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La non-application du SYSCOA dans les projets de développement: Diagnostic et propositions de solutions

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par Yacouba TRAORE
Université de OUAGADUGOU, Burkina Faso - DESS option finance, comptabilité, contrôle 2003
  

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8.1. Principe de prudence

La finalité du principe est d'éviter de transférer sur des exercices ultérieurs les risques nés dans l'exercice et susceptibles d'entraîner des pertes futures.

Pour les projets qui comportent un volet micro crédit ce principe a une grande importance

et devrait être strictement appliqué comme dans les entreprises.

Dans le cas des autres projets de développement, les risques probables portent essentiellement sur le patrimoine stocké et immobilisé.

Une adaptation du principe pourrait être effectué en constatant les amortissements sur les immobilisations de façon extra-comptable de même que les autres risques provisionnés.

La situation nette des immobilisations et des risques provisionnées seront alors jointe en annexe aux situations financières produites par les projets.

8.2. Permanence des méthodes

L'objectif essentiel du principe est de permettre la comparabilité des états financiers dans le temps. Ces comparaisons sont nécessaires aux analyses des utilisateurs.

L'uniformisation des méthodes comptables dans un même secteur d'activité peut s'avérer non pertinente car les projets ont des finalités diversifiées.

Les méthodes étant identiques sur la durée de vie d'un même projet, nous pouvons envisager l'abandon du principe lorsqu'il est rapporté sur la totalité d'un secteur d'activité.

8.3. Correspondance bilan de clôture (N-1), bilan N

La conséquence du principe est que l'on ne peut imputer directement sur les capitaux propres ni les incidences des changements de méthodes comptables ni les produits et les charges relatifs à des exercices précédents qui auraient été omis.

Les deux exceptions admises portent sur la comptabilisation d'une erreur fondamentale ou les changements dus à une modification de réglementation comptable.

L'erreur fondamentale s'entend une erreur dont l'incidence dépasse le seuil de signification et est susceptible d'enlever toute crédibilité aux états financiers.

La pertinence de ce principe est manifeste dans le cadre des entreprises. A l'échelle des projets de développement cette pertinence est moins certaine eu égard au modèle de tenue de la comptabilité.

Le principe pourrait cependant être appliqué dès lors que les engagements et les créances auraient été intégrés dans les situations financières des projets.

8.4. Spécialisation des exercices

Nous n'avons pas relevé une justification pertinente de la non application de ce principe par les projets de développement. Les créances et les dettes pourraient être suivi de façon extra-comptable en cours d'exercice et intégrées dans la situation financière établie à la clôture.

8.5. Principe de la continuité de l'exploitation

Les freins liés à l'application de ce principe dans les projets de développement résident essentiellement dans l'évaluation des biens à la fin du projet ou lors de sa suspension. En effet des règles d'évaluation de ces biens n'ont pas été prévues.

La solution pourrait consister à constater les amortissements et -éventuellement - les provisions de manière extra-comptable et d'élaborer des méthodes d'évaluation cohérentes et universelles applicables à l'ensembles des projets.

8.6. Principe de la transparence

La résolution des freins liés à ce principe dépendra de largement de l'adoption des autres principes du SYSCOA .

L'atteinte de l'objectif de transparence renvoi en effet à l'application des méthodes et des règles bien précises qui sont celles du définies par le SYSCOA .

L'objectif de transparence pourrait être atteint lorsque les projets de développement auraient adopté pour leur comptabilité l'essentiel des méthodes et principes comptables SYSCOA .

8.7. Principe de la prééminence de la réalité sur l'apparence

Le principe n'a pas été retenu sous la forme d'une normalisation comptable générale par le SYSCOA car il est d'une application difficile et contraint à une interprétation des contrat de location et leur conséquence (plan comptable générale, page 85)

En conséquence, une dérogation pourrait être concédée aux projets de développement pour l'application de ce principe .

L'établissement d'une situation comptable ou extra-comptable des biens mis à la disposition des projets de développement devrait néanmoins être obligatoire pour les projets sus-visés.

9. Freins liées aux méthodes comptables 9.1. Analyse des charges

Une uniformisation des pratiques comptables pour l'ensemble des projets de développement devrait être imposée.

Une dérogation sur l'analyse des charges pourrait être observée par les projets au nom de l'objectif de pertinence partagée et permettre une analyse des charges par destination.

Cette dérogation devrait être explicitée dans les annexes aux états financiers établis par les projets de développement.

9.2. Méthodes d'évaluation

Les méthodes d'évaluation devraient être formalisées et faire l'objet d'une uniformisation au sein des projets de développement.

Nous n'avons pas noter des raisons pertinentes qui exempteraient les projets de développement de l'adoption des méthodes d'évaluation SYSCOA .

Aussi sommes nous d'avis que les méthodes d'évaluation du SYSCOA devraient être appliquées sans exception.

10. Freins liées à l'organisation comptable

Les procures du DANIDA permettent la mise en place d'une organisation comptable « très proche » de celle exigée par le SYSCOA .

Certains articles organisant la comptabilité SYSCOA trouvent une application dans les projets financés par le DANIDA car le principe comptable contenu dans ces articles est également contenu dans les lignes directrices.

Afin d'aboutir à la conformité entre les normes SYSCOA et les procédures du DANIDA le plan comptable des projets de développement devrait être tiré de la liste des comptes du SYSCOA et en respecter le principe de fonctionnement.

Les documents comptables obligatoires devraient être aussi complet que l'exige le SYSCOA .

Il s'agit alors d'ajouter aux documents déjà tenus par les projets de développement financés par le DANIDA, la balance, le grand livre et le livre d'inventaire.

Les procédures du CIDR de façon formelle n'encourage pas la tenue de l'ensemble des livres obligatoires du SYSCOA . En outre, la justification des opérations reste très permissive.

Une refonte des procédures du CIDR s'avèreraient par conséquent nécessaire afin de permettre une organisation comptable du type SYSCOA .

Objectivement, nous n'avons pas relevé des entraves pertinentes à l'abandon des documents obligatoires et de l'organisation comptable SYSCOA dans son ensemble.

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld