La gestion des ressources en eau dans le bassin conventionnel du Lac Tchad: état des lieux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Mbodou Mbami ABDOULAYE Université de Limoges - Master 2 en droit international de l'environnement 2006 |
B- PROJET SUIVI ET GESTION DES RESSOURCESEN EAUX SOUTERRAINESLa planification et la gestion rationnelle des ressources en eau nécessitent la connaissance parfaite de l'eau souterraine. C'est pourquoi, les Chefs d'Etat et de gouvernement, conscients de cet enjeu, ont mis en place le projet suivi et gestion des ressources en eau souterraine dans le bassin du Lac Tchad. Par la convention N° 98/C88/ITE/FAC-BRCM, la CBLT a signé avec les bailleurs de fonds cet important projet qui a pour objectif, entre autres la conception et la définition du réseau piézométrique, la prémodélisation des aquifères, et l'actualisation de la carte hydrogéologique.
Le projet a défini trois niveaux de réseaux de suivi piézométrique, à savoir le réseau minimum comprenant une centaine de points d'eau destinés à une surveillance globale des aquifères du bassin avec une logistique réduite, un réseau moyen et étendu permettant une perception plus fine des phénomènes affectant le bassin. Avec ces deux projets relatifs à la gestion d'eau dans le bassin conventionnel, les dirigeants de cette région ont fait un pas de géant dans la perspective de la sauvegarde des eaux du lac. PARAGRAPHE 2 : AU NIVEAU LOCALAu lendemain de sa création, la CBLT n'a réalisé que principalement des projets à caractère national dans les quatre Etats membres. L'essentiel de ces projets ont été réalisés entre 1964 et 1989. Il s'agit des projets menés au Cameroun et au Tchad(A) d'une part et au Nigeria et Niger (B) d'autre part. A- AU CAMEROUN ET AU TCHADDe 1964 jusqu'à 1989, la CBLT a réalisé au Cameroun et au Tchad plusieurs projets dans le domaine de l'élevage, de la pêche et des forets. Dans le domaine de l'élevage, la CBLT a pour objectif de développer la production bovine, améliorer la qualité de la viande, organiser et faciliter le commerce du bétail entre les pays membres de la CBLT et la formation des éleveurs52(*). Pour atteindre ses objectifs, la CBLT s'est dotée d'une division élevage qui a fait des réalisations dont les plus importantes sont les suivantes : - Secteur Assalé : c'est un projet qui est installé à Karal, au Tchad. Ce projet a mené des actions pour l'éradication des glossines dans la partie Tchadienne, la campagne de déparasitage des veaux, l'organisation des séminaires d'éleveurs, l'étude agrostologique des pâturages, l'installation de deux pompes solaires à Karal et la réalisation de 29 puits cimentés ; - secteur ferbeouel : le siège du projet a été construit a Makary, au Cameroun avec toutes les infrastructures nécessaires. Il y a eu la création de quatre postes vétérinaires à Fotokol, Afadé, woulky et Goulfey ; la réalisation de quatre forages artésiens, l'implantation des aménagements de surface et la mise sur pied d'une campagne de vaccination contre la peste bovine ; - Le projet Yaerés : les Yaerés constituent une zone de pâturage aquatique du Nord Cameroun avec une superficie de 60.000 hectares. Il a été entrepris un projet de 25 mares judicieusement reparties avec l'appui du PNUD et de la FAO qui ont en charge l'exécution du projet ; - Le projet de sauvegarde de la race bovine Kouri : l'avenir de cette race est lié au lac Tchad. C'est pourquoi un projet de sauvegarde a démarré en 1977 avec l'appui financier du FAC. Ce projet comporte un volet sanitaire ainsi qu'un volet zootechnique. Le projet est implanté à Bol, au Tchad. Dans le domaine de la forêt, face à la désertification progressive autour du lac Tchad, la CBLT a créé deux centres forestiers dans les deux pays. Les deux centres sont implantés à Bol (Tchad) et à Makary (Cameroun). L e centre forestier de bol a mis en place une pépinière en 1975 et les premières plantations ont été réalisées en 1976. Quant au centre forestier de Makary, les premières plantations à l'intérieur des zones protégées ont lieu en 1977.
Dans le domaine de la pêche, les réalisations de la CBLT dans les deux pays sont très minces au vu de l'importance de la pêche dans l'économie de deux pays. Outre le centre de pêche de Djimtilo, au Tchad et celui de Blangoua, au Cameroun, la CBLT n'a mis en place aucun projet de grande envergure. * 52 La CBLT, ses dix sept premières années, Maroua, 1981, P.39. |
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