Annexe IV : Questionnaire soumis aux élèves
des clubs JRD Age :
Sexe :
Lycée :
Club JRD :
1. Pourquoi as-tu choisi de faire partie de ce club ?
2. Qu'as tu fait au sein du club ?
3. Es-tu satisfait du travail accompli dans ce club ? Pourquoi
?
4. Penses-tu qu'il vaut mieux faire de la prévention ou
être sensibilisé à une démarche scientifique
(enquête, expériences de laboratoire, mise en place d'une
pépinière etc.) ?
5. L'organisation et le fonctionnement du club t'ont-ils parus
satisfaisants (fréquence des interventions, organisation des sorties,
retards ou rendez-vous manqués etc.)?
6. Que penses tu des interventions des chercheurs de l'IRD (trop
longues, trop théoriques, pratiques, trop compliquées, trop
simples, pas assez d'explications, etc...) ?
7. Comment pourrait-on améliorer la qualité des
clubs JRD ?
8. Pour toi quel est l'objectif des clubs JRD ?
9. Est-il atteint ? Dans quelle mesure ? Si non que reste-t-il
à accomplir ?
10. Remarques, commentaires, suggestions ?
NB : Les élèves ont répondu
anonymement à ces questionnaires
Annexe V : Bilan des clubs JRD du Sénégal
1. Difficultés
matérielles
s Matériel
Les clubs souffrent d'un manque évident de
matériel, en dehors des maristes (Dakar), qui reste un cas à
part, vu leurs moyens.
En particulier le matériel de laboratoire dans les
lycées, ou informatique (Niakhar). Mais aussi du matériel
spécifique aux activités des clubs (enclos contre les
chèvres, radeau pour observer les oiseaux).
Les lycées sont généralement mal
équipés, en dehors du cours sainte marie de Hann (club de Dakar),
qui est un lycée privé avec beaucoup de moyens. Or l'IRD ne
dispose pas de suffisamment de moyens à consacrer pour équiper
tous les établissements.
? Problèmes de distances
Ces problèmes de matériel sont parfois
atténués par la proximité d'infrastructures de l'IRD. Mais
c'est insuffisant, et les déplacements vers les régions plus
éloignées de Dakar comme Mbour ou Niakhar posent des contraintes
aux chercheurs (les chercheurs des clubs de Niakhar profitent de leurs visites
de travail à Niakhar parfois, mais y vont souvent juste pour les
clubs).
s Financement
Certaines sorties demandent des financements que ne
possèdent pas le lycée. Ils sont tributaires de l'IRD. Mais les
initiatives du lycée sont rarement financées par l'IRD, ce qui
peut se comprendre, mais impose une hiérarchie dans les rapports avec
les partenaires.
Autre soucis, les partenaires, encadrants professeurs ou
chercheurs recherchent parfois une compensation financière que ne peut
accorder l'IRD et encore moins les lycées, ce qui constitue un frein
certain au déroulement des activités dans les meilleures
conditions. Certaines activités et certains partenariats n'ont pas pu se
développer faute de rémunération
des individus devant participer à la vie du club. Par
exemple pour le partenariat avec l'APSVT (association des professeurs des
sciences de la vie et de la terre).
2. Difficultés dans la
communication
s Entre chercheurs et enseignants
De nombreux quiproquos et difficultés ont
étés constatés entre les chercheurs et les responsables
enseignants des clubs JRD. Ceux-ci sont souvent minimes et rapidement
réglés. Mais le manque de communication entre ces deux acteurs
fondamentaux que sont le chercheur et l'enseignant est allé
jusqu'à l'arrêt quasi complet des activités des clubs des
maristes et de Mbour depuis mars/avril 2005.
Les raisons sont difficiles à cerner, sans doute un manque
de temps pour le chercheur, les clubs étant assez dépendants de
l'IRD, les activités ont alors quasiment cessé.
Il s'agit peut-être également d'un manque
d'initiative de la part des lycées, qui ont trop tendance à se
reposer sur l'institut. On peut le voir dans les deux sens.
s Le sentiment d'un rapport hiérarchique entre l'IRD et
les lycées
Un sentiment commun aux différents clubs actuels au
Sénégal s'est révélé au cours de cette
enquête: l'IRD adopte une attitude dirigiste selon les différents
partenaires de l'IRD, imposant sa vision des choses et inhibant toute
initiative des lycéens (qui sont parfois peut-être des professeurs
d'ailleurs...). La raison de cette attitude serait que l'institut finance les
activités du club. L'IRD finance effectivement quasiment à 100%
les activités des clubs, en dehors des salaires des animateurs et
différents partenaires, mais ne peut expliquer un tel comportement ou
plutôt un tel sentiment.
Ce sentiment, qu'il soit avéré ou non, nui
à la qualité des clubs. La motivation n'est évidemment pas
la même lorsqu'on a l'impression de travailler sur des thèmes
imposés plutôt que choisis.
Ce point est particulièrement important, surtout dans une
démarche de l'IRD qui se veut « participative ».
3. Difficultés dans les ressources
humaines
· Disponibilité
Il existe certaines difficultés dans le respect des
programmes fixés à la création des clubs. Le calendrier
est rarement respecté, mais surtout les objectifs ne sont pas tous
toujours atteints, Par manque de temps et/ou de moyens.
Ce manque de temps n'est pas dû à
l'indisponibilité des professeurs (bien que les professeurs de Niakhar
disent ne pas avoir de temps), mais à celle des chercheurs
principalement. Il est également du fait que pour diverses raisons, le
travail n'est pas poursuivi par les professeurs sans les chercheurs ou autre
personnel de l'IRD.
