3 - Les `'Déviations professionnelles''
Par « déviation
professionnelle », nous entendons l'abandon du métier auquel
prédestine la formation en archivistique, en bibliothéconomie, en
documentation au profit d'un autre, après l'obtention du
diplôme.
Les enquêtes révèlent que toutes les
spécialités sont concernées par ces déviations. Ces
changements dans toutes les promotions méritent quelques
réflèxions.
On peut a priori dire que le choix du métier n'est pas
fait sur la base de la vocation à devenir archiviste,
bibliothécaire ou documentaliste. Le diplômé n'est donc pas
préparé à supporter les contraintes du métier
lorsqu'il est en fonction dans l'administration où on ne lui
reconnaît pas toujours sa valeur, et dans la société
où il n'est pas considéré comme un `'Haut Cadre''. Il est
tout simplement considéré comme un `'rangeur'' de livres ou de
vieux dossiers dont on n'a plus besoin. Voilà un des facteurs des
abandons enregistrés, d'après nos enquêtes.
Devant cette situation, certains trouvent satisfaction dans
les postes politiques et administratifs plus prestigieux et plus
rémunérateurs. C'est ainsi que les diplômés du
CEFOCI ayant reçu une formation complémentaire ou non sont
devenus des assistants administratifs, des secrétaires de direction, des
secrétaires de circonscription urbaine ou des sous-préfets...
Dans d'autres cas, la difficulté à trouver un
emploi stable, l'inexistence de l'esprit de corps qui donnent l'impression au
spécialiste d'être seul dans le métier, conduisent aussi
à des déviations professionnelles. Ainsi, certains ont
profité de la possibilité qui leur est offerte de quitter
volontairement la fonction publique pour quitter le métier et s'occuper
à d'autres activités.
Face à cette réalité, il serait
souhaitable qu'au début de chaque année académique
s'organisent des séances d'information à l'intention des
candidats au métier. Au cours de ces séances on leur expliquera
le rôle et le profil d'un archiviste, d'un bibliothécaire d'un
documentaliste et les contraintes auxquelles ils seront confrontés. Ce
préalable s'impose d'autant plus que devant la crise de l'emploi,
beaucoup d'étudiants choisissent les sciences de l'information sans
toujours comprendre son contenu réel mais juste pour
bénéficier d'une bourse de l'Etat.
4 - Les réalités du terrain
A u cours de nos différentes enquêtes, nous
avons constaté que nombre des diplômés du CEFOCI ont des
emplois précaires ou sont au chômage. Certains sont de temps en
temps sollicités par des services d'information documentaires ou par des
cabinets pour des contrats à durée limitée. La situation
de chômage n'est certes pas spécifique aux seuls
diplômés du CEFOCI. Mais cette situation fait
réfléchir en raison de l'effectif des spécialistes de
l'information sur le terrain et de l'importance des besoins en personnel
spécialisé dans les services d'information au Bénin.
D'aucuns ont évoqué le manque de dynamisme et de
sérieux de ceux qui se retrouvent dans cette situation. Mais il faut
dire qu'en fait l'administration et les entreprises au Bénin ne
perçoivent toujours pas l'utilité de l'information et ne
conçoivent pas par conséquent le recrutement d'un cadre de
catégorie A à cet effet.
Cette réalité devra amener les
autorités du CEFOCI à ouvrir plus la formation en mettant
l'accent sur les matières parallèles avec les sciences et
techniques de l'information pouvant permettre à l'étudiant
d'être plus utilisable par les employeurs à d'autres tâches
plus ou moins connexes au métier de gestionnaire de l'information.
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