2.2.2 L'association élevage et agriculture
Dans les pays en développement, la majorité des
fermes sont mixte, ainsi, ces exploitations produisent plus de 80% du
bétail des régions tropicales, l'interdépendance entre les
cultures et le bétail est souvent indispensable au succès et au
maintien des petits systèmes d'exploitation mixte. Le bétail
consomme des résidus de culture, des fourrages et des aliments
spécialement cultivés et en retour l'animal assure la production
de cultures. Par ailleurs, les revenus générés par le
bétail, peuvent servir à acheter les facteurs nécessaires
à la production des cultures ou les revenus provenant des cultures
peuvent servir à acheter le bétail (CRDI, 1988).
Selon Brankaert (1994), l'association agriculture et
l'élevage est pratiquée depuis des temps immémoriaux dans
diverses régions du globe, elle associe étroitement, une culture
à l'élevage.
En Afrique tropicale en général et au Cameroun
en particulier. Ce type d'association s'est également propagé
avec le développement de la culture du coton. La seule ressource
alimentaire disponible, dans ce cas est représentée par la graine
du coton, encore faut-il que cette dernière soit réservée
à l'alimentation animale, ceci est loin d'être
généralisé. Car cette dernière oléagineuse
peut être commercialisée à des fins plus rentables.
D'une manière générale, les relations
agro-pastorales peuvent être subdivisées en deux formes :
techniques (énergie, fumure organique, culture fourragère...) et
économiques (capitalisation, diversification...).
2.2.2.1. Les relations techniques.
Dans un contexte de durabilité, les relations
techniques entre les productions animales et végétales sont
fonction du degré d'intensité culturale, l'intégration des
produits animaux et végétaux permet l'accroissement de
l'efficacité des productions. Dans un système où la
jachère assure plus la reproduction des systèmes, l'introduction
des cultures fourragères dans l'assolement offre deux avantages: la
fourniture de ressources fourragères (légumineuses) de
qualité souvent meilleure et la fixation symbiotique de l'azote de l'air
qui permet d'améliorer la fertilité des sols (Harwood, 1982). Ces
relations de complémentarités permettent d'économiser,
certaines consommations intermédiaires, notamment l'engrais. La relation
technique du système agropastoral se caractérise par :
- Energie.
La substitution de l'énergie animale à
l'énergie humaine (culture attelée, transport) est assez
développée dans la plupart des pays du Sahel (Jahnke, 1984 ;
Pingal et al, 1987), le rôle de cette culture attelée est variable
selon les conditions géographiques. Elle a permis, l'extension des
surfaces cultivées au détriment de parcours, des friches et des
ressources sylvicoles (accroissement du défrichement).
- Fumure
L'utilisation de la fumure organique (fumier, compost) est une
pratique traditionnelle dans les pays du Sahel. Jadis utilisé dans les
champs dits de case, en culture continue, son utilisation
généralisée sur les champs principaux très souvent
en situation d'agriculture fixée. Son rôle dans la restitution des
aptitudes productives devient de plus en plus important (Gany, 1985 ; Landais
et al, 1990 ; Kleen et al, 1999 ; Kiebé, 1989 ; Ange, 1990).
Le PNUD (1997) pense que l'utilisation des engrais d'origine
animale, concourt pour beaucoup a une amélioration des performances
culturales, ainsi les principaux engrais d'origine animale les plus
utilisés sont : bourse de vache et de cheval, fumier de mouton et de
chèvre, fumier de porc, déjections de lapin plus urine, fientes
de poule, engrais liquides et l'os broyé et farine de sang.
L'utilisation des engrais organiques en générale reste à
ce jour la seule solution abordable, efficace et écologiquement simple
pour les petits exploitants désireux de restaurer la fertilité de
leurs sols. En outre, leur utilisation garantit une productivité
à long terme de la terre et comporte pas d'effets néfastes, aussi
bien pour les végétaux que pour l'environnement.
La gestion des engrais de source animale n'est pas touj ours
aisée, ainsi, les excréments
d'animaux, tels que la bouse de vache et de cheval, le fumier de
porc et de fiente de poule ne
doivent pas être appliqués au champ aussitôt
qu'ils sont extraits ; ils doivent au contraire être
soumis à un certain degré de décomposition
pour qu'ils se débarrassent des gaz toxiques avant
leur application au champ. Pour ce qui est de son application,
il existe plusieurs manières
d'appliquer les engrais de source animale au champ suivant le
type de culture ou d'activité
culturale.
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