Section 2 : Test sur la relation
croissance-environnement au Sénégal
La relation entre croissance et environnement n'a pas la
même forme selon le pays et selon les types de polluant. Par
conséquence, les politiques environnementales n'ont pas un
caractère général, mais spécifique à chaque
Etat, compte tenu de la forme de sa CKE.
Dans cette section, spécifierons la relation
croissance-environnement et l'estimer pour le cas de la pollution par le CO2 et
pour l'exemple du Sénégal. Pour cela, nous disposons des
séries : taux de croissance de l'émission de CO2, taux de
croissance du PIB et du taux de croissance de la population sur la
période 1980-2006 (cf. tableau 3). La
période 1980 à 2000 sera la période d'étude et
celle de 2001 à 2006 servira de validation du modèle
(prévision). En outre, nous utiliserons le logiciel E-views, version
3.1. En effet, ce logiciel s'avère très performant pour les
modélisations économétriques. Il permet l'exécution
de plusieurs tests et des prévisions.
Les hypothèses :
ü Nous supposons que la relation croissance-environnement
est linéaire.
ü La croissance n'est pas pour autant responsable de la
pollution de CO2 au Sénégal ;
ü On peut protéger l'environnement tout en
poursuivant la croissance économique ;
ü Par une dynamique de dématérialisation on
peut aboutir poursuivre les deux objectifs
ü La croissance démographique contribue à
accentuer les émissions de CO2.
Croissance économique et protection de
l'Environnement Tableau 3 : Les données d'estimation
Années
|
Emission of CO2 (tons)
|
taux de croissance de l'émission
de CO2
|
Population totale
|
taux de croissance de la
population
|
PIB a
prix constant
(1999)
|
taux de croissance du PIB à prix constant
(1999)
|
1980
|
2 794,170
|
0
|
5 538 000
|
0
|
1868,6
|
0
|
1981
|
2 812,490
|
0,65
|
5 696 370
|
2,859
|
1963,3
|
5,1
|
1982
|
2 361,450
|
-16,03
|
5 858 630
|
2,848
|
2117,3
|
7,8
|
1983
|
2 552,710
|
8,1
|
6 025 350
|
2,846
|
2004,6
|
-5,3
|
1984
|
2 998,250
|
17,45
|
6 197 350
|
2,855
|
2079,6
|
3,7
|
1985
|
2 438,030
|
-18,68
|
6 375 000
|
2,866
|
2147,9
|
3,3
|
1986
|
2 395,890
|
-1,7
|
6 556 810
|
2,852
|
2214,8
|
3,1
|
1987
|
2 174,950
|
-9,2
|
6 742 860
|
2,837
|
2349,8
|
6,1
|
1988
|
2 506,910
|
15,26
|
6 933 190
|
2,823
|
2335,9
|
-0,6
|
1989
|
2 996,050
|
19,5
|
7 127 880
|
2,81
|
2428,8
|
4
|
1990
|
2 901,520
|
-3,1
|
7 327 000
|
2,793
|
2412,4
|
-0,7
|
1991
|
3 005,950
|
3,6
|
7 476 060
|
2,034
|
2474
|
2,6
|
1992
|
3 425,840
|
13,97
|
7 656 790
|
2,417
|
2504,8
|
1,2
|
1993
|
3 543,090
|
3,42
|
7 860 090
|
2,655
|
2537,3
|
1,3
|
1994
|
3 847,200
|
8,58
|
8 076 860
|
2,758
|
2536,9
|
0
|
1995
|
3 466,140
|
-9,905
|
8 298 000
|
2,738
|
2673
|
5,4
|
1996
|
3 704,300
|
6,87
|
8 529 580
|
2,791
|
2726,7
|
2
|
1997
|
3 744,610
|
1,09
|
8 778 000
|
2,912
|
2811,9
|
3,1
|
1998
|
3 821,550
|
2,05
|
9 034 000
|
2,196
|
2977,8
|
5,9
|
1999
|
4 048,720
|
5,94
|
9 287 000
|
2,8
|
3166,8
|
6,3
|
2000
|
4 176,960
|
3,17
|
9 530 000
|
2,616
|
3268,1
|
3,2
|
2001
|
|
|
9 768 000
|
2,497
|
3417,8
|
4,6
|
2002
|
|
|
10 007 000
|
2,447
|
3440,2
|
0,7
|
2003
|
|
|
10 239 800
|
2,326
|
3669,7
|
6,7
|
2004
|
|
|
10 564 303
|
3,169
|
3885,6
|
5,9
|
2005
|
|
|
10 817 844
|
2,33
|
4104
|
5,6
|
2006
|
|
|
11 077 484
|
2,4
|
4198
|
2,3
|
|
Source : African World Bank data 2003; ANSD: Annuaire des
statistiques 2006
I/ Spécification du modèle
A/ Spécification du modèle
Les tests empiriques de la CKE se basent sur le
l'équation général suivante :
Pit = ai + ?zT.1 iezi (ln Yit )z + Ai
Xit + Eit
Avec Pit un indicateur de la dégradation
environnementale d'un pays Y à la date t ( en logarithme), yit le
revenu par habitant , Xit un vecteur de co-variables explicatives et Eit le
terme d'erreur.
