IV- ETUDE DE L 'HYPOSPADIAS :
hypospadias
0,3%
Sans hypospadias
99,7%
Figure (43) : la fréquence des enfants
hospitalisés avec Hypospadias.
D'après le diagramme en secteurs ci-dessus, trois
enfants sur mille sont att eints d'un Hypospadias. En effet, sur 5260
garçons 25 seulement sont atteints, ce qui représente un rapport
de 1/210 naissances masculines, valeur qui reste faible à celle
rapportée par Stokowski (2004) 1/125 naissances masculines.
1- distribution de l'hypospadias selon les classes
d'âges :
48%
nombre de cas
12
36%
10
8
6
4
8%
4%
2
0
< 1 an [1-5[ [5-10[ [10-15[ [15-20[ Classes
d'âges
Figure (44) : Répartition des enfants avec
hypospadias en fonction des classes
d' âges.
L'histogramme de fréquence en fonction de l'âge,
montre que l'intervention chirurgicale a spécifié 48% des enfants
dont l'âge est supérieur à 12 mois, suivie par ceux dont
l'âge est compris entre 5 et 10 ans (36%).
En rappelant que l'âge idéal pour l'intervention
semble se situer entre 1 et 2 ans, alors que certains chirurgiens
opèrent plus précocement, entre 6 et 12 mois, ceci pour diminuer
le retentissement psychologique. (Pascal et al, 2001)
2- distribution de l'hypospadias selon les saisons et les
centres sanitaires :
80%
40%
Hiver Printemps Eté automne
SAISONS
C/S C/D URG MATER TRE URG centre sanitaire
20
18
16
14
12
10
nombre de cas
8
6
4
2
0
20%
nombre de cas
9
8
7
6
8%
5
4
3
2
1
0
10
32%
20%
Figure (45) : Répartition des enfants avec
hypospadias selon les saisons et les centres sanitaire.
L'histogramme de fréquences d'hypospadias en fonction
des saisons montre que 40% des enfants atteints sont identifiés au
printemps. Cela est potentiellement lié à l'exposition des
parents avant la conception ou même pendant le premier trimestre de la
grossesse à certains produits chimiques. (Pascal et al, 2001).
80% des garçons hospitalisés, proviennent du centre de
diagnostique et 20% arrivent directement aux urgences.
3- évolution de l'Hypospadias au cours des
années d'étude :
Nom bre de cas
1999 2000 2001 2002 2003 2004
3
2
8 7 6 5 4 3 2 1 0
7
5
5
2
Année
Figure (46) : Evolution annuelle des cas d'hypospadias au
niveau de la région du grand
Casablanca, 1999-2004.
Dans le présent travail, nous nous sommes
intéressés à l'étude du profil
épidémiologique de certaines pathologies humaines et en
particulier celles qui touchent l'enfant telles que les maladies de : l'Hernie,
l'Hydrocèle, l'Ectopie testiculaire et l'Hypospadias. Pour cette raison,
nous nous sommes proposés, dans un premier volet, d'étudier
certains facteurs épidémiologiques descriptifs à savoir :
la fréquence, le sexe, l'âge, la provenance géographique,
le centre sanitaire, le type de pathologie.....et .dans un deuxième
volet, de discuter les concordances et les différences de nos
résultats en comparaison avec ceux trouvés à
l'échelle nationale et mondiale.
+++ L'étude clinique de l'hernie et de
l'hydrocèle a montré que ces deux pathologies pariétales
sont liées tous deux à un défaut de fermeture du canal
periténio-vaginale, et sont extrêmement communs dans la petite
enfance et l'enfance, ainsi si :
- le canal est large, donc l'intestin ou l'ovaire pourra s'y
glisser et dans ce cas on parle d'hernie inguinale qui diffère selon le
niveau du fond du sac
- le canal est étroit, donc seul le liquide
physiologique passera pour former une hydrocèle micro ou macro
communicante.
D'après Boukinda (1993), l'hernie
congénitale, est la conséquence d'un arrêt de
développement pariétal durant la vie intra-utérine. Elle
se traduit par la préformation du sac et du trajet chez le nourrisson,
l'enfant, l'adolescent et éventuellement certains adultes non
opérés plus tôt. Elle devient par la suite, acquise chez la
plupart des adultes.
