAC TCHADCouvrant une superficie de 966.955 Km², le bassin conventionnel du Lac Tchad qui regroupe le Cameroun, le Niger, Le Nigeria, La République Centrafricaine, le Soudan et le Tchad est un véritable centre d'échanges inter communautaires et un exemple symptomatique de coopération sous-régionale. L'intérêt qu'a été accordé à cette région juste au lendemain des indépendances démontre à suffisance la prise de conscience des hommes politiques de la sous région qui ont mis tout en oeuvre pour la création de la commission du bassin du lac Tchad (CBLT) en 1964. L'étude du cadre juridique et socio-économique (chapitre I) nous permettra de faire une analyse du régime juridique de la protection de l'environnement dans le bassin conventionnel du Lac Tchad (chapitre II). CHAPITRE I : LE CADRE JURIDIQUE ET SOCIO- ECONOMIQUEIl existe à nos jours plus de deux cent soixante et un bassins fluviaux dans le monde dont une soixantaine sont en Afrique. Le bassin du Lac Tchad est donc l'un des plus grands bassins d'Afrique qui regroupe plusieurs pays d'où l'intérêt d'un cadre juridique et institutionnel (Section 1) pour l'établissement des règles régissant les rapports entre les Etats relatives à la gestion des ressources communes d'une part et à la création des structures et des organes afin d'assurer la pérennité et la coordination des actions dans le bassin conventionnel d'autre part. En outre, la position de la région du Lac Tchad a fait de ce bassin un centre du développement économique, du commerce et d'échanges culturels (Section 2). SECTION I : LE CADRE JURIDIQUEL'eau, source de vie, n'a jamais respecté les frontières politiques tracées par l'homme.6(*) Cette caractéristique de l'eau permet de définir les cours d'eau internationaux comme étant un cours d'eau qui traverse deux ou plusieurs pays et qui est navigable. Il s'agit donc d'un cours d'eau servant de frontière entre deux ou plusieurs Etats et offrant des avantages économiques dont la mise en valeur par l'un des riverains pourrait toucher les intérêts des autres riverains7(*). Par sa caractéristique, le partage des eaux est une source de coopération, mais il peut également être une source de conflit. C'est pourquoi, les Etats riverains ont adopté en 1964 une convention créant la CBLT (paragraphe 1), laquelle convention qui prévoit des organes pour assurer le suivi d'une gestion rationnelle des ressources naturelles dans le bassin du Lac Tchad (paragraphe 2). * 6 FAO, le régime juridique des ressources en eau internationale, 1981, p.3. * 7 Yokabdjim Mandigui, la coopération entre les quatre Etats riverains du lac Tchad, thèse de doctorat en droit, Paris, 1988, p.24. |
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