Cependant beaucoup de controverses se sont soulevées
notamment dans le choix du degré de l'équation et dans le choix
des variables co-explicatives. Mais pour ce qui nous concerne, dans cette
étude, nous utilisons le degré d'ordre un. Ce choix est
guidé par le fait que le niveau de revenu du Sénégal n'est
pas aussi élevé - si l'on prend en compte le niveau
généralement admis comme seuil critique - pour permettre une de
telle spécification et de plus les données disponibles ne le
permettent pas ; la période d'étude n'est pas très
longue.
Toutefois, l'activité économique ne peut
s'effectuer sans pollution. L'augmentation de la production se traduit
impérativement par l'augmentation des intrants de production, soit de
façon moins que proportionnelle soit de façon plus que
proportionnelle. Donc la modélisation utilisant les grandeurs en valeur
n'aura aucune explication économique puisque le coefficient attendu
serait positif. Par contre si on prend les variables en terme de variation,
l'interprétation sera plus pertinente et plus économiquement
significatif. Les coefficients dans ce cas représentent des
élasticités c'est-à-dire la sensibilité par rapport
à la variable de référence.
Nous retenons cependant la spécification suivante :
TXEMCO2t= ao +
aiTXPIBt + a2TXPOPt +
Et
L'estimation des paramètres nous donnerait des
élasticités puisqu'on utilise des taux.
Croissance économique et protection de
l'Environnement B/ Présentation des variables
(endogènes et exogènes)
ü TXEMCO2 : est le taux de croissance
du PIB. Nous avons choisi le taux de croissance car il mesure la variation et
peut avoir la même interprétation que le logarithme. Par ailleurs,
le niveau de pollution de CO2 peut être calculé par la
méthode proposée par KAYA : la fameuse équation de KAYA
qui se résume comme suit :
TEP
PIB
GES =
POP
GES
TEP
PIB
POP
Emissions de CO2
|
=
|
Contenu en CO2 de l'énergie
|
*
|
Intensité énergétique
de l'économie
|
*
|
Production par salarié
|
Population
*
active
|
|
GES : gaz à effet de serre ; TEP : tonne
équivalent pétrole ; POP : population active et PIB Pour le
contenue en CO2 de tous les types d'énergie, voir annexe
3
ü TXPIB, représente le taux de
croissance du PIB en franc constant de 1999. Ceci pour tenter d'éliminer
l'effet de l'inflation qui peut biaiser les estimations ;
ü TXPOP, est le taux de croissance
démographique ;
ü Et est le terme d'erreur, qui récupère les
pertes d'informations. Les erreurs doivent être nulles en moyenne et
avoir une variance constante égale à a2.
ü ao est la constante et les ai (i = 1,2) sont les
coefficients des variables exogenes. Ils
représentent les élasticités par rapport au
taux d'émission de CO2.
C/ Evolution des données et test de
normalité
Pour qu'il soit possible de faire des inférences
statistiques il faut que les erreurs suivent un processus bruit-blanc
c'est-à-dire nulle en moyenne et de variance égale à celle
de la variable
expliquée [X (O. a2)]. Ainsi, en effectuant
le test de normalité de Jarque Bera on voit que tout
les probabilités sont en moyenne toutes supérieures
à 5%, ce nous renseigne que non variables suivent en moyenne un
processus bruit blanc.