Les premiers résultats retenus de notre étude
sur les enfants atteints d'une Hernie, au niveau du grand Casablanca, durant la
période comprise entre 1999 et 2004, nous ont permis de décrire
une évolution annuelle croissante. Cette variation passe de 7% en l'an
1999 à 14% en l'an 2004. En effet, sur 8090 fiches offertes par le
service de pédiatrie de l'hôpital sidi othman à Casablanca,
12,1% de ces enfants sont atteints d'une hernie. En comparaison avec des
travaux similaires menés au Congo en l'an 1993, le taux d'hernie dans
cette région est de 15%, une valeur qui ne dépasse pas de loin
celle qu'on a déterminée sur notre échantillon. Cette
fréquence relative de 12% qualifiée comme importante, peut
être liée à l'accroissement démographique de la
population casablancaise. Cette dernière constitue la plus grande
concentration humaine et urbaine du pays en abritant 12% de la population
totale du Maroc avec un rythme moyen de croissance de 1,8% selon le
ministère de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme.
Toutefois, l 'étude a montré que sur l'ensemble des enfants
atteints d'une hernie, 753 garçons présentent la maladie contre
288 filles, avec un sexe ratio de l`ordre de (3,3/1). Ainsi, 50% des enfants
hospitalisés appartiennent à la deuxième classe
d'âges (de un an à cinq ans) et tous subissent une
opération chirurgicale herniaire après avoir été
diagnostiqués par le médecin ou après
consultation directe aux urgences chirurgicales, donc réduire le risque
d'étranglement et d'atrophie testiculaire ou ovarien. Cette étude
a montré aussi que ces enfants atteints d'une hernie proviennent des
régions urbaines et rurales du grand Casablanca et que plus de 3%
arrivent des régions limitrophes telles que Settat, Ben slimane et
autres régions.
L'étude de la répartition des différents
types d'hernies montre que sur 8090 enfants malades, 9% ont une hernie
inguinale ce qui représente 80,8% de l'ensemble des enfants atteints
d'une hernie. Le reste des malades portent soit une hernie ombilicale (14,5%)
ou une hernie de la ligne blanche (3,4%) ou une hernie ovarienne (0,8%) ou une
hernie sus ombilicale (0.6%).
Alors que, chez 41,5% des malades l'hernie inguinale est du
côté droit, chez 18% du côté gauche et 3,5% se
produisent bilatéralement. Ces fréquences restent moyennement
importantes en comparaison avec les résultats obtenus suite à une
étude similaire menée au Niger par HAROUNA (2001), dont il a
montré que 13% des enfants ont une hernie inguinale. ASHWANI et coll.
trouvent l'hernie bilatérale chez 61,7% des enfants surtout ceux de
petit poids de naissance. Du même, en 1988, France rapporte qu'aux Etats
Unis, 60% des enfants malades ont une hernie du côté droit, 30% du
côté gauche et 10% bilatérale. En général,
l'unilatéralité a été retrouvée à
travers les études selon les pourcentages allant de 85 à 94%.
A la lumière des nos résultats, la
fréquence de nos enfants malades reste, quand même
inférieure à celle retrouvée ailleurs.
La résolution spontanée de l'hernie inguinale
n'est possible que par intervention chirurgicale à des stades plus
précoces afin de diminuer le risque significatif d'incarcération
et d'étranglement de l'intestin, du testicule ou de l'ovaire. En effet,
dans notre échantillon, 46 enfants atteints d'hernie inguinale, ce qui
représente 4,7%, ont été admis en urgence pour
étranglement. Alors, 50% des enfants traités chirurgicalement
pour une hernie avaient un âge compris entre 1 et 5 ans, et presque 11%
sont traités avant l'âge de 1 an.
++++ Dans ce deuxième volet, notre intérêt
est penché sur une maladie génitale appelée l 'ectopie
testiculaire. Durant la période allant de 1999 à 2004, la
fréquence des enfants hospitalisés atteints de cette anomalie est
évaluée à 4,6%, et sur 100 garçons
hospitalisés seulement 7 sont atteints. Ce résultat reste
significativement important en comparaison avec celui retrouvé par
Adeoti (2004), au Niger qui est de 2,5%, donc, l'ectopie demeure encore
fréquente dans notre population casablancaise. 43 % des enfants atteints
sont âgés de 5 à 10 ans et que 2% des cas manifestés
ont un âge supérieur à 15 ans ce qui représente une
incidence annuelle de 74,8 cas atteints. Nos résultats sont identiques
à ceux décrits par
Tshitala.B et coll. ( 1993) qui ont trouvé un pic sensible
d'ectopie entre 6 et 8 ans, soit 28,24% de cas contre 3,8% des cas
observés à l'âge adulte. Ceci est dû au faite
qu'à cet âge, l'enfant est presque toujours avec sa mère
d'où la découverte de la maladie dans le bas âge. L'ectopie
testiculaire est souvent unilatérale avec une prédominance du
côté droit. Dans notre échantillon, 80,6% des cas ont une
ectopie unilatérale dont 47 cas sont du côté droit et
10,43% ont une ectopie bilatérale. Des résultats similaires ont
été rapportés par Tshitalb et coll., (1993). Ils ont
trouvé que sur 95 cas, 72,5% ont une ectopie unilatérale dont 50
% des cas à anomalie touchant la testicule droite. Gruner et al (1992),
rapporte que les pathologies les plus fréquemment associées
à une Ectopie testiculaire sont :
- l'hernie inguinale dans 3,5% a 20% des cas suivant les
études
- l'hydrocèle pour 14,2% des nouveau-nés et 6,1%
à l'âge de 3mois - l'hypospadias dans 2,7% à 5,7% des
cas.
