3.4.- Impact sur la fourniture des
biens et services sociaux
L'agglomération de la ville de Port-au-Prince a une
incidence négative sur la fourniture des services sociaux de base tels:
l'éducation, les soins de santé, l'eau potable, la
télécommunication et l'électricité.
L'éducation, avant l'arrivée
des migrants qui composent les bidonvilles, il était plus facile
d'accéder aux centres d'établissement scolaire du secteur public
parce que tout simplement, l'écart entre l'offre et la demande
d'éducation était plus faible. La présence des bidonvilles
favorise l'augmentation de la demande d'éducation alors que l'offre
stagne. La capacité d'accueil des centres scolaires incitant les gens
à venir à Port-au-Prince devient, tout à fait,
inadéquate pour la nouvelle population scolarisable de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince.
La demande en éducation est fortement influencée
par l'accroissement de la population. Or, la pauvreté et
l'analphabétisme sont deux facteurs concomitants et même le
corollaire de la surpopulation de Port-au-Prince.
Les soins de santé, on voit que
l'accès aux soins de santé devient de plus en plus difficile avec
l'arrivée de nouveaux migrants à Port-au-Prince. Les
équipements et installations sanitaires se révèlent
inadéquats face à la montée vertigineuse de la population.
Etant donné qu'il n'y a pas de nouveaux investissements sérieux
dans le domaine médical, c'est la pénurie des soins
médicaux qui plane sur la population de Port-au-Prince pendant les
dernières décennies. L'existence de ces quartiers insalubres dans
l'aire métropolitaine de Port-au-Prince influe sur la santé des
gens. En outre, ces quartiers très insalubres provoquent la pollution
non seulement à l'intérieur de ces quartiers, mais aussi, au
niveau de Port-au-Prince.
L'eau potable, l'aire métropolitaine
de Port-au-Prince devra faire face à de nombreux problèmes au
niveau de la distribution d'eau potable. En raison du faible revenu de la plus
forte proportion de la population, les gens n'arrivent pas à se payer ce
service reconnu comme très indispensable. Compte tenu du coût
d'approvisionnement en eau potable, les gens les plus démunis n'arrivent
pas à se brancher légalement sur le réseau de la CAMEP.
Mais, étant donné que les circuits hydrauliques qui desservent
les gens à revenu élevé traversent, pour la plupart, les
quartiers des gens pauvres, ils s'y font connecter. Leur connexion
entraîne beaucoup de problèmes, en ce sens que cela aboutit au
gaspillage et à la contamination de l'eau qui est déjà
insuffisante pour satisfaire la demande existante. En vue d'obvier à
cette insuffisance, les gens à haut revenu se sont créé
d'autres sources d'approvisionnement comme l'achat de camion d'eau, mais les
gens à bas et à moyen revenu demeurent pour la plupart
privés de ce service.
L'électricité, Malgré
la concentration à Port-au-Prince des 80% de l'énergie
électrique du pays, la prolifération des bidonvilles a un impact
négatif sur la fourniture de ce service. Car, les gens qui vivaient
à la campagne une fois arrivés dans les bidonvilles, se font
connecter clandestinement sur le réseau électrique de l'ED'H.
Dès lors, une inadéquation criante se fait déjà
sentir entre l'offre et la demande.
Ce constat va entraîner une montée des prix du
kilowatt heure, car les gens à haut et moyen revenu doivent supporter la
charge causée par les démunis sinon l'ED'H doit en supporter les
frais elle-même. Cet état de faits conduit à la diminution
de la capacité de l'entreprise à fournir ce service au point
qu'aujourd'hui, en l'an 2000, elle ne dispose pas de quantité de
mégawatts suffisante pour toute l'aire métropolitaine de
Port-au-Prince. Comme conséquences, les habitants de Port-au-Prince,
pour la plupart, sont privés d'électricité.
La télécommunication, c'est le
même cas de figure au niveau de ce service. La migration campagne-ville
n'a fait qu'augmenter le nombre de personnes désireuses d'avoir une
ligne téléphonique. Cette situation va aboutir au prix
élevé du service et rend la situation plus difficile. Le service
téléphonique devient quelque chose de luxe et que seules les
catégories sociales à haut et à moyen revenu peuvent s'en
procurer.
Aujourd'hui il existe de nombreuses compagnies privées
qui offrent le service téléphonique à des prix faramineux.
Malgré tout, l'on voit l'engouement manifesté par les gens pour
avoir ce moyen de communication. Les gens à faible revenu sont toujours
écartés de la consommation du service téléphonique,
car se sont les mêmes personnes qui sont abonnées à la
téléco qui possèdent encore les nouveaux moyens de
communication. Donc, en dépit de la présence des compagnies
privées de télécommunication, le problème reste
entier.
|