Graphique 4 : Evolution des séries durant
la période 1980-2006
Evolution de la série TXEMCO2 Evolution de la série
TXPIB Evolution de la série TXPOP
évolution du TXPOP
évolution du TXEMCO2
6
4
2
0
-2
-4
Evolution du PIB
-6
8
4
3
2
1
0
20
10
0
-10
-20
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06
TXEMCO2
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06
TXPIB
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06
TXPOP
D/ Test de stationnarité
Test de Dickey Fuller et test de Phyllips-Perron
Le test de Phillips-Perron prend en compte les erreurs
hétéroscédastiques. Partant, il peut être plus
intéressant que le test de Dickey Fuller). Les hypothèses sont
:
H0 : présence de racine unitaire (non stationnaire)
H1 : absence de racine unitaire (stationnaire)
Augmented Dickey-Fuller Unit Root test on
TXEMCO2
ADF Test Statistic
|
-4.021564
|
1% Critical Value*
|
-4.5348
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.6746
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2762
|
Ici la valeur de l'ADF est supérieure à Critical
Value à 5% (-4.021564 < -3.6746). Donc on accepte l'hypothèse
H1 : TXEMCO2 est stationnaire.
Phillips-Perron Unit Root test on TXEMCO2
PP Test Statistic
|
-5.269337
|
1% Critical Value*
|
-4.5000
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.6591
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2677
|
-5.269337 < -3.6591, la variable TXEMCO2 est, aussi,
stationnaire avec le test PP
Croissance économique et protection de
l'Environnement Augmented Dickey-Fuller Unit Root test on
TXPIB
ADF Test Statistic
|
-4.192672
|
1% Critical Value
|
-4.3738
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.6027
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2367
|
- 4.192672 < -3.6027 donc, au seuil de 5%, la variable TXPIB
est stationnaire.
Phllips-Perron Unit Root test on TXPIB
PP Test Statistic
|
-6.573341
|
1% Critical Value*
|
-4.3552
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5943
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2321
|
-6.573341 < -3.5943 donc TXPIB est stationnaire. Même
résultat qu'antérieurement.
Augmented Dickey-Fuller Unit Root test on
TXPOP
ADF Test Statistic
|
-4.740035
|
1% Critical Value*
|
-4.3738
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.6027
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2367
|
Au seuil de 5% on accepte la stationnarité avec le test
ADF (-4.740035< -3.6027). Phllips-Perron Unit Root test on
TXPOP
PP Test Statistic
|
-13.73637
|
1% Critical Value*
|
-4.3552
|
|
|
5% Critical Value
|
-3.5943
|
|
|
10% Critical Value
|
-3.2321
|
-13.73637< -3.5943 donc le série TXPOP est stationnaire
au seuil de 5%.
Au terme de cette analyse de stationnarité, nous retenons
que nos variables, TXPIB, TXPOP, et TXEMCO2, sont toutes stationnaires avec les
deux tests.
Cependant on peut passer à l'estimation des
paramètres
II/ Estimation des paramètres
Toutes nos variables étant stationnaires nous pouvons
faire l'estimation. Nous utilisons la méthode des Moindres Carrés
Ordinaires (MCO) pour estimer les paramètres.
Voici cependant les résultats que nous obtenons :
Tableau 4 : estimation des paramètres par
la méthode des MCO
Dependent Variable: TXEMCO2
Method: Least Squares
Date: 07/11/08 Time: 10:43
Sample(adjusted): 1980 2000
Included observations: 21 after adjusting endpoints
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
3.088455
|
9.192834
|
0.335963
|
0.7408
|
TXPIB
|
-1.342563
|
0.736418
|
-1.823098
|
0.0849
|
TXPOP
|
1.166994
|
3.508317
|
0.332636
|
0.7433
|
R-squared
|
0.155873
|
Mean dependent var
|
2.430238
|
Adjusted R-squared
|
0.062082
|
S.D. dependent var
|
10.12949
|
S.E. of regression
|
9.810025
|
Akaike info criterion
|
7.536250
|
Sum squared resid
|
1732.259
|
Schwarz criterion
|
7.685468
|
Log likelihood
|
-76.13063
|
F-statistic
|
1.661909
|
Durbin-Watson stat
|
2.439946
|
Prob(F-statistic)
|
0.217605
|
III/ Les Tests économétriques
A/ Test de significativité et
interprétation des coefficients
1. LM test : Fcalculé =1.66 < Flu(2,
18) = 3.55. donc le modèle n'est pas globalement significatif.
2. Test de student : Au seuil de 5% les coefficients sont
tous non significatifs. Mais au seuil de 10% seul le coefficient du TXPIB est
significatif (1.823 > 1.734).
3. Interprétation des coefficients : les
coefficients sont interprétés comme des
élasticités.