L'effet de saison peut être expliqué par
l'exposition aux substances susceptibles d'avoir un effet négatif sur
l'activité endocrinienne. Ainsi, Pascet al (2004) rapporte que des
études actuelles émettent l'hypothèse de la rencontre d'un
individu génétiquement prédisposé avec une
substance (ou un mélange de substance) à propriété
d'un perturbateur endocrinien, qui pourrait à partir d'un certain seuil,
conduire au développement d'une ou plusieurs malformations
génitales.
+++ Chez l'enfant de sexe masculin, on peut observer une
légère oedème du scrotum attribuable à un
épanchement de liquide autour du testicule suite à une
perméabilité du canal péritonéo-vaginal, c'est ce
qu'on appelle l'hydrocèle, et il peut être
unilatérale ou bilatérale.
Dans cette troisième partie de notre étude, nous
nous sommes intéressés à l'évolution des
fréquences de l'hydrocèle chez les enfants de la naissance
à 19 ans, ainsi sur 5260 garçons hospitalisés pour tous
types de maladie, 123 garçons ont été ramenés
à l'hôpital pour une hydrocèle. L'hospitalisation est
maximale en l'an 2003 avec une fréquence de 22,8%, contre seulement
14,6% en l'an 2000.En effet, cette variation en fonction des années,
montre que la régression est croissante et que le nombre de malades
hospitalisés par an est estimé à plus au moins 20 enfants
par an. En outre, 3,25% des enfants hospitalisés provenant des
régions limitrophes sont atteints d'une hydrocèle telle que les
régions de Settat, ben Slimane, Berchid et autres. 48% des enfants
malades font parties de la 2éme classe d'âges (entre 1
an et 5 ans), ceci est dû essentiellement du faite que la plus part des
cas d'hydrocèles guérissent avant l'âge
de 1 an. En effet, une intervention chirurgicale est
obligatoire, si après cet âge, la guérissons n'a pas eu
lieu, ou si l'hydrocèle est associée à une Hernie
inguinale.
Dans notre échantillon, la répartition de
l'hydrocèle selon le type est souvent unilatérale avec une
fréquence de 31% (38 cas sur 123), et une prédominance du
côté droit avec 20% contre 11% pour le côté gauche.
L'hydrocèle bilatérale est moins importante avec 3% seulement
+++ L 'hypospadias est la malformation la plus
fréquente de l'urètre du garçon. Environ, un garçon
sur 300 a l'orifice urétral localisé à la face
inférieure de la verge, il s'agit ici, d'un défaut de coalescence
des replis génitaux pendant la vie foetale. Le siége du
méat est d'autant plus postérieur. La forme
balano-prépütiale est la malformation bénigne la plus
fréquente (Frémond, 2000). Concernant notre échantillon,
l'étude de l'hypospadias montre que sur 325 enfants hospitalisés
un seul enfant est atteint de cette pathologie et que un seul garçon est
malade sur 225 garçons atteints. En comparaison avec les
résultats rapportés par Laura (2004), en étudiant
l'hypospadias à la naissance (1/125), cette valeur demeure
supérieure par rapport à la notre, ainsi que la fréquence
trouvée en Sicile qui est de l'ordre de 12,1/1000 naissances masculines
atteintes en Augusta et de l'ordre de 7,4/1000 en Vitoria. L'hypospadias est de
plus en plus opéré avant l'âge de 2 ans pour éviter
les complications psychologiques liées à une mauvaise image
corporelle. L'évolution de l'hypospadias au cours des années
d'études dans le grand Casablanca, révèle une
régression négative, puisque sa fréquence est
passée de 28% (2000) à 20% (2003).
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