DEUXIEME PARTIE : ANALYSES ET PERSPECTIVES
Chapitre I : Résultats des enquêtes
et bilan du CEFOCI : analyses
A - Analyse des résultats des enquêtes
1 - Les Inscriptions au CEFOCI
Du programme STI au CEFOCI, les inscriptions ont
évolué en dents de scie. Elles ont connu leur plus bas niveau
à la onzième promotion avec quatre (4) étudiants. C'est en
1994 avec la treizième promotion qu'elle a connu son niveau le plus
élevé avec vingt trois (23) inscrits (voir courbe
d'évolution des inscriptions au CEFOCI).
Il serait à notre avis difficile de déterminer
des raisons objectives de cette instabilité des inscriptions.
Seulement, nous pouvons dire que dès les
premières années de l'exécution du programme, l'Etat
offrait plus de bourses de formation à chaque année
académique. Mais elles finiront par se raréfier en raison de la
crise économique. De plus les métiers d'archiviste, de
bibliothécaire et de documentaliste sont mal connus au Bénin. Peu
d'étudiants s'intéressent réellement à cette
branche de formation. Un sondage réalisé auprès des
diplômés a révélé que plus des 4/5 des
inscrits connaissaient à peine le métier avant leur entrée
au CEFOCI.
En revanche, le relèvement du niveau des inscriptions
à partir de la treizième promotion pourrait s'expliquer par
plusieurs raisons.
D'abord, les perturbations (les mouvements de grèves
et de revendications des etudiants) observées au cours de l'année
académique 1993-1994 a l'UNB, particulièrement dans les
facultés classiques, firent des écoles et instituts, un refuge
assez sécurisant contre les années blanches ou invalidées
pour les étudiants.
Ensuite, l'information a pris une valeur importante ces
dernières années avec les nouvelles technologies de
l'information. Le domaine de la communication représente pour les
étudiants celui des espoirs en matière d'emploi.
De plus, les inscriptions à titre privé
rendues possibles par les autorités académiques permettent
désormais à un nombre plus important de s'inscrire.
Enfin, avec la liberté d'expression,
conséquence de la démocratisation au Bénin, d'autres s'y
inscrivent aux fins de recevoir une formation en journalisme rien qu'à
entendre `'Centre de Formation aux Carrières de l'Information''.
2 - L'analyse de l'effectif des diplômés du
CEFOCI sur le terrain
Le nombre des diplômés mis sur le marché
de travail par le centre mis en rapport avec les besoins de spécialistes
de l'information révèle que cet effectif est insuffisant. La
preuve est que beaucoup de ministères de notre pays ne disposent pas
d'un service d'information et de documentation. Lorsqu'ils en en disposent ces
services ne sont pas gérés par des techniciens formés
à cet effet. De même les entreprises, tant publiques que
privées, ne sont pas toujours conscientes de la nécessité
d'installer des unités documentaires. C'est en partie ce qui explique
les cas de chômage qu'on enregistre aujourd'hui. Cette situation
paradoxale donne l'impression aux diplômés qu'ils ont choisi un
métier dont les administrations et les entreprises pourraient se
passer.
Dans les classes également, les effectifs par
filière de formation sont déséquilibrés. Par
exemple, le CEFOCI n'a formé que trente et un (31) archivistes contre
quatre vingt dix huit (98) bibliothécaires et documentalistes au moment
où le manque de ce type de gestionnaire de l'information est
criard. C'est à croire qu'il n'existe pratiquement pas de
critères objectifs d'orientation des étudiants à la fin de
la première année. Reconnaissons toutefois que le nombre
très infirme d'étudiants à une certaine période
pourrait expliquer cette insuffisance ; tous étant
systématiquement orientés vers la documentation.
Signalons au passage le nombre peu considérable de
spécialistes de l'information de sexe féminin formés
à ce jour : 28 soit un pourcentage de 21, 70 % de l'effectif
total.
Contrairement au cas béninois, le métier attire
plus les femmes que les hommes dans d'autres pays (la France par exemple). Cet
état de chose n'est que le reflet de la situation générale
du faible niveau du taux de scolarisation des filles au Bénin.
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