? TXEMCO2
|
= - 1.3425
|
?TXP11
|
Ainsi, si le taux de croissance du PIB augmente de 1 point,
alors le taux de croissance de l'émission de CO2 diminue de -1.3425.
En d'autres termes si le PIB croît de a % alors l'émission de
CO2 décroît de -1.3425*a %. De la même manière si la
population augmente
de 1%, le taux d'émission de CO2 croît de 1.167%.
Croissance économique et protection de
l'Environnement B/ Test
d'Hétéroscédasticité de WHITE
Les erreurs sont très souvent différentes en
variance et cela fausse les estimations. C'est pourquoi il est important de
faire le test d'hétéroscédasticité. Certes, il y'a
plusieurs méthodes pour tester l'homoscédaticité. Mais
nous utilisons dans cette étude le test de White sans cross
term. On teste, au seuil 5%, la significativité des
coefficients de l'équation auxiliaire suivante:
.1.2
å2 = ao + aitxpib + a2 txpop + a3txpib2 +
a4txpop2 + Vt
Les hypothèses sont :
H0 : ai = a2 = a3 = a4= 0 .(=> le modèle est
homoscédastique
H1 : les coefficients sont non tous nuls .(=> le modèle
est hétéroscédastique Voici les resultat que nous obtenons
avec E-views :
Tableau 5 : Test d
hétéroscédasticité de White sans cross
term
White Heteroskedasticity Test :
|
F-statistic Obs*R-squared
|
0.657255 2.963623
|
Probability Probability
|
0.630399 0.563931
|
Test Equation:
Dependent Variable: RESID^2 Method: Least Squares
|
Date: 07/11/08 Time: 11:21
|
Sample : 1980 2000
|
Included observations : 21
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
C
|
11.14298
|
123.2283
|
0.090425
|
0.9291
|
TXPIB
|
10.58247
|
11.91884
|
0.887877
|
0.3878
|
TXPIB^2
|
-1.100599
|
2.181463
|
-0.504523
|
0.6208
|
TXPOP
|
-144.0313
|
180.1326
|
-0.799585
|
0.4357
|
TXPOP^2
|
61.18570
|
57.69479
|
1.060506
|
0.3047
|
R-squared
|
0.141125
|
Mean dependent var
|
82.48850
|
Adjusted R-squared
|
-0.073594
|
S.D. dependent var
|
119.0031
|
S.E. of regression
|
123.3043
|
Akaike info criterion
|
12.67144
|
Sum squared resid
|
243263.2
|
Schwarz criterion
|
12.92014
|
Log likelihood
|
-128.0502
|
F-statistic
|
0.657255
|
Durbin-Watson stat
|
1.661663
|
Prob (F-statistic)
|
0.630399
|
Dans ce tableau on voit qu'au seuil de 5% la valeur
F-statistic (0.657255) est inférieure à la valeur lue dans la
table de Fisher : F (4,16) =3.01. Donc on accepte l'hypothèse nulle
(H0). De plus aucun coefficient n'est à l'extérieur de
l'intervalle de Student (pour 16 = 20-5 observations). Partant les erreurs ont
la même variance. Les estimateurs des MCO sont optimaux
C/ Test d'autocorrélation des erreurs de Durbin
Watson
La condition d'utilisation du test de Durbin Watson est
satisfaite (nous avons plus de 15 observations et il n'y a pas de variable
endogène décalée).
Hypothèses :
H0 : p = 0 les erreurs sont non corrélées
(Indépendance des erreurs) H1 : p 0 les erreurs sont liées
Pour n = 21 et k = 2 on a (dans la table de Durbin Watson) :
d1=1.13 et d2= 1.54.
p > 0 ? p = 0 ? p < 0
0 1.13 1.54 2 2.46 2.87 4
La valeur donnée par le tableau 4 d'estimation est
2.4399. Donc on se trouve dans la zone d'indépendance, mais à
quelques centimes de la zone d'incertitude. Ce résultat est plus visible
sur le graphique 5, qui montre une évolution très proche de
l'évolution cyclique. On peut, toutefois, accepter l'hypothèse
d'indépendance des erreurs.
Graphique 5 : Test d'autocorrélation des
erreurs de Durbin Watson
évolution des erreurs
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06
RESID
20 10 0
- 10
- 20
- 30
L'examen du graphique de l'évolution des erreurs semble
présager une auto corrélation des erreurs. En effet,
l'évolution des erreurs est très proche de l'évolution
cyclique.
