Etude des causes et conséquences socio-économiques de l'expansion des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince( Télécharger le fichier original )par Eliccel PAUL CTPEA - DES 2002 |
3.3.- Le développement du secteur informelLes ménages qui habitent dans les bidonvilles de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince, sont confrontés à de sérieuses difficultés dont la question de logement. Puisqu'ils sont dans l'impossibilité d'intégrer le marché formel de l'emploi, ils sont obligés de s'adonner à toutes sortes d'activités économiques du secteur informel en vue de trouver le pain quotidien. C'est ainsi qu'on assiste au développement rapide du secteur informel composé de petits commerçants, de pacotilleurs et des marchands ambulants. Le secteur informel devient un handicap majeur pour la qualité de la vie des gens de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Non seulement l'existence des petits marchés presque à travers toutes les rues de la capitale entrave la circulation, mais cette situation contribue aussi à rendre la capitale plus insalubre qu'elle n'a été avant. D'un coté, l'on retrouve les mécaniciens qui envahissent certaines rues de la capitale pour mener leurs activités de garage ou du commerce de démolissage de voiture. A chaque jour nouveau, de nouveaux marchés naissent dans les différentes artères au niveau de tous les coins et recoins de la capitale, ce qui a souvent causé de l'embouteillage. Il se produit également une flambée de prix sur le marché du logement à cause de la présence du secteur informel. Parce que la plupart des ménages à faible revenu et même certains éléments de la classe moyenne cherchent, à tout bout de champ, à se procurer une activité économique dans le secteur du commerce. Or le plus souvent, il s'agit d'une série de petites entreprises individuelles fonctionnant dans l'informel. Cela a beaucoup influé sur le prix du logement en ce sens que les gens qui veulent se créer ces genres d'activités économiques doivent louer une maison pour loger l'activité, donc en raison du prix offert par ces derniers, les propriétaires en profitent pour augmenter leur loyer. Le développement du secteur informel a de nombreuses conséquences sur la vie de l'ensemble de la population que ce soit au niveau de l'embouteillage causé par les marchés qui s'installent dans les rues ou la présence des marchands ambulants qui ne mènent leurs activités que dans les rues. On admet que le micro commerce est la principale caractéristique du secteur informel, mais il touche à presque tous les secteurs d'activités socio-économiques du pays. L'informel est considéré comme tremplin pour les chômeurs qui ne voient l'amélioration de leur sort que dans des activités du micro-commerce absorbant près de 60% du stock de main d'oeuvre disponible. Ce secteur génère de très faible revenu et ne permet pas l'accumulation du capital pouvant augmenter la productivité, ce qui fait que le revenu percapita des ménages pauvres qui était de mille quatre vingt sept (1087) gourdes en 1980, est passé à huit cent quarante cinq (845) gourdes en 1988, soit une diminution de 22.26%1(*)5. En effet, le secteur informel est très peu productif et désarticulé, ce qui revient à dire que les gens qui s'y retrouvent sont dans une situation de chômage déguisé. C'est l'une des conséquences immédiates de l'existence des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Leur présence contribue, pour la plupart, à la dégradation du niveau de vie des gens. * 15 15 IHSI, résultats échantillon 2.5% extrapolé recensement de 1982, Avril 1984 |
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