B - Bilan de la formation au CEFOCI
Selon l'arrêté rectoral, la formation devrait
être orientée vers les étudiants et vers les
spécialistes de l'information en fonction. Dans ce chapitre, nous
essayerons de voir si ces deux types de formation sont effectifs.
1 - La formation des étudiants en sciences de
l'information
A la création, les autorités ont défini
dans l'arrêté rectoral en son article à l'alinéa 1
que le CEFOCI est « chargé de dispenser l'enseignement
supérieur dans le domaine des sciences de l'information et de la
communication, notamment en archivistique, bibliothéconomie et
documentation ». La formation constitue l'objectif premier du CEFOCI.
Nous pouvons dire aujourd'hui que l'enseignement s'est
effectué jusqu'à ce jour sans interruption.
Il est dit que les étudiants doivent suivre une
formation théorique et pratique pendant trois ans, appuyée par un
stage pratique de trois (3) mois et par la présentation d'un
mémoire soutenu devant un jury.
Pour ce qui est de la formation théorique, il est
utile de rappeler que celle-ci s'est déroulée de façon
plus ou moins satisfaisante depuis le début du programme. Les cours
dispensés aux étudiants en archivistique, en
bibliothéconomie, en documentation répondent aux normes en la
matière. A en croire les étudiants des premières
promotions, cette formation jadis soutenue par la coopération canadienne
se déroulait dans des conditions assez acceptables parce que les
matériels didactiques étaient mis à la disposition des
professeurs et des étudiants.
Aujourd'hui, l'évolution des sciences et techniques de
l'information a mis en évidence des insuffisances dans le programme de
formation. Le contenu de certaines matières comme `'information et
communication'', `'informatique documentaire'' ne paraît pas assez clair.
Certains cours techniques ne figurent pas dans le programme de formation. C'est
le cas du cours `'conservation des documents précieux'', qui n'est pas
enseigné aux archivistes.
Cependant, le centre a continué à
exécuter ce programme et ce n'est qu'en 1990 que des modifications sont
apportées. Dans cette optique des cours sur les logiciels documentaires
(CDS ISIS, TEXTO), le marketing de l'information... sont introduits.
Actuellement le centre ne dispose que de cinq (5) professeurs
permanents, ce qui est à l'origine de plusieurs déconvenues.
Ainsi observe-t-on des cours programmés mais non exécutés
ou exécutés tardivement. En archivistique, le CEFOCI ne dispose
pas de professeur permanent. Il n'existe qu'un seul collaborateur qui dispense
les matières de cette spécialité.
De plus les ressources financières n'ont pas toujours
été à la taille des tâches à accomplir.
D'où le manque de matériel de travail.
La formation pratique de l'étudiant se
concrétise par des travaux pratiques, des visites pédagogiques et
les stages de fin de formation. Malheureusement, les visites
pédagogiques organisées par le CEFOCI depuis sa création
sont peu nombreuses. De même les travaux pratiques ont commencé
à se raréfier ou à se dérouler dans des conditions
déplorables faute d'un cadre de travail et de matériels
adéquats (laboratoires, outils de recherche...)
Quant aux stages pratiques, les conditions dans lesquelles
ils se déroulent dans les services d'information (manque d'encadrement,
collection peu développée, manque de matériels de
travail...) ne permettent pas toujours à l'étudiant d'associer la
théorie à la pratique.
Concernant le matériel didactique, on constate qu'il
n'est pas à la taille de la vocation du CEFOCI. Les tables de
classification comme la CDU et la CDD sont en nombre extrêmement
insuffisant. Il est aujourd'hui impossible de concevoir la formation en
sciences et techniques de l'information sans un matériel informatique.
Le CEFOCI n'en dispose pas et se contente des quelques ordinateurs de l'ENA.
Certains cours comme `'la documentation audiovisuelle'' nécessitent un
laboratoire pour la pratique. Mais cette matière est purement
théorique faute de matériels pour faire toucher du doigt la
réalité aux étudiants.
En outre, il est surprenant de constater qu'un centre de
formation d'archivistes, de bibliothécaires et de documentaliste ne
puisse pas disposer de bibliothèque adéquate. Du moins celle qui
existe est née avec le centre. Le `'Fonds CEFOCI'' comme on a l'habitude
de l'appeler, est demeuré dans un état déplorable à
la BUC avant d'être acheminée cette année vers une
bibliothèque qui serait en construction au CEFOCI.
Toutes ces difficultés constituent des handicaps qui
empêchent le centre de donner le meilleur de lui-même en
matière de formation malgré la volonté de ses dirigeants.
C'est cette volonté qui a permis la formation de la centaine
d'archivistes, de bibliothécaires, de documentalistes exerçant
sur le marché, malgré le manque de ressources matérielle,
financière et humaine.
Mais une fois sur le terrain, ces diplômés
éprouvent le besoin de mise à jour périodique de leurs
connaissances. A ce niveau, le CEFOCI a-t-il joué son rôle ?
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