La gestion des ressources en eau dans le bassin conventionnel du Lac Tchad: état des lieux et perspectives( Télécharger le fichier original )par Mbodou Mbami ABDOULAYE Université de Limoges - Master 2 en droit international de l'environnement 2006 |
PARTIE II : LES ACTIONS DE LA CBLT
Quatrième plus grand lac africain après le lac Victoria, le lac Tanganyika et le lac Nyassa, le lac Tchad fait partie aujourd'hui des écosystèmes gravement menacés de disparution. Déjà, les dirigeants des jeunes Etats indépendants avaient senti cette menace et décidèrent dès 1964 de mettre en place la commission du bassin du lac Tchad (CBLT). Pour lui permettre de poser des actions concrètes afin d'atteindre ses objectifs, la commission a eu pour mandat entre autres de « suivre l'exécution des études et des travaux dans le bassin et de maintenir la liaison entre les hautes parties contractantes en vue de l'utilisation la plus efficace des eaux »50(*).
En effet, pour rendre plus opérationnelle la commission, au cours de la 35eme session tenue en octobre 1987, le Secrétariat Exécutif a été mandaté pour faire appel à l'assistance des organisations internationales, telles que le PNUD et la FAO afin de faire des propositions pour la restructuration de la CBLT. Une analyse des réalisations de la CBLT (chapitre 1) depuis sa création nous permet de déterminer les limites aux moyens d'actions de la CBLT et les perspectives d'avenir (chapitre2) CHAPITRE I : LES REALISATIONS DE LA CBLTLa pérennité et l'efficacité d'une organisation dépendent en général des actions concrètes qu'elle mène sur le terrain. A cet égard, la CBLT a eu à réaliser plusieurs projets tant au niveau local que régional.
De tous ces différents projets réalisés (section 1), le projet d'inversion des tendances à la dégradation des terres et des eaux du bassin (section 2) doit particulièrement attirer notre attention. SECTION I : LES DIFFERENTS PROJETS REALISESAu lendemain de sa création en 1989, la commission du bassin du lac Tchad s'est limitée à coordonner des projets au niveau local (paragraphe 2) dans les quatre pays membres. Il a fallu donc attendre la reforme de 1989 pour que la CBLT s'engage à exécuter des projets à caractère exclusivement régional (paragraphe 1). PARAGRAPHE 1 : AU NIVEAU REGIONALL'examen du projet planification et gestion des ressources en eau du bassin du lac Tchad (A) précédera celui du projet suivi et gestion des ressources en eau souterraine dans le bassin du lac Tchad (B). A-PROJET PLANIFICATION ET GESTION DES RESSOURCESEN EAU DU BASSIN DU LAC TCHADDepuis la reforme engagée par la CBLT en 1989, le résultat le plus tangible que l'on peut s'en réjouir est celui de la pertinence des projets à caractère exclusivement régional qui ont déjà commencer à porter leurs fruits. Parmi ceux-ci le projet planification et gestion des ressources en eau du bassin du lac Tchad occupe certainement une place de choix. Ce projet, dénommé Projet RAF/88/029, a pour objectif global l'amélioration de la connaissance des ressources en eau du bassin du lac et l'établissement au sein de la CBLT d'un outil rationnel de gestion de ces ressources.
Les Objectifs Spécifiques sont 51(*): -réhabiliter et renforcer les réseaux de collecte des données et transférer les données de base (données hydrauliques, hydrométéorologiques et socio-économiques du bassin.) ; -mettre en place un système opérationnel de collecte, de traitement et de conservation des données de base (banque de données informatiques ou système informatisé) ; -établir une unité d'acquisition et d'exploitation de données satellitaires sur l'ensemble du bassin (unité Télédétection) pour suivre l'évolution du lac Tchad ; -organiser l'analyse et l'exploitation rationnelle des données collectées dans le cadre du développement économique et social de la région, en particulier définir une stratégie de mise en valeur des ressources en eau du bassin (modèle mathématique des simulations du comportement hydrologique du lac Tchad et des fleuves qui l'alimentent) ; -mettre en place une structure et des moyens humains et matériels permettant à la CBLT de maintenir l'acquis et renforcer le système (formation du personnel et équipement).
* 50 Voir l'article 9 de la convention de 1964. * 51 Tam Lambert, contribution à la réunion constitutive du réseau des organismes des bassins frontaliers, novembre 2002. |
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