D/ Test Reset de RAMSEY
RAMSEY considère que la plupart des mauvaises
spécifications résulte du fait que les erreurs ne sont pas
souvent nulles en moyenne. D'où l'importance de ce test de
spécification L'équation auxiliaire est
Y = aX + bZ + E
H0 : le modèle est bien spécifié
H1 : le modèle est mal spécifié
En effectuant le test dans E-views on voit que la
probabilité est de 0.51 > 5%. En prenant les valeurs de Fisher on
voit : F-statistic = 0692 > F critique (1, 16)= 4.49. Donc on
conclut que le modèle est très bien spécifié.
E/ Test de stabilité 1. Test de CHOW (Breakpoint
1994)
Chow Breakpoint Test: 1994
|
|
F-statistic
Log likelihood ratio
|
0.078984 0.329141
|
Probability Probability
|
0.970416 0.954458
|
La probabilité est largement supérieure à 5%
donc on accepte l'hypothèse de stabilité des coefficients. Le
modèle est stable.
Le même test effectué sur les périodes
1992 et 1997, correspondant respectivement à la convention de RIO et
l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto (que le Sénégal
a ratifié), conclut à une stabilité des coefficients.
Test de CUSUM
84 86 88 90 92 94 96 98 00
La courbe ne coupe en aucun point le corridor ; elle reste dans
toute la période à l'intérieur du corridor alors le
modèle est stable (même résultat)
IV/ Prévision à un horizon de six
années
Graphique 6 : Prévision pou l'horizon
2000-2006
80 82 84 86 88 90 92 94 96 98 00 02 04 06
TXEMCO2F #177; 2 S.E.
|
Forec as t: TXEMCO2F
Ac tu a l: TXEMCO2
Forecast sample: 1980 2006 Included observations: 21
Root Mean Squared Error 9.082318
Mean Abs olute Error 7.058438
Mea n Abs. Perc e nt Error 100.6680
Theil Inequality Coefficient 0.614611
Bias Proportion 0.000000
Variance Proportion 0.433889
Covariance Proportion 0.566111
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Critère U de THEIL = 0.614611 donc compris entre 0 et
1. Alors la méthode de prévision étudiée est
meilleure que la méthode naïve. Nous pouvons, néanmoins,
utilisé ce modèle à des fins de prévisions mais il
y'a quelques inconvénients car le MAPE est très
élevé et le U de THEIL est un peu éloigné de
zéro.
V/ Confirmation des prévisions et explication des
résultats
Les résultats de l'estimation aboutissent à la
conclusion que le taux de croissance des émissions de CO2 n'est pas
très expliqué par le taux de croissance du PIB. Le
Sénégal semble se trouver dans la deuxième phase de la CKE
où l'on observe une relation inverse entre pollution et croissance comme
Grossman et Krueger l'on soutenu. Ceci est paradoxal puisque le niveau de
revenu permettant un renversement de tendance n'est pas encore atteint.
Plusieurs explications peuvent jaillir. Le Sénégal fait il
l'exception ou bien qu'est ce qui explique cette tendance à la baisse de
la pollution ?
Nous apporterons une réponse précise à cette
question en examinant les graphiques de contribution dans les performances
économiques et ceux des d'évolution des secteurs.
Croissance économique et protection de l'Environnement
Graphique 7 : Evolution du PIB par branche
d'activité
Evolution du PIB par branche
d'activité
0
|
2000
|
2001
|
2002
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
secteur primaire
|
561,8
|
584,4
|
506,3
|
602,4
|
578,3
|
663,6
|
648,4
|
697,4
|
773,2
|
secteur secondaire
|
681,8
|
774,1
|
830,4
|
854,6
|
921,6
|
938
|
954
|
1101,5
|
1232,2
|
secteur tertiaire
|
1458,8
|
1565,1
|
1670,1
|
1781,3
|
1921,5
|
2051
|
2180,1
|
2425,4
|
2639,1
|
adm publique
|
629,4
|
651,8
|
710,8
|
748
|
812,5
|
910,6
|
1019,7
|
1115,7
|
1213,2
|
totale
|
3331,8
|
3575,5
|
3717,6
|
3986,4
|
4233,9
|
4563,3
|
4802,2
|
5340
|
5857,8
|
7000
6000
5000
4000
3000
2000
1000
Source : les données nous ont été fournies
par l' ANSD
Nous voyons plus clair cela en analysant la dynamique de
l'évolution des secteurs de l'économie. Voici quelques graphiques
illustrateurs.
