Le produit « cefocien » dans le
développement des STI au Bénin
Ce chapitre part d'une approche qualitative et critique sur
les initiatives, les productions littéraires ou scientifiques
apportées par le produit `'cefocien'' dans le développement des
sciences et techniques de l'information au Bénin.
· Les motifs de satisfaction
Le gouvernement béninois en créant le
programme sciences et techniques de l'information, pensait avoir trouvé
sans doute le cadre idéal de formation de cadres techniques de
conception et d'exécution valable dans la gestion des services
d'information et le développement des sciences et techniques de
l'information au Bénin. Aujourd'hui, après une dizaine
d'années d'exécution du programme, une centaine de
spécialistes de l'information ont été formés
et mis sur le marché du travail. La présentation quantitative et
qualitative que nous avons faite plus haut montre que ce `'produit'' participe
d'une manière ou d'une autre au développement des sciences et
techniques de l'information au Bénin à travers la gestion
`'efficace'' des services d'information documentaire, la mise en place de
services de documentation et tant d'autres activités relatives à
la collecte, au traitement et la diffusion de l'information. Avec ce personnel
qualifié, le Bénin trouve plus ou moins une solution à la
situation de pénurie de cadres qui prévalait avant 1982, et peut
se dispenser de recruter une main-d'oeuvre extérieure pour la gestion de
ses services d'information documentaire.
De même, un développement en matière de
littérature scientifique en sciences et techniques de l'information
s'observe aujourd'hui au Bénin grâce aux mémoires des
étudiants en STID. Ces mémoires regorgent de thèmes de
réflexion assez pertinents comme l'a présenté sommairement
l'élève bibliothécaire David A. CHAFFA dans une
« bibliographie analytique des mémoires de l'ENA (1980
à 1986) » à la fin de son cycle de formation.
Toutefois, plusieurs motifs d'insatisfaction se retrouvent
dans l'apport des diplômés du CEFOCI au développement des
sciences et techniques de l'information au Bénin.
· Les motifs d'insatisfaction
De nos jours, le développement croissant des sciences
et techniques de l'information et de la communication et l'apparition des
nouvelles technologies de l'information ont modifié complètement
le paysage national et international en matière des sciences de
l'information. Avoir un service d'information performant et bien le
gérer ne constitue plus nécessairement des facteurs de
développement des sciences de l'information dans un pays. Il faut aussi
assurer la promotion et le développement de ces sciences en initiant des
recherches, en publiant des oeuvres scientifiques, en élaborant des
politiques ou des normes modernes à caractère national ou
international. Or dans ces domaines, il ne sera pas exagéré
d'affirmer que le produit `'Cefocien'' a brillé par une certaine
absence. Cette absence s'observe à plusieurs niveaux.
Il n'existe pas encore au Bénin de réseaux de
coopération et d'échange d'information documentaire, ni de
normes ou de thesaurus à caractère national pour le traitement de
certains documents. De plus, aucune pression n'est exercée pour amener
le législateur à voter une loi en matière d'archives au
Bénin. Face à cette situation, le `'produit cefocien'' n'a
initié aucune démarche collective pour combler ces
insuffisances.
Nous pouvons aussi évoquer l'inexistence d'un cercle de
réflexion actif ou l'animation d'une revue pour la publication
d'articles de presse et de recherches portant sur les sciences de l'information
au Bénin par le `'produit cefocien''. La seule association officielle
de spécialistes de l'information documentaire au Bénin est
l'ADADB avec sa revue INFODOC. Il convient de signaler que tous les
diplômés ne sont pas membres de cette association. Ceux qui en
sont membres ne s'acquittent pas toujours de leurs cotisations. Quant à
la revue, les diplômés ne concourent pas à son animation
par la publication d'articles de presse ou de recherche sur les sciences de
l'information.
Les récentes initiatives des étudiants de la
13è promotion à travers la création d'un groupe
de réflexion dénommé SESAME et d'une revue appelée
CEFONET (initiatives encore officieuses), constitue sans doute le début
d'une prise de conscience du `'produit cefocien'' face au défi de
l'information.
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