Réflexions sur la pertinence de l'espace d'étude en santé publique : L'observation de la santé à Toulouse et dans son aire d'influence( Télécharger le fichier original )par Florian BOURY Université Paris-7 Denis Diderot - ENSP - DESS Santé Publique : Management des services et actions en santé publique 2004 |
V.2.B. Les besoins et les limites de l'observation en santéL'approche territoriale considéré comme outil de gestion et de régulation locale remplace peu à peu les régulations opérées par les instances hiérarchiquement supérieures ; il traduit également le manque d'expression des réalités locales et conduit à se tourner vers des approches à la fois plus circonscrites du point de vue topographique et plus aptes à prendre en compte une multiplicité de variables. » (RIDDER (de), 1996)30(*) En matière d'observation, il apparaît donc essentiel de développer des outils d'analyse plus pertinents et efficaces des situations de santé, des dispositifs territoriaux d'offres de soins à échelle fine, adaptés à l'organisation atypique de l'aire urbaine toulousaine et ayant pour objectif premier de réduire les inégalités de santé. La demande sociale d'observation locale se fait d'autant plus consistante que celle-ci répond à des intérêts immédiats : productions de diagnostics locaux, localisations de traces de pratiques sociales, cartographie de nouveaux espaces différenciés, observatoires rassemblant les données auparavant éparses et permettant d'apporter une aide à la décision. Dans la perspective d'une plus grande participation des acteurs locaux dans l'ensemble des dispositifs territoriaux, les institutions, les élus, les acteurs associatifs sont invités à mettre en commun leur connaissance du terrain. Or, cette mise en commun génère des obstacles d'ordre méthodologique et relationnel, dans le sens où la possession de l'information est source potentielle de pouvoir ou d'influence. Au-delà de ces jeux d'influence, l'observation se heurte à de multiples difficultés inhérentes aux défauts et aux limites des systèmes d'information actuels. Ø En premier lieu, comme nous l'avons souligné précédemment, du fait de l'accessibilité et de la confidentialité, la production et le recueil des données ne peuvent être exhaustifs et limitent par conséquent la portée de l'analyse. Ø Le manque de partage de l'information traduit également un manque de coordination entre les acteurs et les organismes menant les études, et renforce le cloisonnement des acteurs. Ø La production d'informations limitée à un découpage territorial institutionnel manque parfois de pertinence. Ø Les informations éditées sont fréquemment induites par une logique gestionnaire administrative rarement adaptée à une approche quantitative car s'appuyant sur l'observation structurelle de l'offre de soins. Ø Les systèmes d'information conservent un caractère centralisateur et national qui les rendent peu maniable dans l'approche des problématiques locales. Ø Les enquêtes socio-démographiques localisées portant sur l'état de santé des populations sont peu fréquentes, en dehors des informations apportées par le PMSI. En outre, ces enquêtes sont coûteuses et rarement rapportées à l'espace. Ø Enfin, la principale difficulté de l'observation en santé à l'échelle locale demeure la multiplicité et le chevauchement des découpages géographiques, soulignant là encore un manque de coordination entre acteurs. L'observation de la santé demeure étroitement liée aux informations issues des systèmes d'information qui peuvent encore être améliorés, mais également au développement d'observations socio-spatio-démographiques prenant en compte l'espace local et chacune de ces composantes. * 30 RIDDER (de), G. L'effervescence des approches territoriales : jeu de cartes et quête de savoirs locaux. (1996) |
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