B- PRESENTATION QUALITATIVE
1- Présentation générale des services
offerts par le `'produit cefocien''
Des structures comme la Direction des Archives Nationales, la
Bibliothèque Nationale, le Centre de Documentation et d'Informatique
l'actuel CDI, l'INSAE et les services d'archives et de documentation des
différents ministères ont bénéficié ou
continuent de bénéficier des prestations des
diplômés du CEFOCI. Ces diplômés ont
été pour la plupart les premiers cadres spécialistes de
l'information à mettre en place un service d'information convenable dans
ces services, et à contribuer au développement et à
l'accroissement de leur fonds documentaire. Certains ont constitué une
main d'oeuvre technique assez appréciable dans la restructuration, la
dynamisation de grandes structures d'information comme Bibliothèque
Nationale, les Archives Nationales, et les bibliothèques de
l'Université Nationale du Bénin.
En dehors des services d'information publiques, plusieurs
représentations d'institutions privées et publiques
internationales comme l'UNICEF, le PNUD, la FAO, l'IITA , les fondations et
les entreprises privées... ont utilisé et utilisent encore les
compétences du `'produit cefocien'' pour la mise en place,
l'organisation, et la gestion de leurs services d'information et de
documentation. Les résultats de ces prestations sont diversement
appréciés par les employeurs et le usagers comme nous le verrons
plus loin.
Néanmoins, il serait utile de signaler que de nos
jours, les services offerts par les diplômés du CEFOCI, ne se
limitent plus aux tâches classiques de collecte , de traitement et de
diffusion de l'information dans un centre de documentation, une
bibliothèque ou un service d'archives.
En effet, compte tenu des réalités actuelles du
marché de l'emploi, marqué par le chômage et les
difficultés économiques des entreprises et des administrations,
plusieurs diplômés se sont développés d'autres
aptitudes qui sont plus ou moins liées à leur formation initiale.
A ce jour, de nombreux diplômés du CEFOCI exercent à plein
temps les métiers de journaliste ou de correspondants de presse. En
exemple , nous pouvons citer le correspondant local de la station de radio
panafricaine AFRICA N°1.
D'autres diplômés exercent en qualité de
professeurs dans les collèges de la place où ils dispensent des
cours de français et d'anglais ou gèrent leur propre
entreprise.
Mentionnons que certains se sont formés dans d'autres
domaines professionnels à la fin de leur formation au CEFOCI. Ces
changements que nous appelons « déviations
professionnelles » se retrouvent surtout au niveau des
étudiants sortis après l'année 1986, année du gel
du recrutement automatique dans la fonction publique.
En ce qui concerne les spécialistes de l'information en
exercice dans un service d'information pour un contrat à durée
indéterminée, à moyen ou long terme, les activités
vont de la collecte de l'information, son traitement et à sa diffusion.
Il s'agit pour certains de collecter, de dépouiller, d'indexer, mais
aussi d'assurer la diffusion de l'information en réalisant des
synthèses (résumé) ou des dossiers documentaires, de
presse ou d'archives... A cela s'ajoutent pour d'autres, l'organisation et
l'animation du service (les bibliothèques), la mise en place des outils
de recherche (fichiers, répertoires...) pour permettre aux utilisateurs
internes ou externes d'obtenir par eux-mêmes les informations.
L'accomplissement de ces tâches n'est pas
spécifique à une spécialité donnée. C'est
ainsi que des archivistes accomplissent les tâches de documentaliste ou
de bibliothécaire Signalons que le contraire n'a pas été
beaucoup constaté au cours de nos enquêtes.
En général, les prestations des
diplômés du CEFOCI varient de la gestion d'un service
d'information à l'exercice de fonctions plus ou moins liées
à la communication comme le journalisme, l'enseignement des langues
...
Mais quelles appréciations font les employeurs et les
usagers des prestations du `'produit cefocien'' dans les services d'information
documentaire ?
· Les prestations vues par les
employeurs
Notre enquête s'est orientée vers ceux qui ont
utilisé ce produit de façon permanente pendant au moins deux ans.
Des différentes appréciations des responsables de ces structures
trois constantes sont identifiées :
n le spécialiste en STI est indispensable pour le
service,
n ses prestations sont assez satisfaisantes, notamment en ce
qui concerne le traitement et l'organisation de l'information,
n le spécialiste de l'information présente des
lacunes en anglais et en informatique.
Cependant, au delà des avis généraux,
d'autres insuffisances spécifiques à chaque spécialiste
dans sa structure ont été soulevées par les employeurs en
fonction de l'importance et des objectifs poursuivis par l'employeur.
Ainsi, certains employeurs souhaitent retrouver chez le
spécialiste de l'information la maîtrise des nouvelles
technologies de l'information, la maîtrise des logiciels documentaires
comme le CDS-ISIS, le TEXTO..., et les logiciels de traitement de texte comme
le WORD. Un accent particulier a été mis par d'autres sur la
maîtrise de la Publication Assistée par Ordinateur (PAO).
D'autres services ont relevé auprès de leur
spécialiste une lenteur dans le traitement de l'information, et des
difficultés d'adaptation aux moyens et aux ressources du service.
Plusieurs services auraient souhaité voir le
spécialiste de l'information disposer de spécialisation ou de
connaissances assez pertinentes dans le domaine couvert par le service, en
l'occurrence l'économie d'entreprise, le droit ou l'agriculture...
Toutefois, les employeurs reconnaissent ne pas toujours
fournir au spécialiste de l'information les ressources
nécessaires ( humaines, matérielles et financières) et les
conditions adéquates à l'exercice du métier.
Si les opinions des employeurs sont d'ordre technique,
celles des usagers par contre se sont basées sur des
considérations plus ou moins objectives.
· Les prestations vues par les
usagers
Notre enquête auprès des usagers
composés aussi bien de cadres supérieurs, de cadres moyens que de
simples usagers a révélé des opinions diverses et
variées.
Pour un centre de lecture comme le Centre culturel
Français, la Bibliothèque Nationale, la Bibliothèque
Universitaire Centrale..., qui utilisent le produit `'cefocien'', les
jugements exprimés portent sur l'accueil, la lenteur dans la recherche,
et l'inexistence de certains documents recherchés par l'usager.
Une autre catégorie d'usagers composée pour la
plupart de chercheurs et d'usagers internes au service
employeur...apprécient autrement les prestations.
Pour les uns, depuis le recrutement du spécialiste de
l'information, les archives et les monographies sont désormais mieux
traitées et conservées. La recherche est plus facile grâce
aux dossiers de presse, aux résumés, et aux fichiers
élaborés par le spécialiste .
Il faut néanmoins signaler qu'un grand nombre
d'usagers ignorent totalement que le spécialiste de l'information a
suivi une formation universitaire de trois (3) ans. Ce qui démontre une
méconnaissance du métier des sciences de l'information et de la
valeur de l'archiviste, du bibliothécaire, et du documentaliste par ces
usagers. Face à ce constat, l'on pourrait se demander si le produit
`'cefocien'' à son propre niveau, fait des efforts pour vulgariser le
métier et apporter sa contribution au développement des sciences
de l'information au Bénin.
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