3.1.2. Structure defihiere approvisionnement banane
Ce point présente la manière dont la
filière approvisionnement banane est structurée du lieu
d,approvisionnement a Kinshasa. Il fait aussi état
d,autres activités liées a
l,approvisionnement de Kinshasa en bananes.
a. Lieu d'approvisionnement
Toutes les bananes dessert et bananes plantain
commercialisées sur le marché de Matadi Mayo viennent de la
province du Bas-Congo et plus particulièrement du district du
Bas-Fleuve.
Tableau 21. Territoire d'approvisionnement
Territoir
|
/0
|
Sekebanza
|
63
|
Lukula
|
26
|
Tshela
|
8
|
Songololo
|
2
|
Mbanza Ngu-ngu
|
1
|
Total
|
100
|
|
Source : l,auteur, résultats
d,enquêtes (mars, avril et mai)
Les commercants enquêtés
s,approvisionnent principalement au niveau des territoires de
SeKebanza, de LuKula et de Tshela respectivement pour 63%, 26 % et 8 %
d,entre eux (tableau 21). Dans ces principaux territoires plusieurs
villages sont ainsi sillonnés par les commercants/collecteurs pour
collecter les régimes de bananes et constituer leurs lots en fonction
des moyens financiers dont chacun dispose.
Il faut signaler ici que malgré
l,éloignement des territoires de SeKebanza, de LuKula et de
Tshela qui sont situés a plus de 400 Km de Kinshasa, la majorité
de commercants rencontrés sur le lieu d,enquête
s,y approvisionnent. Alors que Songololo et Mbanza-Ngungu qui sont
pourtant beaucoup plus proche de Kinshasa (moins de 225 Km) recoivent moins de
commercants. Cette situation s,expliquerait par le fait que les plus
grandes quantités des bananes sont produites dans les trois premiers
territoires. En outre, le fait que généralement les
marchés secondaires de Kinshasa sont spécialisés en
fonction de la provenance des produits agricoles explique aussi ce constat. Le
marché de Matadi-Mayo recoit davantage des produits agricoles provenant
du Bas-Fleuve que d,autres parties du Bas-Congo.
b. Source de moyens d'investissement
Aides familiales 23%
Crédit 7%
Vente des biens personnels 10%
Revenus
des activités antérieures 60%
Figure 9. Source de l'investissement
Source: l,auteur, résultats
d,enquêtes (mars, avril et mai)
La figure 9 nous présente les principales sources de
financement du commerce de bananes selon les commercants enquêtés.
On peut ainsi relever que les revenus des activités antérieures
arrivent en tête (utilisés dans 60 % des cas), suivis par les
aides familiales (22 % des cas), puis la vente des biens personnels (10 % des
cas) et enfin le crédit n,arrive qu,en
quatrième position et pour 7 % des cas.
Le crédit dont il est question ici n,est
que rarement un crédit de campagne accordé par des Institutions
de micro-finance permettant aux commercants de s,approvisionner et
vendre puis de rembourser. Il s,agit plutôt
généralement des crédits usuriers contractés
auprès des particuliers. Comme cela apparaIt sur la figure n° 9, il
n,existe pas un système de financement de commerce des
produits agricoles en général et particulièrement
l,approvisionnement auprès des producteurs locaux. Cette
situation explique sans doute les quantités limitées
achetées et commercialisées ensuite par ces commercants
collecteurs.
Selon les commercants enquêtés il
n,existe aucune contrainte pour quelqu,un qui voudrait
bien se lancer dans le commerce de bananes. L,entrée sur le
marché est donc libre et il y a suffisamment de vendeurs pour assurer
une multiplicité de choix et une certaine concurrence.
Toutefois il faudrait signaler que c,est un
commerce qui demande dans tous les cas un certain investissement que beaucoup
de gens, même intéressés, ne peuvent se permettre faute de
moyens financiers. Il faut avoir non seulement les moyens pour acheter les
marchandises, mais aussi des moyens supplémentaires pour financer le
transport, les séjours, la manutention, etc.
