IV - Mesures d'atténuations
Pour minimiser les risques de dégradation
environnementale, on doit procéder à une expertise de
l'état des endroits ou des zones où la piste doit traverser, une
étude approfondie, à la surveillance des travaux de terrassement
et d'enrochement ; et procéder en fin à l'entretien courant
de la piste et de ses abords. Ces entretiens permettront d'éliminer les
dégâts occasionnés dès leur apparition, sans
attendre qu'ils ne prennent trop d'extension.
Il est particulièrement important d'établir
rapidement un couvert végétal stable sur les surfaces qui ont
été rendues nues pendant les travaux : les zones d'emprunt,
les abords de la piste. Ces plantes permettront ainsi de réduire
l'érosion des sols
Pour la construction des pistes rurales, il importe tout
particulièrement de veiller à éviter les
phénomènes d'érosion. Elle nécessite dans ce cas
des connaissances en génie hydraulique et de terrassement. Le
tracé doit emprunter les lignes de crêtes et épouser autant
que possible la topographie du terrain naturel. Pour les traversées de
cours d'eau ou rivières, il convient de prévoir des gués,
de préférence en dur, entièrement ou partiellement
immergés, ne constituant pas un obstacle au courant et contribuant ainsi
à éviter ou diminuer l'érosion.
Les mesures ci dessous permettent de réduire les
impacts négatifs sur l'environnement. Il s'agit de :
Premier type: application des normes et spécifications
environnementales par les entreprises chargées des travaux. Ces normes
et spécifications sont en réalité les recommandations pour
la restauration à savoir :
Ø le bon choix des sites ;
Ø l'exploitation des carrières et bases vie ;
Ø la conception et l'implantation des ouvrages de
franchissement ;
Ø la réalisation des fosses et des degrés
de remblais dans les zones marécageuses
Ø la mise en place des dispositifs sécuritaires
(signalisation, garde-fous sur les ponts, blocages des talus sur des ponts).
Deuxième type: information - sensibilisation: elle a
eu pour objectif d'informer tous les acteurs des pistes : autorités
au niveau déconcentré, populations, entreprises de travaux
routiers, sur le danger de l'exploitation incontrôlée des
ressources environnementales avec des méthodes appropriées. Tous
les bénéficiaires doivent être sensibilisés sur:
Ø les impacts directs et indirects liés à
la construction et à l'exploitation des pistes
Ø les mesures de compensations (reboisement, respect
des dimensions des ouvrages, protection des talus et arrêt anarchique de
la coupe du bois)
Ø expliquer le rôle de chaque acteur dans la
gestion environnementale des infrastructures.
Ce deuxième type de mesure doit toucher tous les
villages riverains des pistes au cours des visites sur sites et par
l'intermédiaire des radios rurales et communautaires.
Troisième type : appui aux populations
bénéficiaires pour le reboisement des carrières et les
abords des pistes a l'entrée et dans les villages, en collaboration avec
des ONG spécialisées et les services forestiers. Cette
activité réalisée par les populations devrait permettre de
compenser les déboisements occasionnés par les travaux de
traitement des pistes et de parer et/ou de limiter l'érosion, la
pollution atmosphérique et de réduire les nuisances dues a
l'envolement de la poussière et a la stagnation des eaux de pluie
favorisant des nids d'insectes nuisibles (moustiques mouches) à la
santé de l'homme. Les plants mis en place sont la
propriété de ces populations
Exemples de solutions compensatoires typiques aux
problèmes liés à la destruction environnementale pendant
les travaux de construction des routes : voir tableau
Impacts potentiels
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Mesures d'atténuations ou compensatoire
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Erosion des sols accrue conduisant à des
sédimentations ; ravinement et autres résultant de :
- travaux de terrassement, excavation des carrières
et zones d'emprunts
- mauvaise conception des ouvrages de franchissement
- mauvais entretien des sites d'emprunt et
carrières et mauvaises mesures de drainage et de contrôle de
l'érosion
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- prévoir des tailles suffisantes et des emplacements
adéquats du drainage et des ouvrages de franchissement pour faire face
à l'inondation
- choisir les emplacements de sites
d'emprunt/carrières et les exploitées en tenant compte de
l'érosion et des interventions d'entretien ultérieures
- de préférence effectuer les travaux de
terrassement et excavation pendant la saison sèche
- faire l'épandage des couches arables qui ont
été enlevée pendant l'excavation et procéder au
reboisement des surfaces mis a nues
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Augmentation du ruissellement sur la piste
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- mettre en place des ouvrages de drainage en surface
convenables (radier) pendant les travaux et les placer aux bons endroits
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Zones d'emprunt/Carrières
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- Eviter le maximum d'arbre pendant l'ouverture des
carrières
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Ensablement/Envasement des rivières
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- créer les bassins de sédimentation
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Il n'existe pas de directives universellement applicables
décrivant comment procéder à une analyse complexe des
effets variés que la construction d'une route peut avoir sur
l'environnement. Compte tenu des dimensions multiples des problèmes
rencontrés, il est d'ailleurs quasiment impossible de formuler les
règles satisfaisantes
Les critères d'évaluation environnementale
s'appliquant spécifiquement n'ont pas encore pu être défini
en termes chiffrés. Compte tenu du nombre important de variables, tout
classement de solutions possibles reste dans une large mesure subjectif. Seul
une étude approfondie, faisant ressortir les éléments et
aspects critiques peuvent remédier à cette lacune.
Pour pouvoir évaluer les impacts environnementaux des
pistes à grande échelle, il est donc utile de procéder au
préalable à une planification ainsi qu'à une étude
de faisabilité détaillée débouchant sur une
appréciation de tous les impacts positifs et négatifs.
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