2.7.-
Échec de tentative d'amélioration du problème de
logement
Les quelques rares institutions qui offrent le crédit
immobilier ne sont pas accessibles aux catégories de gens de petites
bourses. Ces institutions exigent trop de conditions auxquelles cette
catégorie de gens ne peut satisfaire. La seule opportunité qui
leur reste, c'est de se procurer un logement sous-normal pour les mêmes
raisons que nous avons évoquées plus haut.
Les banques commerciales qui offrent le service de
crédit visent seulement la catégorie des gens solvables et au
taux d'intérêt élevé allant jusqu'à 30%
l'an, suivant un échéancier très court variant entre 24
et 60 mois. Pour pallier ces contraintes financières en matière
de logement, les décideurs ont créé en 1985 la BCI qui
est une banque de crédit immobilier dont l'objectif principal
était d'assurer le financement des projets d'immobilier et le
développement du secteur de la construction. C'est ainsi que
malgré le désintérêt du secteur privé vis
à vis du secteur de la construction, on a pu répertorier une
série de projets qui ont été exécutés comme
par exemple :
v La construction du village des Meems réalisée
par la MARKA.
v Le village ULDEKA situé à Delmas 33 (zone
Charbonnières)
v Le projet du village TECINA.
v Le morcellement des terrains des grandes villas des zones du
Juvenat, de Turgeau, de Chemin des dalles pour ériger des unités
d'habitation.
Ce sont les gens à haut et moyen revenu qui ont pu
bénéficier de ces constructions. Mais les gens à faible
revenu constituant le véritable problème, continuent d'utiliser
les terrains marécageux, situés dans les flancs de colline
à titre d'affermage ou bien des terrains qu'ils envahissent pour se
construire des habitats précaires.
Aujourd'hui, il est vrai qu'on reconnaît l'existence de
quelques institutions comme la SOGEBEL qui finance des projets de logement,
mais là encore, les gens à faible revenu ne font pas partie de
leur clientèle, car ils ne remplissent pas les conditions de garantie
exigées par ces institutions. L'une des premières conditions de
garantie suppose que l'on travaille dans le secteur formel des activités
économiques, alors que la plupart des gens appartenant à cette
catégorie sociale mènent une vie d'expédient ou des
activités dans le secteur informel qu'on appelle couramment en
Haïti, le business. Donc, au départ, ces gens là sont
déjà écartés. On peut dire entre autres, que le
secteur privé n'a pas travaillé assez dans le sens d'un
développent harmonieux de la ville de Port-au-Prince du point de vue de
logement.
Le secteur public a pour sa part créé, depuis
les années 50, un office d'administration des cités
ouvrières (OACO). Cet organisme devait être restructuré au
début des années 1965 pour devenir l'Office National du Logement
chargé de pouvoir et d'autonomie pour agir avec
délibération dans le domaine de logement selon le programme du
gouvernement haïtien. Un fait saillant qui a marqué cet organisme,
c'est que le budget qui lui était alloué ne lui permettait pas de
remplir sa mission convenablement. Ce qui fait que l'office est réduit
à un simple agent distributeur de terrain aux ménages
défavorisés. Mais vers l'année 1976, l'Etat haïtien a
élaboré un plan de développement pour la ville de
Port-au-Prince. En ce sens, deux projets ont pu être
exécutés :
v La réhabilitation du quartier de St Martin (1970-1982
), 879 logements avaient été construits (financement FENU).
v Cité soleil (projet Drouillard 1982 -1986), 754
logements (financement FENU) et l' EPPLS.
On a vue que les différentes tentatives
d'amélioration de la situation, n'ont pas empêché la
bidonvilisation de l'aire métropolitaine de Port-au-Prince. Les anciens
quartiers au contraire se dégradent pour devenir des zones insalubres.
Et même les cités construites par le secteur public, n'ont pas
pris beaucoup de temps pour devenir des bidonvilles, c'est le cas du projet
Drouillard par exemple. Les efforts qui ont été consentis dans le
but de créer des organismes pour résoudre le problème de
logement n'ont pas pu accomplir leur mission. Le gros problème reste
encore non résolu, parce que les bidonvilles de l'aire
métropolitaine de Port-au-Prince continuent à proliférer
et d'autres sont en train de naître.
Toutefois, il faut admettre que malgré l'état
critique de la situation du logement à Port-au-prince, des tentatives
louables ont été faites en vue de stopper la prolifération
des bidonvilles dans l'aire métropolitaine de Port-au-Prince.
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