3-2-2 La performance financière de la
sobémap
Le graphique n°6 suivant retrace la performance
financière de la sobémap dix après la
libéralisation du secteur de manutention au Bénin.
Après examen de ce graphique, il est à noter
que la Sobémap au cours des trois premières années a
réalisé une bonne performance financière. La meilleure
rentabilité de cette société s'établit à 18%
en 2002 avant de connaître une décroissance linéaire pour
atteindre en 2004 son niveau le plus bas qui est de 2%.
_
Source: Nos propres investigations à
partir des états financiers de la Sobémap, juillet
2007
Ces différentes évolutions de cet indicateur de
performance financière suscitent quelques questions sur la structure
financière de la Sobémap.
En effet, la sobémap avec sa politique d'endettement
produit, en 2002, un effet de levier financier de près de 8%. Les dettes
financières de la sobémap en 2000 et 2001, constituent le socle
de la rémunération des capitaux propres de cette
société au cours de ces années. En réalité,
la part de la rentabilité économique à la formation de
la rentabilité financière est respectivement de 5% et de 7% en
2000 et 2001 contre des rendements financiers de 11% et de 15% au cours des
mêmes années. Malgré sa situation déficitaire en
2004, la sobémap continue toujours à contracter des dettes pour
relancer ses activités en 2005 où elle présente un taux de
rendement financier de 5% toutes choses étant égales par
ailleurs.
Au total, la Sobémap, de 2000 à 2005, affiche
un taux moyen de 10%, semblable à celui du marché financier
régional (marché financier de l'Uemoa). L'unique actionnaire de
cette société de manutention (l'Etat béninois) peut donc
se réjouir de la performance financière réalisée
sur la période considérée même si des
contre-performances caractérisent certaines années.
3-2-3 La rentabilité sociale de la
Sobémap
L'analyse du graphique ci-dessous nous permet
d'appréhender quelle proportion de la richesse créée va
au personnel de la Sobémap qu'il soit interne ou externe. La
rémunération salariale de la Sobémap, en 2000, est de 58%
et de 72% en 2002 pour s'établir à 127% en 2004. L'année
2003 fut une année particulière dans la distribution des
richesses; le rendement social de la Sobémap en cette année est
de 7%.
_
Source: Nos propres
investigations à partir des états financiers de la
sobémap,
juillet 2007
Ces différentes variations de ce ratio nous conduire
à admettre les hypothèses suivantes en ce qui concerne la
politique salariale de la sobémap:
- soit la Sobémap, dans l'exercice de ses
activités, a plus recours de façon permanente et importante
à la main-d'oeuvre des ouvriers dockers qu'à son capital
technique. Ceci se traduit par les forts taux observés au cours des
années 2000, 2002, 2004 et 2005.
- soit la politique salariale de la sobémap consiste
à recruter un grand nombre d'ouvriers dockers pour l'accomplissement des
opérations de manutention.
L'hypothèse d'un recours permanent et excessif
à la main-d'oeuvre des ouvriers dockers est à retenir car,
connaissant le parc industriel de la sobémap, cette
société dispose peu de matériel industriel pour assurer
techniquement la manutention au Port Autonome de Cotonou. Ceci explique
d'ailleurs les longs délais observés dans les diverses
opérations de manutention dont a la charge cet opérateur public.
Aussi faudrait il ajouter que la sobémap gère très mal son
personnel et ne dispose pas d'une bonne politique de recrutement. En effet, nos
investigations sur le terrain nous ont révélé que la
plupart du personnel de cette société viennent au service pour ne
rien faire faute d'activités au sein de cet opérateur public de
manutention. Le surnombre du personnel non qualifié constitue l'une des
causes de ces dysfonctionnements.
En définitif, les ouvriers dockers de la
sobémap ne jouissent pas de bonnes conditions de travail, faute
d'outillage industriel et de qualifications appropriés aux
opérations de manutention. Les méthodes de manutention au sein de
cette société ne répondent pas aux exigences de la
technologie actuelle utilisée dans la plupart des ports occidentaux.
|