3.3. Politique de risque des entreprises sous LBO
La cible du CADIF est l'entreprise présentant une bonne
visibilité à terme et très peu capitalistique. Certains
secteurs (les SSII, les éditeurs de logiciels ...) n'inspirent pas
confiance pour le financement des LBO en raison des mutations et des
perspectives de croissance soutenue dans ces secteurs d'activités.
En plus des fondamentaux que la cible est censée
remplir, la cible doit disposer :
· De la capacité de générer des
revenus récurrents,
· D'une diversité dans la gamme des produits mis
sur le marché.
· D'un poste client non mobilisé avant le montage
de l'opération,
· Des lignes de crédit confirmées et non
tirées.
L'apporteur doit être de 1er plan, l'objet de
la cession précisée et la moralité des vendeurs
indiscutables. Le prix d'acquisition doit se trouver dans la fourchette basse
de sorte à minimiser le niveau du goodwill pris en charge par
l'actionnaire.
Le niveau de leverage (dette nette/EBITDA) doit être
inférieur à 4.9 et compris entre 2.5 et 4 et les fonds propres et
quasi-fonds propres doivent comprendre une part importante de fonds propres
« durs ».
Le CADIF apprécie particulièrement les tranches
seniors amortissables parce qu'elles permettent de baisser progressivement le
niveau des encours contrairement aux tranches « bullet ».
3.4. Financement des lignes de crédit LBO
Les entreprises sous LBO sollicitent deux catégories de
financement :
· les lignes destinées à financer le court
terme à travers les lignes de spot, de découvert bancaire et de
billet à ordre.
o La ligne spot
o Le découvert bancaire
o Le billet à ordre
· Les lignes de financement à moyen terme :
o Les « stand buy » et,
o Les prêts moyens termes.
En plus de ces lignes, la vrai problématique consiste
à refinancer la dette LBO que nous traiteront en fin de partie III de
notre étude.
3.5. Les éléments du dossier de crédit
Cette partie nous permet d'appréhender le processus
d'engagement de la banque au profit des entreprises. Elle nous permettra de
mieux saisir les risques liés aux financements des entreprises et de
proposer des solutions consistant à réduire voir gérer en
bonne intelligence les risques probables.
3.6. Le niveau des encours
Par encours, il faut entendre l'ensemble des lignes de
financement octroyées par la banque au client et qui ne sont pas encore
totalement remboursées (annexe 7).
Avant toute demande de crédit, la
1ère opération à faire consiste à
évaluer le niveau de ses encours sur l'entité demandeuse et
éventuellement sur le groupe auquel il appartient.
3.6.1. Le groupe de risque
La réglementation bale II exige d'avoir une gestion
sans ambiguïté des groupes de risque. En cas de mise en
défaut, des règles spécifiques s'appliquent quant à
la contagion du défaut dans un groupe de risque.
Lorsqu'on parle d'un groupe avec plusieurs filiales, le groupe
de risque est constitués normalement des filiales emprunteuses dont la
mère ou tête de groupe peut ou ne pas être lient CADIF.
Au crédit agricole, les entités sont retenues
dans l'ensemble appelé « groupe de risque » si la
société mère, dûment identifiée, en assure un
contrôle exclusif (consolidation en intégration globale). Le
contrôle exclusif résulte de l'un des critères
suivants :
· consolidation en intégration globale,
· détention directe ou indirecte de la
majorité des droits de vote dans une des entreprises,
· La société mère désigne
les membres des instances de direction d'une autre entreprise et avoir au moins
40% des droits de vote sur cette entreprise. Elle doit être l'actionnaire
majoritaire dans le capital de cette entreprise.
· Exercice d'une influence dominante statutaire ou
contractuelle sur une entreprise.
· Existance d'une dépendance économique
entre la société consolidante et l'entreprise. Par
dépendance, on entend une relation matérialisée par une
caution ou un contrat tacite tel que la défaillance de l'un entrainerait
systématiquement celle de l'autre.
La société mère dûment
identifiée est la tête du groupe de risque. En cas de joint
venture, la tête du groupe de risque est l'entité qui en assure la
gestion.
Au CADIF, le périmètre d'application du groupe
de risque est validé par le comité des engagements de la banque
ou ses délégataires. La consolidation des autorisations et
encours se réfère de ce fait au périmètre du groupe
de risque.
On peut être amené à rencontrer trois cas
de figure :
· Groupe disposant des comptes consolidés et
client de la banque : la tête de groupe est l'entité qui
consolide au plus haut niveau du groupe.
· Groupe avec comptes consolidés mais dont la
tête de groupe n'est pas cliente de la banque : la consolidante au
plus haut niveau reste la tête de groupe mais elle est traitée
comme prospect.
· Groupe non formalisé et n'ayant pas de comptes
consolidés : l'entité de groupe non consolidante et au plus
haut niveau est la tête de roupe. A défaut, il faut rechercher des
liens de dépendances économiques pour déterminer la
tête de groupe.
Le groupe de risque est matérialisé par une
fiche qui récapitule tous les éléments juridiques du
groupe de risque (annexe 3). Il est géré par le chargé
d'affaires qui l'actualise de façon régulière.
Sans information pour des sociétés n'appartenant
à aucun groupe, il faut rechercher des informations sur tout support
officiel ou solliciter les directions financières des dites
sociétés. Il est aussi conseiller de consulter BATICA,
système de notation du groupe Crédit agricole.
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