Pour ce qui est de la qualité des bananes
commercialisées on ne remarque pas de grandes différences
d,un vendeur a l,autre. Les différents
régimes vendus présentent en gros les mêmes
qualités.
c. Encadrement des commercants et appartenance a une
association professionnelle
La grande majorité (96 %) des commercants que nous
avons enquêtés a déclaré n,avoir jamais
bénéficié d,un quelconque encadrement ou
formation. Les pratiques acquises sont le fruit de
l,expérience et des conseils prodigués par les plus
anciens dans ce commerce.
Quant aux services de vulgarisation du Ministère de
l,agriculture, ils se préoccupent plus des activités
strictement de production laissant de côté tout ce qui concerne
les opérations post-récoltes.
Seule une minorité des commercants a pu
déjà bénéficier au moins une fois d,un
encadrement. Il faut préciser tout de suite que pour ces quelques cas la
formation organisée a été l, uvre
d,un projet mis en uvre a LuKi dans le Bas-Congo et non de
l,Etat.
Tableau 22. Appartenance a une association ou syndicat
professionnel
Appartenance
|
%
|
Non
|
95
|
Oui
|
5
|
Total
|
100
|
|
Source : l,auteur, résultats
d,enquêtes (mars, avril et mai)
En ce qui concerne l,appartenance des commercants
a une association ou organisation professionnelle, le tableau 22 montre que la
quasi-totalité (95%) des commercants ne font pas partie d,une
association ou d,un syndicat. Ces commercants sont donc plus
vulnérables en cas de conflit avec d,autres catégories
socioprofessionnelles. La mise en place d,une association ou
coopérative faciliterait la gestion de la filière
approvisionnement en bananes et mettrait en face des autres intervenants a la
filière un interlocuteur valable pour défendre la cause des
commercants. De telles associations peuvent avoir l,avantage
d,organiser certaines opérations comme la collecte ou
l,évacuation groupée de leurs marchandises.
Ceux qui sont membres d,une association (5%)
déclarent tirer les avantages suivants: l,évacuation
de leurs régimes de bananes, des aides en cas de difficultés et
des soins médicaux en cas des maladies. Bien entendu, ces avantages sont
conditionnés par des cotisations périodiques que chaque membre
doit respecter.
d. Circuit d'approvisionnement de Kinshasa en banane dessert
et banane plantain
Ce point présente le circuit que suivent les bananes
destinées au marché Kinois. Il convient de préciser
qu,une autre partie de la production est dirigée vers
d,autres villes de la province du Bas-Congo comme Matadi, une autre
part enfin est autoconsommée.
Bas-Congo
Kinshasa
Producteur
Grossiste
Consommateur final
Demi-grossiste
Détaillant
Kinshasa
Figure 10. Circuit d'approvisionnement de Kinshasa en banane
dessert et banane plantain
Source : l,auteur, résultats
d,enquetes (mars, avril et mai)
La figure 10 nous montre comment est structurée la
filière approvisionnement de la ville de Kinshasa en banane dessert et
banane plantain. Les résultats de nos enquêtes montrent
qu,au niveau du marché secondaire de Matadi-Mayo dans 41 %
des cas les commercants vendent leurs bananes aux détaillants, dans 40 %
des cas aux demi-grossistes et dans 19 % des cas au consommateur final.
La liaison directe sur le schéma entre producteur
d,une part et les demi-grossistes et le détaillant
d,autre part s,explique par le fait que certains
producteurs viennent vendre euxmémes leurs productions
jusqu,à Kinshasa aux demi-grossistes et aux
détaillants.
Pour le reste le grossiste vend aussi bien au demi-grossiste,
au détaillant qu,au consommateur final. Le demi-grossiste
vend au détaillant et au consommateur final. Enfin le détaillant
quant a lui ne vend qu,au consommateur final.
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