· Engagement des professeurs
Cette difficulté déjà
évoquée dans d'autres points est plus spécifique aux trois
clubs de Niakhar. Les encadrants des autres clubs s'investissant dans les
activités du club sans trop rechercher de compensation, du moins
financière, et bien qu'en autonomie très restreinte par rapport
à l'IRD, le travail dans les clubs se poursuit de manière plus ou
moins régulière (sauf depuis mars2005).
En revanche, pour les clubs de Niakhar, en dehors des
interventions de l'IRD, les clubs n'existent pas. Le travail avance donc
difficilement, la coordination reste compliquée, et les chercheurs se
transforment en professeurs.
· Fonctionnement des clubs avec un chercheur, un enseignant
plus la coordination du service communication de l'IRD
On a vu que le fonctionnement des clubs reposait quasiment
exclusivement sur un professeur, un chercheur et le soutien logistique de la
DIC (délégation à l'information et à la
communication).
Or, avec ce mode de fonctionnement, dès qu'il existe
des difficultés de communication entre le scientifique et le professeur,
ou que l'un des deux « piliers » (professeur ou chercheur) s'en va
pour diverses raisons (ce qui est fréquent à l'IRD, c'est le cas
de Marc Neyra qui rentre en France cette année), c'est l'existence
même du club qui est menacée.
4. Difficultés dans la
pédagogie
s Côté pratique parfois négligé,
attitude souvent didactique des scientifiques
Comme l'enquête faite auprès des
élèves le révèle, les membres des clubs ont le
sentiment qu'il y trop de cours théoriques, qu'ils sont trop simples et
que c'est au détriment de la pratique (en dehors du club symbiose des
maristes). Et s'il n'y a pas trop d'apprentissage théorique, il n'y a
pas assez de pratique selon les enseignants.
Il est reproché aux chercheurs, en particulier dans
les clubs de Niakhar, d'avoir un rôle de professeur, et non de
scientifique. De plus, même s'ils font ces interventions avec beaucoup de
bonne volonté, ce ne sont pas des pédagogues. Et les
scientifiques ont souvent quelques problèmes à vulgariser leurs
recherches.
D'une part parce qu'ils n'ont pas d'expérience
généralement dans le domaine, ils s'adressent à un public
très spécifique (contexte interculturel qui plus est), d'autre
part ils ne connaissent pas le niveau de leur public.
De fait, les interventions si elles sont dispensées de
manière classique, c'est-à-dire une communication horizontale de
l'apprenant vers l'élève, risquent le plus souvent d'être
inadaptées, soit trop simplistes, soit trop complexes.
Cette adaptation très difficile à cerner s'est
avérée plus aisée dans d'autres méthodes
d'apprentissage.
Lorsque le chercheur adopte une démarche plus souple,
en posant des questions, en faisant parler les élèves, en les
incitant d'avantage à construire leurs propres connaissances, il
s'adapte automatiquement au niveau de l'élève d'une part, et le
motive d'avantage d'autre part.
En effet, un élève actif, qui construit ses
propres connaissances est d'avantage motivé, attentif, que s'il subit un
discours sans interactivité.
? Peu ou pas de place pour le tâtonnement, l'erreur,
l'initiative de l'élève
Ce point rejoint le précédent, en effet il est
également reproché dans les activités scientifiques des
clubs, en dehors des aspects théoriques, de ne pas laisser la place
à l'apprentissage par l'erreur.
L'activité scientifique est faite de
tâtonnements, d'erreurs, d'initiative. Or il semblerait que les
chercheurs aient tendance à diriger les travaux sans laisser les
élèves mener réellement des recherches. Une
méthodologie leur est donnée, une problématique, des
hypothèses. Toutes les étapes d'une démarche scientifique
sont enseignées, mais l'élève ne les élabore pas
lui-même. Il va simplement appliquer ce qu'on lui propose. Il s'agirait
alors, si c'est vraiment le cas, plutôt d' « exercices pratiques
» que d'une démarche scientifique.
? Approche partiellement participative
Nul doute que les élèves participent aux
activités du club, certaines réalisations sont là pour le
montrer.
Mais ces réalisations, bien que finalisées par
les élèves, ne sont pour la plupart pas de l'initiative des
élèves, de la conception à la réalisation. Mis
à part les sketchs de prévention sur l'utilité de
l'état civil qui sont imaginés, écrits,
réalisés et interprétés entièrement par les
élèves, les autres documents produits ont tous la signature d'un
professeur ou d'un enseignant. Il suffit de comparer le style d'écriture
des élèves et les documents produits pour s'en apercevoir.
Mais ce ne serait pas très grave s'il s'agissait d'une
simple « correction », malgré le brio de ces
élèves, on peut douter que ces réalisations soient du
niveau d'élèves de seconde ou de première. En tout cas
pour beaucoup d'entre-elles.
Mais plus généralement, les élèves
n'ont pas un rôle d'acteur dans ces clubs, ou alors à une
échelle réduite.
Ils n'ont pas le choix des thèmes, en fonction de leurs
préoccupations, de leur environnement etc...
Ils n'ont pas le choix des modalités pour atteindre les
objectifs, un programme leur est imposé avant même que le
thème du club leur soit proposé.
Ils n'ont pas d'initiative possible dans le
déroulement des activités, ils doivent suivre un protocole, ce
qui est normal, mais auquel ils n'ont que rarement participé (en dehors
du club ornithologie).
Tous ces paramètres influent à la fois sur la
motivation des élèves et sur l'esprit d'initiative que
nécessite une véritable démarche de recherche
scientifique.
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