2. Les objectifs et les
limites
Initialement, lors de la mise en place de la convention URCAM
- CCMSA, les objectifs définis du projet visaient à :
- L'appréhension correcte des enjeux et des objectifs
prioritaires en termes de maîtrise des dépenses, d'accès
aux soins et de qualité des soins, et de prévention ;
- La définition des critères et indicateurs
géographiques de santé par l'identification des données
disponibles pouvant rendre compte des spécificités sanitaires et
rurales ;
- La définition de la méthodologie d'analyse et
des actions destinées aux professionnels de santé et aux
assurés sociaux résidant en milieu rural.
Par la suite, le projet a évolué dans sa
conception, son organisation et sa méthodologie. Les objectifs ont
été redéfinis comme suit :
« Promouvoir (notamment en milieu rural) l'analyse et la
mise en oeuvre d'actions
· de gestion du risque,
· d'accès aux soins,
· de santé publique ou de prévention
par
1) la construction d'indicateurs géographiques de
santé pertinents et le développement d'outils d'analyse,
adaptés à la réalité des milieux rural et
urbain,
2) la conception et le développement de
systèmes d'information et de méthodologies de collecte et de
valorisation des données qui pourront s'appuyer les systèmes de
l'assurance maladie,
3) le soutien à des actions expérimentales,
4) une démarche participative qui permette de
valoriser le potentiel et l'expérience des différents
partenaires.
Cette étude devrait notamment permettre de mieux
comprendre les mécanismes qui font obstacle à l'accès
effectif aux soins, qu'ils soient liés à la géographie de
l'offre de soins (distance d'accès), à la situation
économique des personnes concernées (degré de
solvabilisation) ou à des phénomènes d'ordre culturel,
social ou psychologique.
L'intérêt scientifique du projet est
d'établir une méthodologie d'analyse des inégalités
dans l'offre, la consommation, les besoins de soins, et proposer des actions
correctives.
Pour ce faire, plusieurs interrogations se sont posées
auxquelles l'apport de réponses, en tout ou partie, est
nécessaire afin d'atteindre les objectifs fixés
précédemment.
Comment réduire les inégalités
d'accès aux soins, les disparités d'offre au sein d'un
territoire ? Quels aménagements, quelles méthodes ...
peuvent répondre à cet objectif ?
Quelle couverture de l'espace est susceptible d'être
mise en place pour réduire, voire éliminer toutes les
inégalités dans la consommation et l'offre de soins ?
Comment l'aménagement du territoire peut-il
répondre à un tel besoin ?
Les niveaux géographiques retenus par le comité
de pilotage sont ceux du canton, de la ZAU (zonage en aires urbaines) et des
bassins d'emploi. Ces différentes échelles ont l'avantage de
permettre d'une part la construction d'indicateurs géographiques
pertinents et le développement d'outils d'analyse adaptés, et
d'autre part de conserver le niveau de confidentialité requis par la loi
" Informatique et Libertés ".
Le zonage en aires urbaines (ZAU) définit un espace
à dominante urbaine avec des pôles urbains et des communes
périurbaines, et l'espace à dominante rurale. Nous avons
placé en annexe (Annexe I p.128) un document de synthèse
reprenant et expliquant les principaux découpages utilisés par
l'INSEE.
Une des principales limites rencontrées par le projet
est la définition de la ruralité et ses rapports à la
santé. Les spécificités du monde rural sont un facteur de
différenciation en matière de santé. Cependant, le
même problème se pose en ce qui concerne les espaces à
dominante urbaine.
Par ailleurs, le projet souffre de sa dimension
inter-régime. Il est en effet difficile de rapatrier et d'adapter
l'ensemble des données et informations requises. De plus, le traitement
statistique est relativement lourd, et consommateur de temps ce qui occasionne
un retard dans l'avancée du projet. Faute de disponibilité des
données statistiques de l'INSEE, la réalisation cartographique et
les analyses n'ont pu être réalisées au cours de notre
stage. Il en va de même pour les données de l'inventaire communal
et de consommation.
A ceci s'ajoute une période de mise en route quelque
peu difficile de notre part sur le système d'information
géographique (SIG) : GéoConcept, du fait d'un manque de formation
sur SIG.
D'autres contraintes interviennent cependant. Dans le
rapprochement de la population consommante et la population de l'INSEE, les
sections mutualistes ne sont pas incluses dans le Régime
Général alors qu'elles figurent dans la population INSEE. De
même, se pose le problème des régimes particuliers dont on
ne connaît pas la consommation.
En outre, l'étude souffre du manque d'informations
issues du secteur hospitalier.
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