Le secteur tertiaire est de loin le secteur le plus dominant
dans le PIB du Sénégal (presque la moitié). En effet, le
secteur tertiaire tire fort à soi la croissance du PIB. Il a en
général la plus grande part de contribution dans la croissance du
PIB. Or le secteur tertiaire n'est pas pollueur - hormis le transport, qui
n'occupe ici qu'une faible part.
Ainsi, Les propositions de Joseph Schumpeter (voir la
théorie de la Destruction-Création) ou la thèse de
dématérialisation semblent jouer pleinement leur rôle au
Sénégal.
Cependant examinons l'évolution du secteur tertiaire. Le
graphique ci-dessous nous en renseigne.
Croissance économique et protection de l'Environnement
Graphique 8 : Evolution du secteur tertiaire et du secteur
secondaire
y = 0,131x + 4,808
y = -0,173x + 4,811
secteur secondaire
secteur tertiaire
Linéaire (secteur secondaire)
Linéaire (secteur tertiaire)
10
8
6
4
2
0
-2
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
-4
Source : les données sont fournies par l'ANSD
Les courbes de tendance révèlent une tendance
à la baisse du secteur secondaire et une tendance à la hausse du
secteur tertiaire (cela est plus clair avec l'équation des courbes de
tendance). Donc une tertiarisation progressive de l'économie
Sénégalaise. Cela est très satisfaisant pour une politique
de lutte contre la dégradation de l'environnement et donc le
développement durable.
Graphique 9: Composition du secteur
industriel
1400
1200
1000
-200
800
400
600
200
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008
composition du secteur secondaire
activité extractive fabrication de corps gras autres
industires electricité, gaz et eau construction
totale
Source : Base de données ANSD
La composition du secteur industriel Sénégalais
est dominée par le secteur des autres industries. En effet pour
l'émission de CO2 c'est le secteur de la production
d'électricité et le secteur de l'urbanisation qui sont
véritablement les plus indexés. Alors que, sur ce graphe, on voit
qu'au Sénégal ces secteurs évoluent certes mais pas
très menaçantes pour la pollution et aussi ils ne dominent pas
l'évolution, ce qui fait que la pollution a tendance à se
réduire comme les résultats économétriques l'ont
prouvés (voir estimation). Nous avons une dynamique de tertiarisation
très rapide pour le Sénégal.
Conclusion et recommandations spécifiques pour le
Sénégal
Les résultats de cette modélisation montrent que
le produit intérieur brut (PIB) n'est la cause directe de la pollution
atmosphérique pour le cas du CO2 au Sénégal. La relation
est plutôt inverse. La croissance induit une réduction du taux de
croissance de la pollution. Contrairement à certaines analyses qui
indexaient au premier chef le PIB comme responsable de la pollution, nous
voyons que pour le cas du Sénégal la relation n'est pas
très étroite (le coefficient n'est pas significatif au seuil de
5%) et même si à un certain seuil on accepte la relation, le PIB
évoluerait en sens contraire au taux de pollution de CO2. Une
augmentation du taux de PIB se traduit par une baisse du taux d'émission
de CO2. L'explication est clairement fournie par la composition de
l'économie Sénégalaise (voir graphiques 7, 8, 9
précédents).
Ainsi, la lutte contre la pollution atmosphérique au
Sénégal et pour le cas concernant le CO2, doit être
accès sur une politique rigoureuse de croissance économique forte
et une incitation à innover des secteurs polluants tels que la
production d'électricité et l'urbanisation. Cependant, beaucoup
d'études faites sur les pays à revenu très
élevé montrent en premier que les hypothèses de Grossman
et Krueger se vérifient, mais à partir d'un niveau
élève de revenu, le parallélisme revient : une croissance
qui détériore l'environnement. Ceci conduit ,donc ,à bien
se prévenir des éventualités du futur en essayant
progressivement et de façon très modérée - au
risque de rendre moins compétitives les entreprises nationales -
d'introduire des politiques prenant en compte l'environnement.
A présent, si nous avions disposé des
données sur une période très longue avant 1980, on aurait
pu tester une relation quadratique. Puisque les résultats montrent que
nous sommes sur la deuxième phase de la CKE. Donc, ce courbe de Kuznets
environnementale semble s'appliquer bien pour le cas du Sénégal.
Mais nous observons une certaines réserve puisque la relation peut avoir
une forme cubique. En effet, la pollution peut bel et bien continuer à
partir d'un niveau élevé de revenu.
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